lassimi a écrit :Bonjour,
Je suis prof de violon, j'ai eu mon D E il n'y a pas longtemps, et j'enseigne en école de musique depuis Cette année.
Je voudrais savoir si vous n'avez des idées, ou des "trucs", pour enseigner le violon aux petits, de manière plus ludique.
Moi, j'utilise la méthode de garlej pour débutants, et je trouve qu'elle est très bien adaptée pour certains enfants, mais pour d'autres, qui ont plus de difficultés avec la position du violon, elle avance un peu trop vite.
Est ce que vous connaissez une méthode pourl es petits au violon, autre que suzuki? Merci d'avance pour vos conseils!
Il me semble que la première est d'abord de cerner peu à peu la personnalité de l'élève, ce qu'il aime, et de créer le contact humain. S'il sent que tu le considères, que tu t'intéresse à lui, alors ce sera aussi plus facile lorsque tu auras à le "sermonner" un peu, pour le pousser davantage à travailler, par exemple.
Je n'utilise personnellement pas de méthode, je m'adapte à chaque enfant (j'enseigne en association: certains ne savent pas lire, certains connaissent déjà la musique, certains sont suivis par les parents, etc.).
Souvent, ils ont du mal à rester concentrer sur une chose, il faut prévoir des alternatives.
Je m'efforce de faire en sorte que chaque aspect travaillé le soit d'une manière musicale: J'accompagne les cordes à vides au piano, pour en faire de petits morceaux dont le titre peut être cherché à deux et choisi en fonction du goût de chacun. J'accompagne aussi les gammes et, bien sur, les morceaux. La mise en place d'une Écoute et d'une sonorité est très importante et je parle tout de suite de ce qui peut changer une sonorité (poids, vitesse, éloignement du chevalet), en faisant de petits jeux (son de "marche militaire", de "berceuse"...). Si l'élève écoute, si le son lui plait, il se trouve dans une spirale positive. Raison pragmatique: Bonne chance pour le faire jouer juste s'il est concentré sur la position au lieu d'écouter, et si la sonorité n'est pas bonne! Parfois, le simple rappel ("en écoutant") peut tout changer.
D'une manière générale, faire attention à n'aborder/corriger qu'une chose à la fois, pour éviter le "trop d'informations", cela peut décourager le bout d'chou. Pour ça, par exemple, j'opte pour les débuts de la main gauche en pizz, pour ne pas être submergé d'emblée par la problématique "archet+main gauche, maman, au secours!". Aussi pour ne pas faire de cordes à vide trop longtemps. C'est aussi un défi pour le prof: Il faut pouvoir décomposer chaque difficulté en éléments simples (avant de poser deux doigts avec le bon écart, il faut d'abord savoir poser un doigt, bien sur la bonne corde, savoir écouter le résultat, avoir une idée de ce que ça doit donner).
Avant de leur demander de travailler à la maison, il faut leur apprendre à travailler! Au début, il vaut mieux qu'ils ne travaillent pas, plutôt que prendre 6 jours de mauvaises habitudes (qui seront toujours plus fortes que celles prises dans 30 minutes de cours). Il faut déjà leur faire prendre conscience que ça peut s'améliorer en recommençant plusieurs fois (je fais le jeu des "4, 5, 8 tentatives", "pour l'instant, ça ne marche pas, mais tu as 5, 6, 8 chances pour y arriver, en corrigeant une chose à chaque fois", j'accompagne chaque nouvelle tentative, chaque diagnostic et peu à peu ils découvrent leur capacité à évoluer et arrivent à être un peu plus autonomes).
Plus les exemples ou les comparaisons seront proches de leur monde, mieux ce sera. Donner d'abord des morceaux connus d'eux ("Fais dodo, Colas", "J'ai du bon tabac", "le bon roi Dagobert", "Une souris verte"... découvrir un morceau est plus ardu-pas de référence auditive!-, il faut que les intervalles soient déjà dans la main). Par exemple, pour reconnaitre les intervalles, je fais référence à des chansons (en m'assurant qu'ils les connaissent!!!): 1-2-3 tout écarté, c'est "frère Jacques" ou "j'ai du bon tabac", 1-2-3 avec 1-2 serrés c'est "dormez-vous", avec 2-3 serrés c'est "dans ma ta..." de "j'ai du bon tabac", etc.
C'est beaucoup plus difficile de se rendre compte d'une fausse note dans un morceau qu'on ne connait pas.
Il faut aussi trouver ce qui les motive (jouer devant papa-maman, papi-mamie, jouer en groupe, jouer tel ou tel répertoire, ou tel type de morceau -j'ai une débutante qui me reparle tout le temps de la "marche militaire" en corde à vide qu'on a fait en décembre, elle aime bien "ce qui bouge"!).
D'une manière générale, éviter les discours trop abstrait.
Voilà quelques idées jetées un peu anarchiquement, j'admets. Bonne chance dans ta recherche. N'oublie pas que tu as des collègues dans ton conservatoire (y compris les autres instruments, ils ont affaire aussi à des enfants et ont leur expérience des enfants de l'endroit-ils ne sont pas les mêmes partout!-), et que tu partages tes élèves avec d'autres profs (solfège, ensemble...) qui peuvent avoir de bons tuyaux, élève par élève.