Réversibilité

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isabelg
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Réversibilité

Message par isabelg »

Bon, je viens avec mes gros sabots titiller les luthiers, mais ce n'est pas par malice mais par pur intérêt de cette profession que je regrette un peu de ne pas avoir abordée du temps de mes 18 ans (j'ai préféré Paris à Mirecourt...). En ce moment j'essaie d'apprendre quelques gestes de base de réparation, et je suis admirablement aidée par quelques membres du forum qui me rendent la tâche passionnante :amen: . Avec ce nouveau sujet, je suis surtout curieuse de découvrir dans quel esprit un luthier aborde un ancien violon à restaurer. Ou plutôt réparer? Il y a déjà une grande différence entre ces deux termes, mais là je serai peut-être la seule motivée à entrer dans ces considérations.
Plus pratique. Par exemple, j'ai pu voir, à mon grand plaisir, que souvent vous conseillez l'usage de colles qui peuvent être retirées facilement (qui est déjà un choix fait lors de la fabrication du violon pour permettre un détablage facile par la suite). Vous sautez au plafond quand on parle de remplacer un vernis - mais utilisez je crois majoritairement des vernis de retouche de la même nature que le vernis original, ce qui crée un petit clash déontologique... A côté de ça, on va parfois jusqu'à remplacer des éléments (barre, table, touche...): est-ce que vous ne le faites que lorsqu'il n'y a plus d'autre solution, priviligiez-vous la conservation des éléments de l'instrument original, ou choisissez-vous parfois une solution de remplacement pour des questions de temps ou de coût, ou de facilité? Enfin, en vrac, dernières questions: est-ce que dans la formation d'un luthier l'aspect déontologique de la profession est abordé, allez-vous des colloques, ou autres, où vous présentez des nouvelles techniques, produits, matériaux? Et vous consacrez-vous aussi plus à la création qu'à la restauration (par choix, par nécessité), ou les deux en parallèle? Merci à ceux qui voudront bien s'exprimer sur une ou plusieurs de ces questions! :)
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Pif-paf
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Re: Réversibilité

Message par Pif-paf »

Je t'invite à te rendre au Salon Musicora qui a lieu autour du 20 de ce mois afin de rencontrer en vrac: Luthiers, vendeurs de fournitures et un peu de lecture. Tu peux trouver une invitation gratuite sur le site.
Effectivement tu poses de bonnes questions sur lesquelles j'ai mon idée mais je préfère passer mon tour.
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isabelg
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Re: Réversibilité

Message par isabelg »

C'est une bonne idée! Un peu difficile d'aller à Paris à la fin du mois mais je vais essayer.
Pif-paf a écrit : Effectivement tu poses de bonnes questions sur lesquelles j'ai mon idée mais je préfère passer mon tour.
Pourquoi, pourquoi? ce n'est pas un sujet tabou quand même? :o
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jépadçon
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Re: Réversibilité

Message par jépadçon »

isabelg a écrit :? Il y a déjà une grande différence entre ces deux termes, mais là je serai peut-être la seule motivée à entrer dans ces considérations.
Bon, tu peux, pour commencer, ne pas voir les luthiers comme de gros ignorants ne sachant pas faire la différence entre une réparation et une restauration, et n´ayant de l´ethique qu´une idée très vague, venant après les considerations économiques. Pas mal de luthier sont en relation ou font partie d´associations de restaurateurs(c´est mon cas) et même les "pauvres manuels" que nous sommes se posent des questions sur la reversibilité de nos interventions et sur le vieillissement des produits que nous utilisons, quant à toi peut-être peux tu réfléchir sur le bien fondé de ton intervention en réparation sur un violon sans avoir aucune compétence dans ce domaine! car même s´il est de faible valeur, cela ne devrait pas entrer en ligne de compte! :)
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violonier
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Re: Réversibilité

Message par violonier »

restaurer. Ou plutôt réparer? Il y a déjà une grande différence entre ces deux termes
sans vouloir définir une ligne de séparation trop précise, on parle habituellement de réparation lorsqu'on n'intervient pas sur « le squelette » du violon: touche, sillets, chevilles, âme, chevalet, bouton, cordier, mentonnière, vernis (nettoyage). Dès qu'on « attaque » l'intégrité du corps (coffre , manche, vernis (raccords)) on peut parler de restauration ...

recoller des fractures ne signifie pas toujours qu'on restaure le violon

A côté de ça, on va parfois jusqu'à remplacer des éléments (barre, table, touche...): est-ce que vous ne le faites que lorsqu'il n'y a plus d'autre solution, priviligiez-vous la conservation des éléments de l'instrument original, ou choisissez-vous parfois une solution de remplacement pour des questions de temps ou de coût, ou de facilité?
remplacer une touche c'est courant (usure, etc.), une barre également (divers problèmes de structure ou de son). Mais on ne remplace pas une table d'harmonie en entier.
D'une manière générale on ne choisit pas les solutions de facilité, ni ne privilégie l'économie.
Sans basculer dans l'exagération du prix de revient, on essaye d'être cohérent: le musicien vient souvent pour un problème précis ... on tente alors de lui montrer qu'il y a d'autres travaux tout aussi importants le cas échéant: cela peut effectivement aller jusqu'au refus de pratiquer un acte isolé, lorsqu'on juge qu'il y a d'autres choses importantes que le musicien ne veut pas faire (économie).
est-ce que dans la formation d'un luthier l'aspect déontologique de la profession est abordé
moins dans les écoles que dans les ateliers où nous faisons nos stages de perfectionnement.
La déontologie reste une notion imprécise dans sa définition, mais la rigueur et la précision de l'apprentissage, le temps consacré à la formation, la transmission du savoir faire induisent un certain nombre de règles et de devoirs.
allez-vous des colloques, ou autres, où vous présentez des nouvelles techniques, produits, matériaux?
les congrès des associations (aladfi, eila, glaaf, etc.) sont en effet autant d'occasions pour échanger confronter et apprendre, mais pas seulement: les salons et autres rencontres, évidemment la lecture, sont tout autant des bonnes occasions pour apprendre mais il ne faut surtout pas oublier le principal: les musiciens ! Pour ce qui est des techniques, je pense qu'il est moins important d'en apprendre de nouvelles que d'essayer de comprendre l'esprit du travail des anciens. Une bonne part de réussite réside dans cette orientation-recherche.
vous consacrez-vous aussi plus à la création qu'à la restauration (par choix, par nécessité), ou les deux en parallèle?
je ne vais pas prétendre que les contraintes économiques n'ont pas d'emprise sur nos choix, mais je crois que c'est principalement le caractère de chacun qui détermine son orientation. Cependant il est primordial d'avoir dans un premier temps, effectué suffisamment les deux avant d'opérer un choix (ce n'est pas le cas de tout le monde). Chaque technique enseigne à l'autre. J'ai constaté des progrès considérables d'un violon au suivant malgré qu'ils aient été espacés dans le temps, par le fait d'avoir beaucoup travaillé en restauration entre temps. Si je n'avais pas fait ces restau, je suis persuadé qu'il m'aurait fallu plusieurs réalisations avant d'en arriver là en fabrication. Et je dirai même que celui qui a fait trop peu de réparation risque d'aller moins loin dans la fabrication...

tout ça n'est bien entendu que mon avis et ma vision des choses, que d'autres (luthiers) peuvent ressentir ou exprimer autrement, mais je finirai comme jépadçon en te renvoyant à toi-même pour la réflexion sur la déontologie ;)
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jépadçon
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Re: Réversibilité

Message par jépadçon »

violonier a écrit :
restaurer. Ou plutôt réparer? Il y a déjà une grande différence entre ces deux termes
sans vouloir définir une ligne de séparation trop précise, on parle habituellement de réparation lorsqu'on n'intervient pas sur « le squelette » du violon: touche, sillets, chevilles, âme, chevalet, bouton, cordier, mentonnière, vernis (nettoyage). Dès qu'on « attaque » l'intégrité du corps (coffre , manche, vernis (raccords)) on peut parler de restauration ...

recoller des fractures ne signifie pas toujours qu'on restaure le violon

Pas tout à`fait d´accord Violonier, réparer serait plutot recoller les morceaux, suite à`un accident par exemple. Et restaurer serait essayer de retrouver l´esprit d´un instrument, effacer les nombreuses réparations malheureuses. Une ´reparation peut-être plus poussée qu´une restau. ce n´est pas une question d´heures mais plutot de ligne conductrice, qu ´en pense tu?
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Emmanuel B.
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Re: Réversibilité

Message par Emmanuel B. »

Allons messieurs s'il vous plait ! :rolleyes: Je ne pense pas qu'Isabelg faisait ces remarques sur la déontologie pour vous froisser, mais que c'est la curiosité, l'envie d'en savoir plus qui l'anime. ;)
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Pif-paf
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Re: Réversibilité

Message par Pif-paf »

Tu vois pourquoi j'ai rien dit ni envie de dire quelque chose, j'ai bien mon avis mais il me faudrait picorer dans les dires des luthiers qui interviennent. <_<
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IFred
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Re: Réversibilité

Message par IFred »

Réparation et Restauration sont, il me semble deux termes explicites, surtout dans la bouche d'Isabelle , restauratrice professionnelle. :gene3: Aussi je comprend la réaction de Christian. ^_^
Le violon comme vous le savez tous, est un cas un peu particulier car c'est une œuvre fonctionnelle. Du point de vue d'un conservateur toutes ses pièces y compris celles ayant vocation à être changées son partie intègre de l'œuvre.Seulement voila, l'utilisation des instruments demande une position plus compréhensive, mois rigide vis à vis du statu de l'instrument.

Je ne pense pas que réparation et restauration aient un sens différent de celui utilisé dans les autres domaines:
- Une réparation a avant tout, une vocation fonctionnelle: réparer stabiliser, restaurer la solidité , et prévenir d'avantage de dommage.
- Une restauration vise avant tout à restaurer vers un été original , l'acte peut être celui d'une réparation mais les moyens et l'étique n'ont pas la même priorité.

Compte tenu de que j'écrivais plus haut, en lutherie certain actes sont plus souvent réalisés dans un esprit de réparation que de restauration (montage) tout comme d'autres actes de réparations (cassures etc) sont, le plus souvent réalisés avec la même étique et optique qu'une restauration.


Ps: vous connaissez cette blague de restaurateurs ?: les réparations sont les vielles restaurations faites par d'autres. :mdr3:
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isabelg
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Re: Réversibilité

Message par isabelg »

Tout d'abord merci, un grand merci! Et ensuite désolée pour ceux que j'ai froissés :hurt5: . Je savais que ça allait arriver et j'ai donc essayé de dire en début de message que mon but n'était pas là, et que je pars de toute façon avec un principe de respect pour votre profession que j'admire. Et vous avez mis le doigt sur la raison de mon intervention sur ce sujet en effet: c'est en me lançant dans une intervention de restauration sur un violon alors que je ne suis pas spécialiste de la restauration de violon que je me suis interrogée sur mon droit de le faire et, donc, sur la manière dont les luthiers abordaient cette question. Mais vous avez réagi de manière dont je vous suis reconnaissante: vos réponses sont passionnantes, autant la fureur de jépadçon que la réponse détaillée de violonier (qui est aussi IFred? je m'y perds là...), la prudence de pif-paf et la gentillesse d'Emmanuel.
Donc désolée aussi sur la question réparation-restauration, je ne pensais pas que vous vous preniez aussi la tête avec ce genre de distinction purement terminologique (sans vouloir dire que vous ne la mettiez pas en pratique dans vos choix d'actions). La réponse de violonier est très intéressante, car je crois que moi-même je n'étais jamais arrivée à le définir aussi clairement dans mon métier (qui touche toute restauration d'objet en 3D, mais principalement de la statuaire); dans le cas de la lutherie cette distinction semble très claire entre ce qui peut être changé et ce qu'on évite de changer. Par contre dans mon métier on hurle quand on parle de revenir à un état original: le terme restauration s'applique justement au fait de ne pas revenir à un état original, mais à une bonne lisibilité de l'oeuvre, en respectant son histoire matérielle (et par exemple des anciens rajouts ou repeints, qui sont entre autre des témoins de la façon dont on considérait l'oeuvre à une époque... mais il n'y a pas de règle précise quand même). On parlede conservation (préventive ou active) quand il s'agit d'empêcher que des dégâts se produisent ou se prolongent, et de restauration quand on intervient sur l'esthétique de l'objet (en gros). De plus en plus, on évite au maximum d'entrer dans cette phase de restauration, si ce n'est pas indispensable pour la perception agréable de l'oeuvre.
Dans votre cas il y a aussi la réparation - ou restauration? - du son qui intervient, et c'est là que je trouve que vous avez une dimension à prendre en compte dans votre travail qui est passionnante pour moi (à la fin de mes études, j'ai hésité à me lancer dans un sujet de maîtrise sur la restauration des instruments, c'est maintenant que ça sort... :huh: ). Pouvez-vous me dire comment vous abordez cette question? Est-ce que le son original de l'instrument (et là, excusez mon ignorance: peut-on le connaître?) entre plus en compte que les désirs du musicien? Quel pouvoir a-t-il sur vos choix d'intervention (violonier a déjà un peu répondu à cette question), surtout si vous le respectez beaucoup comme musicien?
Enfin je veux répéter que je ne voulais pas vous manquer de respect, surtout que certains comme IFred ont fait preuve d'une énorme tolérance et générosité vis-à-vis de mon expérimentation en restauration de violon. Dans mon métier on se bat aussi beaucoup pour faire respecter notre niveau de compétence car notre métier n'est pas protégé par la loi, bien que le niveau d'étude soit devenu universitaire: n'importe qui peut s'improviser restaurateur et massacrer des oeuvres millénaires. Je reconnais dans le
jépadçon a écrit : les "pauvres manuels" que nous sommes
la difficulté de s'imposer comme un artisan qui agit en premier lieu avec sa tête et pas les yeux fermés avec ses doigts d'or. Et je ne supporte plus quand après qu'on m'ait dit "ah, tu fais des bons petits plats?" quand je dis que je suis restauratrice, on me dise avec un grand sérieux: "oh, tu repeints des tableaux, c'est passionnant comme métier". Je vais me renseigner aussi sur les associations dont vous parlez.
Encore merci de vos interventions, n'hésitez pas à continuer à vous exprimer sur la question, j'en redemande! et bonne journée!
:)
Isabel
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Re: Réversibilité

Message par isabelg »

Voici ce que je trouve sur le site du GLAAF:

"L’entretien et la réparation
Cela constitue avec le montage une part importante, voire prépondérante de l’activité de nombreux ateliers.
Il s’agit de conserver ou de restituer à l’instrument ses caractéristiques et fonctions principales tout en prévenant d’éventuelles dégradations. Ce travail est effectué en relation étroite avec le musicien.
Le réglage de sonorité
Il s’agit d’optimiser les qualités sonores et de jeu d’un instrument en relation avec le musicien.
Ce travail demande au luthier une grande qualité d’écoute tant de l’instrument que du musicien et requiert des facultés d’analyse et de compréhension du fonctionnement de l’instrument.
La restauration
Consiste à restituer à un instrument digne d’intérêt et considéré dans sa globalité, ses caractéristiques fonctionnelles et esthétiques dans le respect du travail de l’auteur. Cette activité qui demande une grande rigueur et de solides compétences, s’appuie sur des connaissances indispensables de l’histoire et des styles des instruments du patrimoine."


Ce qui est intéressant est l'intégration de la sonorité dans ces différentes approches... On a d'un autre côté un peu l'impression, dans ces définitions, que la restauration est un stade plus évolué de l'"entretien et réparation" + "réglage de sonorité", accessible sur base de connaissances particulières... où le musicien contemporain n'a plus son mot à dire.
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Re: Réversibilité

Message par IFred »

- Violonier et moi ne sommes pas une même personne :)
- Certain luthiers considèrent les restaurations passant par des remises en voute , des retouches invisibles sous UV comme des dérives commerciales s'éloignant de la fonction première. ( pour répondre à "l'esthétique de l'objet (en gros). De plus en plus, on évite au maximum d'entrer dans cette phase de restauration, si ce n'est pas indispensable pour la perception agréable de l'oeuvre") )
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isabelg
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Re: Réversibilité

Message par isabelg »

Oh, désolée pour cette confusion identitaire, j'ai mal compris le:
IFred2 a écrit :Compte tenu de que j'écrivais plus haut,
:gene2:
Pour les retouches invisibles, je suis d'accord que dans un but commercial il s'agit de dérive (ouais, en fait, dans presque tous les cas...)
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jépadçon
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Re: Réversibilité

Message par jépadçon »

Isabelg, pour repondre à`ton MP tout en en faisant profiter le forum.
Je ne suis pas "faché" et de plus je ne suis pas une personne recherchant la polèmique, donc tu n´as pas besoin de t´excuser.
J´ai beaucoup travaillé comme technicien pour des musées instrumentaux et, si la génération qui précède la mienne avait des relations disons "tendues" avec les responsables des collections publiques, les choses se sont beaucoup améliorées en raison d´un plus grand respect mutuel entre conservateurs et luthiers, aux compétences complémentaires.
Les luthiers d´aujourd´hui sont beaucoup plus conscients que le but n´est plus seulement de réaliser une réparation invisible (nous avions atteint des sommets dans cette direction) au détriment de l´integrité de l´instrument, mais de faire des compromis entre solidité ( n´oublions pas qu´un violon est, avant d´être un objet d´art, un objet utilitaire-un outil!) l´esthétique (souvent les instruments suivent les lois du marché comme les tableaux quand ils ne sont pas dans des collections publiques) et respect de l´oeuvre (de son auteur mais aussi de son histoire)
Des gens comme la personne qui m´a formé, JF Schmitt, par leur culture ont beaucoup fait pour ce raprochement souhaitable.
Nous planchons depuis des annés sur des produits de remplacements pour améliorer la réversibilité de nos retouches, l´atelier C Beare de Londres à été un moteur pour cela et mon ami JJ Fasnacht en Suisse est un chercheur infatigable dans ce domaine, et j´ai pour ma part, depuis 25 ans proposé à`mes colègues la possibilité de réaliser des réparation visibles, afin de comprendre quelle part de l´instrument est originale (encore une fois la difficulté est dans le market price!)
L utilisation de cires microcristalines, faciles à nettoyer, pour remplacer le "french polish" pour la protection contre la sueur de l´instrumentiste ect...
Quand aux "bricoleurs" je les aime bien et je les aide à ne pas faire trop de bétises et ne pas se lancer dans des choses infaisables (peut-être pour avoir débuté´moi-même la lutherie comme autodidacte) donc je ne voulais pas être agressif, le smiley devait adoucir mon propos, mais j´ai senti un brin de condescendance qui m´a fait reagir :)
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Re: Réversibilité

Message par Malkichay »

Isabelg, pour repondre à ton MP tout en en faisant profiter le forum.
Est-ce bien courtois ? :dry:
Moderato ma non troppo
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