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Re: Vieux Paris... encore...

Publié : mer. 4 mai 2011 13:52
par luigi
Quelqu'un pourrait-il nous montrer une "chapelle" ? Y-a-t-il différents types de chapelle ?

cf ci-joint : http://www.kizoa.fr/diaporama/d1002197k ... 1o2/patine

est-ce une chapelle ? si, non est-ce usuel ?

Merci

Luigi

Re: Vieux Paris... encore...

Publié : mer. 4 mai 2011 16:10
par Jicemac
jépadçon a écrit :
Jicemac a écrit : la chapelle est droite, cad taillée à angle et non en queue d'aronde (ce qui était un signe distinguant certains luthiers de Paris, milieu 18è, mais pas tous)
J'ai reçu cette info d'un luthier, Pascal Gilis, qui a vu mon instrument, situé entre 1750 et 1770, mais peut-être aussi bcp plus ancien, modèle Amati et voute très bombée. Il m'en a expliqué la genèse et les tendances de cette période. Il ne pouvait être plus précis quant à l'origine, Paris ou Mirecourt et m'a envoyé chez Jan Strickx.
car la tendance "Strad" vers des instruments moins bombés et plus puissants prenait déjà le dessus vers 1720-25.
Ah?, moi qui croyait que c´était vers 1790! arec Renaudin, Pirot ect.. après le passage de Viotti à Paris, aux Concerts Spirituels.
Reprenant les infos glanées sur plusieurs sites italiens et français, il apparait qu'à la fin de sa vie, le grand Strad construisait des instruments à la voute nettement moins prononcée, la demande des instrumentistes se produisant dans des salles plus vastes et demandant plus de puissance à leurs instruments, au détriment de la chaleur des modèles plus voutés. De même que le renversement, quasi nul à l'origine, fluctuait entre 3 et 7°, la longueur de la touche étant encore assez variable. Ceci est à mettre en parallèle avec l'évolution des cordes, le mi métallique arrivant...

On peut donc supposer que ces évolutions progressives (lentes au demeurant) devaient petit à petit influencer les ateliers de lutherie en Italie et en France. Des délais de 15 à 20 années semblent assez réalistes pour penser que les jeunes luthiers d'alors remplaçant les plus anciens encore marqués par les modèles Amati, s'emparent de ces évolutions et les appliquent à leur production. Jan Strickx, expert en matière d'instruments anciens, me signalait que de vieux luthiers de cette époque n'ont pas adopté ces nouvelles normes et construisaient encore "à l'ancienne"... jusqu'à la fin de leur vie.
Le Mim à Bruxelles m'a confirmé ce fait mais selon eux, l'immense majorité des luthiers, fin 18è, avait adopté les voutes "plates" et le renversement à 6-7° .

J'ai eu quelquefois l'occasion de parcourir "les caves" du Mim, et leurs réserves sont surprenantes en diversité de factures. J'y retourne d'ailleurs encore ce vendredi. :rolleyes: Nous en saurons plus...

http://www.mim.be/fr

Re: Vieux Paris... encore...

Publié : mer. 4 mai 2011 18:53
par jépadçon
Jicemac a écrit : la chapelle est droite, cad taillée à angle et non en queue d'aronde (ce qui était un signe distinguant certains luthiers de Paris, milieu 18è, mais pas tous)
Une chapelle, c´est ça (voir photos) Je ne vois donc pas comment elle peut être "droite" ou en "queue d´aronde"
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Reprenant les infos glanées sur plusieurs sites italiens et français, il apparait qu'à la fin de sa vie, le grand Strad construisait des instruments à la voute nettement moins prononcée, la demande des instrumentistes se produisant dans des salles plus vastes et demandant plus de puissance à leurs instruments, au détriment de la chaleur des modèles plus voutés. De même que le renversement, quasi nul à l'origine, fluctuait entre 3 et 7°, la longueur de la touche étant encore assez variable. Ceci est à mettre en parallèle avec l'évolution des cordes, le mi métallique arrivant...
On en apprend des choses sur ce forum, moi qui pensais que les Strad dernière époque avaient des voutes assez pleines (voir le Lady Blunt 1721 ou le Muntz 1736)Image
On peut donc supposer que ces évolutions progressives (lentes au demeurant) devaient petit à petit influencer les ateliers de lutherie en Italie et en France. Des délais de 15 à 20 années semblent assez réalistes pour penser que les jeunes luthiers d'alors remplaçant les plus anciens encore marqués par les modèles Amati, s'emparent de ces évolutions et les appliquent à leur production. Jan Strickx, expert en matière d'instruments anciens, me signalait que de vieux luthiers de cette époque n'ont pas adopté ces nouvelles normes et construisaient encore "à l'ancienne"... jusqu'à la fin de leur vie.
Le Mim à Bruxelles m'a confirmé ce fait mais selon eux, l'immense majorité des luthiers, fin 18è, avait adopté les voutes "plates" et le renversement à 6-7° .
Fin 18eme, et pas 1720, je suis d´accord! et le changement à Paris a été très rapide, tant forte avait été l´impression laissé pas le Strad de Viotti.
Ceci est à mettre en parallèle avec l'évolution des cordes, le mi métallique arrivant...
Et moi qui croyais que le mi métallique c´était début XXème :blink:

Re: Vieux Paris... encore...

Publié : mer. 4 mai 2011 23:06
par Jicemac
Merci pour les photos de chapelles, voila au moins un détail précis de réglé. Etait-ce une règle générale ou laissée à l'appréciation de chaque luthier sur Paris ou Mirecourt ?

En ce qui concerne les évolutions du violon dans ces périodes troublées, autant d'approches que d'avis différents et parfois contradictoires hélas... Je m'en remets à la sagacité des "sachants" mais prenant en compte que les différentes approches et améliorations allaient à la vitesse du temps d'alors, cad très lentes et progressives. Ce ne sont pas des points de détail, car ils permettent, conjugués à d'autres critères objectifs, de situer un instrument dans une période plus précise ou une école de référence.

Je dispose d'une série de photos des années 30, reprenant une 50aine de Strad, avec leurs dates approximatives de fabrication, et d'une année à l'autre, si ce n'est la forme générale, les voutes sont changeantes et sans références récurrentes. Malheureusement pas de profils, ce qui ne permet pas de juger de l'évolution des renversements... De toutes façons, tous au quasi ayant été transformés...

Existe-t-il seulement un ouvrage de référence récent qui nous permettrait de juger de façon objective des ces subtils changements...? Au travers du site Tarisio, il est possible de retrouver une étude extrêmement fouillée sur l'évolution parallèle des Strad, Garnerius et autres Amati de grande lignée.

Comme tout cela est passionnant, car rien n'est absolu ni intangible. Je sens que ma prochaine visite au Mim va m'en apprendre bien plus et surtout "manipuler" quelques-unes de ces vénérables reliques. Pas de Strad hélas...

PS: J'ai également un violon signé Viotti... Hélas, un homonyme mirecourtien bien plus tardif... ;)

Re: Vieux Paris... encore...

Publié : mer. 4 mai 2011 23:23
par luigi
[Une chapelle, c´est ça (voir photos) Je ne vois donc pas comment elle peut être "droite" ou en "queue d´aronde"

Merci beaucoup pour les photos...

Jepadçon...donc sur ce diaporama, il s'agit aussi d'une chapelle ?

http://www.kizoa.fr/diaporama/d1002197k ... 1o2/patine

c'est une surprise pour moi...

Luigi

Re: Vieux Paris... encore...

Publié : jeu. 5 mai 2011 07:32
par IFred

Re: Vieux Paris... encore...

Publié : jeu. 5 mai 2011 10:18
par jépadçon
Comme tout cela est passionnant, car rien n'est absolu ni intangible.
Disons que Stradivari est, je pense, de toute l´histoire de la lutherie, sans doute le luthier que nous connaissons le mieux. Il nous à laissé un nombre incroyable d´instruments divers mais aussi ses dessins, outils, deux lettres etc....
Jepadçon...donc sur ce diaporama, il s'agit aussi d'une chapelle ?
Non, je pense que c´est juste un cheviller mal fait! comme sur cette tête de Del Gésù:
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Re: Vieux Paris... encore...

Publié : jeu. 5 mai 2011 10:48
par IFred
jépadçon a écrit : Non, je pense que c´est juste un cheviller mal fait! comme sur cette tête de Del Gésù:
On se demande qui a posé des chevilles la dessus...

Re: Vieux Paris... encore...

Publié : jeu. 5 mai 2011 10:56
par Chanterelle
A propos de vieux Paris :
J'ai eu l'occasion d'entendre un soliste jouer un violon extraordinaire par son timbre,sa puissance,la couleur de sa sonorité !
De loin, (j'étais au fond de la salle) , même le vernis chatoyant ressemblait à celui d'un vieil italien !
Après le concert,alors que le violon était déjà enfermé dans sa boîte,je lui ai demandé de quel italien XVIII° il s'agissait...
Il m'a répondu: mais ce n'est qu'un Claude Pierray !
C'était la première fois que j'entendais un XVIII° français sonner aussi bien !
Si quelqu'un possède un Pierray,peut-il confirmer cette impression ou était-ce un exemplaire exceptionnel ?
:hello:

Re: Vieux Paris... encore...

Publié : jeu. 5 mai 2011 12:30
par jépadçon
IFred a écrit : On se demande qui a posé des cheville la dessus...
Pourquoi? à cause de leur diamètre?

Re: Vieux Paris... encore...

Publié : jeu. 5 mai 2011 12:49
par luigi
-Chapelle,
-Ame (pilier gothique)
-Archet perpendiculaire à l'instrument ( croix )
-Les 3 clous du tasseau supérieur..des violons baroques

Que de symboles... ;)

Luigi

Re: Vieux Paris... encore...

Publié : jeu. 5 mai 2011 13:45
par IFred
à cause de l'usure faite par l'enroulement des cordes dans le creux du chevillet qui semble "relativement" récente et qui me fait penser que l'on aurait pue poser des chevilles un peu plus fines, ou / et repercer un poil plus haut après avoir rebouché.

Re: Vieux Paris... encore...

Publié : jeu. 5 mai 2011 15:53
par jépadçon
IFred a écrit :à cause de l'usure faite par l'enroulement des cordes dans le creux du chevillet qui semble "relativement" récente et qui me fait penser que l'on aurait pue poser des chevilles un peu plus fines, ou / et repercer un poil plus haut après avoir rebouché.
Le problème avec ce type d´instrument, ou plutôt les musiciens qui vont avec, est que, laisser l´instrument chez le luthier une demi journée, et donc ne pas travailler pendant ce temps semble une chose au dessus de leur entendement.
Les gens de haut niveau que je connais travaillent tout le temps (je n´envie pas ce genre de vie) Si j´avais été capable de travailler sur leur violon pendant qu´ils jouent, je serais devenu le luthier le plus recherché de la planète. Un rebouchage et son raccord de vernis, c´est trois jours sans violon! :( ce qui explique que beaucoup de stars n´ont pas des bignous super bien entretenus!

Re: Vieux Paris... encore...

Publié : jeu. 5 mai 2011 22:24
par IFred
Personellement je pense plutôt que personne n'a vraiment pris le temps ou n'a vraiment eut le volonté d'être pédagogue... il y a toujours, un concert, un enregistrement , une répétition et bien évidement du travail; sans parler de l'inquiétude de laisser quelqu'un toucher à son bébé. Mais il y a aussi le désir d'avoir un instrument au mieux en bonne santé et beau. (sans parler du ras el bol des petits traquas quotidiens)
Lorsqu'un instrumentiste est de passage s'il est très difficile de lui immobiliser l'instrument (ce qui limite ce qui peut être fait..). Il n'est pour autant pas interdit de leur murmurer deux trois mots aux oreilles pour que dans x semaines germe l'idée d'utiliser un instant de relâche.

Re: Vieux Paris... encore...

Publié : ven. 6 mai 2011 08:46
par cécilius
Ils ont bien quelques trous, où près de leur port d'attache, on peut leur prêter un instrument, s'il n'en n'ont pas d'autre, juste pour travailler ? J'ai assisté l'année dernière à un concert de Julia Fischer où une de ses chevilles a lâchée en plein concert, elle a été obligée de quitter la scène, puis de revenir et reprendre au début du mouvement. Je sais quelle n'aime pas aller chez les luthiers ...