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Le violon irlandais, j'y pensais bien un peu en écrivant . En violon irlandais il faut généralement jouer vite, mettre des accents, faire certaines liaisons et l' enseignement est souvent transmis oralement, le son peut être beau et juste; ce n'est pas assimilable et je comprend que cela puisse occuper une vie.

Pour répondre sur la citation de Menuhin:l'art du violon est de réconcilier la droite et la courbe"
Simple
La droite c'est la direction de l'archet,l'axe qu'il a ou doit avoir par rapport à la corde(dans le sens de sa vibration ou de son oscillation).
Gros travail certes mais un débutant y prêtant attention et bien guidé(et surtout travaillant,denrée oh combien rare de nos jours)en réglera une bonne part déjà en peu de temps.Un élève sérieux met cela en place dans les grandes lignes en peu de mois.
Mais à cette droite vont s'ajouter les changements de cordes,la fameuse ou les fameuses courbes qui au début seront succinctes bien que le travail là doive être particulièrement surveillé.Bascule progressive,préparation et anticipation,bras poignet et doigts souples et étude du mouvement les cordonnant.Et surtout l'utilisation dans tout cela du poids de l'archet,là vaste programme oh combien important.Le poids de l'archet et son utilisation permanente est le cœur,le fondamental de mon jeu d'archet.n cela je ne trahis point mon héritage.Oistrakh utilisait de manière extraordinaire ce poids.
Mais ces courbes se compliquent terriblement le niveau des œuvres augmentant.On arrive rapidement à des mouvements extrêmement complexes.
Les marier avec cette droite,là est la pierre d'achoppement qui tétanise le jeu d'archet d'un grand nombre de violonistes.
Le passage "en force"berce d'illusions mais n donne aucun résultat que j’appellerai honnêtement musical.
Voir pour ceux qui connaissent dans le détail les accords réalisés de la chaconne(vers le centre).La quasi totalité des violonistes déjà passablement sollicités jouent ce passage en liaisons par deux,ce qui a déjà un difficulté en soi vu la polyphonie.
Moi je commence un lié par 2 puis par 4.Heifetz le pratiquait ainsi que quelques rares violonistes.Casse tête polyphonique,changements de cordes complexes et rapides.Grosse difficulté que quasi tous évitent.
Vous me direz alors:pourquoi faire ainsi ?
Car bien géré et effectué, ce coup d'archet fait ressortir la basse et les différentes voix d'une manière magnifique.
Un exemple concret et poussé loin de la droite réconciliée à la courbe,voilà pourquoi j'en prends l'exemple.
Vu bien des violonistes habiles paganiniens...caler devant cette difficulté(j’entends les coups d'archet effectués dans les régles de l'art,pureté de son,rythme absolument contrôlé et sonorité belle et maitrisée...et surtout cette beauté,cette noblesse du violon de Bach restituée,cette harmonie géniale que Bach a marié dans un intime d'absolu avec le violon ..la maitrise permettant l'inspiration)

L'archet,c'est le plus difficile et de loin.
Des bonnes voir de très bonnes mains gauches sont fréquentes,la main gauche réellement virtuose plus rare.
Une bonne technique d'archet c'est beaucoup plus rare,une technique d'archet de haut niveau encore plus.
Je vais étonner voir choquer mais certains artistes tournant en concert me paraissent avoir une technique d'archet plutôt primaire,tute proportion gardée.

@Sibecarre : je sens poindre avec toi la vieille querelle (stérile mais dont on ne se lasse jamais) du qui est le plus difficile entre le piano et le violon (que de discussions à ce sujet avec un mien cousin violoniste lorsque j'étais enfant!). Bon disons qu'avec le violon il y a 2 difficultés que vous n'aurez jamais et qui sont le cauchemar du pianiste : le déchiffrage et la mémoire! Pour le reste... Ce qui me semble le plus terrible au violon c'est qu'on ne peut pas masquer grand chose. Pas de pédale pour flouter, pas de foisonnement de notes pour en oublier quelques unes au passage (voire en mettre à côté) sans trop de dommage pour les oreilles des auditeurs... Prend le très beau thème de la Liste de Schindler par exemple : rien de bien difficile a priori (même si il faut connaitre un peu plus que la 1ère position - jusqu'à la 8ème en fait). Pas de vitesse, pas de virtuosité tappe-à-l'oeil, pas de coups d'archet "volants", une toute petite page de musique, presque rien, mais bon sang qu'est ce que c'est casse gueule! La moindre erreur de justesse, de vibrato ou de phrasé et s'en est fini du charme et de l'émotion ! Surtout quand on a pour référence la merveilleuse interprétation de Perlman! Le violon c'est un peu : sois parfait ou tais toi! Il n'y a pas de moyen terme... Enfin si, il reste le violon irlandais!

@Habanera : en effet, cela a été une révélation pour moi quand j'ai appris que le côté droit au violon était au moins aussi difficile (et même plus) que le gauche...

Ah merci habanera pour cette intéressante explication. Elle me fait penser à une image que j'ai souvent en jouant des bariolages, l'archet évoque pour moi un bateau qui trace sa voie dans les vagues.

PhilippeB a écrit : pédale pour flouter foisonnement de notes pour en oublier quelques unes au passage (voire en mettre à côté) sans trop de dommage pour les oreilles des auditeurs...
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Tu serais capable de cela toi?

sibecarre a écrit :Tu serais capable de cela toi?

Et oui! Que veux-tu je n'ai plus mes doigts de 20 ans ! Quand les amis me demandent de leur jouer quelque chose et que je dois ressortir une vieille Fantaisie-Impromptue de derrière les fagots, ou un Intermezzo de Schumann, avec en plus 3 verres dans le nez, heureusement qu'il y a la pédale pour faire un peu illusion! Où quand cet ami me demande de lui jouer le 13ème Nocturne qu'il adore : qu'est-ce que je ferais sans la pédale dans le final alors que chaque doigt me crie "Sauve qui peut!". Faut bien que je fasse un peu de fumée pour cacher les accords morts sur le champ de bataille!

Ah cette chère vieille FI, la dernière fois que je l'ai jouée, un ami m'a dit "c'était bien, il y avait de la fantaisie................et c'était parfois impromptu! "

Pour moi la plus grande difficulté est de parvenir à assembler les différents points travaillés , il y en a tant !!
Mais cela doit se retrouver avec les autres instruments ?

PhilippeB a écrit :Bon disons qu'avec le violon il y a 2 difficultés que vous n'aurez jamais et qui sont le cauchemar du pianiste : le déchiffrage et la mémoire! Pour le reste... Ce qui me semble le plus terrible au violon c'est qu'on ne peut pas masquer grand chose.

Le déchiffrage et la mémoire, un cauchemar au piano ? Cela se travaille (connaissance du clavier et analyse), je parle en tant que pianiste, 1er instrument !
Le violon demande une plus grande exigence, on ne peut rien masquer !

Pour moi, la plus grande difficulté à maitriser au violon, c'est l'archet et quelque soit le morceau !

Alors je reviens à ma question de départ : plus grande difficulté technique du violon? On a droit à 2 réponses : une pour la main gauche, l'autre pour la droite. Par exemple pour la gauche une chose qui m'a toujours impressionné c'est les gammes descendantes très rapide avec le même doigt en quasi glissando (je ne sais pas si ça porte un nom spécifique). Je me suis toujours demandé si il y a avait un "truc"...

moralité : le plus dur, c'est la main gauche et la main droite. Personne n'a encore parlé du fait de se tenir debout pour jouer !