Re: Le Violon de vos rêves
Publié : lun. 20 sept. 2010 11:12
Chi Mei pocède un Maggini avec une tête remplacée
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jépadçon a écrit :Joli cahier des charges!isabelg a écrit :Moi le violon de mes rêves est soit vieux, au passé mystérieux, soit tout neuf fait pour moi (et donc pas chinois). Il est d'une couleur assez sombre et fumée, la table vallonnée, au bois de surface assez brute, le fond moiré et usé. Je ne veux pas qu'il brille (et donc toujours pas chinois).
J'entends le son de chaque corde:
- sol: très chaud, puissant et rauque, il fait un peu grrrrr
- ré: chaud, plus doux, légèrement vibrant
- la: clair et assuré, précis
- mi: brillant, sonore, et d'une pureté sans souffle
Qui veut bien m'en faire un?
isabelg a écrit :Moi le violon de mes rêves est soit vieux, au passé mystérieux, soit tout neuf fait pour moi (et donc pas chinois). Il est d'une couleur assez sombre et fumée, la table vallonnée, au bois de surface assez brute, le fond moiré et usé. Je ne veux pas qu'il brille (et donc toujours pas chinois).
J'entends le son de chaque corde:
- sol: très chaud, puissant et rauque, il fait un peu grrrrr
- ré: chaud, plus doux, légèrement vibrant
- la: clair et assuré, précis
- mi: brillant, sonore, et d'une pureté sans souffle
Qui veut bien m'en faire un?
Ah ah ah, bien essayé ! A vrai dire si je devais écrire en la matière je m'attacherais plutôt à la rédaction d'une méta-méthode, décrivant ce que devrait être une méthode et comment l'écrire... le chapitre le plus important étant certainement "pourquoi y renoncer" !♫♫♫ a écrit :il a même fait une méthode de violon... mais il n'en parle que sous son autre pseudo
Sixcroches, tu te trompes. Ou alors...il s'agit d'une performance d'ingénierie sociale de haut niveau♫♫♫ a écrit :il a même fait une méthode de violon... mais il n'en parle que sous son autre pseudo
En effet Mr Coné était un homme charmant mais le choix de Jean Schmitt était plutôt judicieux car le niveau de compétence n´était pas exactement le même. Pour ce qui est de son atelier, c´est Dominique Camard qui l´a repris et je me souviens l´avoir visité à l´époque et il semblait avoir la volonté de conserver le caractère des lieux, ayant juste passé un coup de peinture blanche sur les murs.pjtuloup a écrit :Je ne sais d'ailleurs pas pourquoi ma mère a confié la réparation de ce violon à Schmitt et non à Robert Coné qui avait pris la suite de Blanchard dans le même atelier. Immenses luthiers tous les deux, tout les opposait: Schmitt, si je me souviens bien, m'apparaissait comme un colosse jeune et dynamique qui travaillait dans un environnement moderne, fébrile et bouillonnant; alors que chez Coné, qui était déjà âgé, tout était hors d'âge, feutré, figé à jamais; et, malgré ma jeunesse, je préférais mille fois cette ambiance, qui me paraissait plus en accord avec mon idée de la lutherie (et peut-être bien mon tempérament propre.
Laissez-moi le plaisir de vous décrire les lieux: pour commencer, le parquet à lames disjointes, qui devait dater, comme l'immeuble, de la fin du XIX° siècle, grinçait à chaque pas. On arrivait dans la pièce réservée à l'accueil, où se trouvaient des vitrines remplies d'instruments. Aux murs, des photographies d'artistes, signées, qui devaient dater, déjà à cette époque, d'un bon demi-siècle au moins; quel dommage que je n'en ai pas retenu les noms... On attendait devant le comptoir ("la banque", comme on dit à Lyon), impressionnante pièce de bois massif que parût la soeur du luthier, délicieuse vieille dame qui s'enquérait en chuchotant presque du motif de la visite. Elle disparaissait alors dans l'atelier.
Monsieur Coné paraissait ensuite; c'était un homme lui-même extrêmement peu bavard et méticuleux dans tous ces gestes, qu'il s'agît de rouler une corde dans un sachet aussi bien que d'examiner un violon, chose qu'il faisait avec une gravité infinie. Je crois bien que ce qui me plaisait dans tout cela c'était la sorte de religiosité qui naissait de ses soins à tout ce qui était lié au violon. C'était un homme à ce point incapable d'un geste brusque que le jour où je lui achetai un des premiers étuis en résine pour remplacer ma vieille boîte en bois noir, voulant m'en démontrer par le fait la solidité et s'étant saisi d'une petite règle métallique, il lui en donna un coup si léger, qui n'eût même pas assommé une mouche, que je faillis éclater de rire tant il y avait d'écart entre la volonté affichée et l'effet produit.
Pardonnez-moi ces souvenirs: je crois qu'il est bon de témoigner des choses passées; j'ignore si le ou les successeurs ont conservé en état ces lieux qui m'étaient presque sacrés; je crains que non tant cette maudite époque encense la nouveauté, qui n'est souvent que destruction.