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Re: Statut juridique du luthier
Publié : jeu. 2 févr. 2012 12:05
par Nicolo
"Suggérer que la plus part des luthiers de la rue n'ont aucune formation c'est je pense dénigrer gratuitement. "
Comme il ne me semble pas avoir marqué "la plupart", je renvoie à ce que j'ai écrit : pratique courante. Mais tu as raison de préciser que parfois, le luthier est employé à l'atelier et n'est pas celui qu'on croit.
Désolé si ça a été mal perçu, je ne veux dénigrer personne. On a juste vu des magasins au fil des années apparaître sous la dénomination de "luthier" en sachant que les gérants ne l'étaient pas. Ce qui ne retire en rien les autres compétences qu'ils peuvent avoir et leur totale légitimité à être présents dans la profession ; il me paraîtrait du reste mal venu de la remettre en question de la part de qui que ce soit !
Re: Statut juridique du luthier
Publié : jeu. 2 févr. 2012 12:51
par Malkichay
Au fait, quelle la formation minimale pour se déclarer "luthier", et se faire reconnaître par ses pairs comme luthier à part entière ?

Re: Statut juridique du luthier
Publié : jeu. 2 févr. 2012 13:18
par Nicolo
Malkichay a écrit :Au fait, quelle la formation minimale pour se déclarer "luthier", et se faire reconnaître par ses pairs comme luthier à part entière ?

Si on parle bien de luthiers fabricants :
- Obtenir un diplôme d'une des nombreuses écoles existantes à travers le monde
- A défaut d'avoir suivi le cursus d'une école, il est toujours possible de passer un diplôme en candidat libre.
- Faire un apprentissage chez un luthier qui généralement est validé par un diplôme.
- Certains autodidactes finissent par avoir la reconnaissance de leur pairs, comme tu dis, à force d'être présents et de rendre la qualité de leur travail indiscutable.
Les luthiers restaurateurs ou réparateurs sortent pour la plupart du temps d'une école. La reconnaissance de leurs compétences en matière de haute restauration se fera sur le temps.
Je sais que le GLAAF demande un diplôme pour une adhésion. Je ne sais pas pour l'ALADFI.
Maintenant, il existe des personnes qui ont des compétences en matière d'instruments, en expertise notamment et qui n'ont pas de formation de luthier. Là, les luthiers sont assez unanimes. Ce ne sont pas des luthiers à part entière. Ce qui n'enlève rien à leurs compétences ou à l'estime que la corporation peut leur porter.
Re: Statut juridique du luthier
Publié : jeu. 2 févr. 2012 14:23
par IFred
Merci pour tes précisions, J'avais apparemment mal compris lorsque tu écrivais et je n'étais pas le seul.
Re: Statut juridique du luthier
Publié : jeu. 2 févr. 2012 14:59
par Marc Genevrier
Oui, merci pour ce point très clair !
Re: Statut juridique du luthier
Publié : jeu. 2 févr. 2012 16:03
par jépadçon
IFred a écrit : Par ailleurs je me permets de rappeler qu'il existe des "maisons" dirigées par des personnes qui n'ont pas de formation de luthier... et que ce ne sont pas les plus mauvaises: Morris and Smith (J & A Beare successeur) par exemple
Dans le genre, je me souviens du bruit qu´avait fait, à l`époque, l´installation de ton père dans la rue de Rome!
Re: Statut juridique du luthier
Publié : lun. 6 févr. 2012 17:40
par luigi
C'est peut-être le nombre de luthiers qui doit impressionner...ou le côté " Capitale"..
car pour les "provinciaux", la rue de Rome fait un peu peur....comment fonctionne-t-elle exactement...? car la rumeur ne semble pas à être à son avantage...mythe
ou réalité ?
Luigi
Re: Statut juridique du luthier
Publié : lun. 6 févr. 2012 18:53
par IFred
Je ne savais pas qu'il y avait un fonctionnement particulier, peut être pourrais tu développer?
La seule singularité est peut être le nombre important des locaux coté pair propriété du patron d'un bistro lui même installé coté pair de la rue..
Ainsi que la différence entre les loyer coté pair et impair (bien plus important coté pair)
Re: Statut juridique du luthier
Publié : lun. 6 févr. 2012 21:49
par luigi
J'imagine le désarroi du client qui frappe à la 1ère porte....s'il ne vient pas sur
recommandation....autant de luthiers dans une même rue, la concurrence doit
être rude....
y-a-t-il des règles de fonctionnement entre vous, des accords...? ou des désacords
Pourquoi rester si nombreux dans la même rue ? le lieu géographique est-il
si stratégique que cela ? ( surtout si les locations sont chères)
Voilà les questions d'un provincial.....au sujet de la rue de Rome
Luigi
Re: Statut juridique du luthier
Publié : mar. 7 févr. 2012 08:13
par Malkichay
L'avis d'un provincial sur la rue de Rome...

Re: Statut juridique du luthier
Publié : mar. 7 févr. 2012 08:43
par Cantilène
jépadçon a écrit :IFred a écrit : Par ailleurs je me permets de rappeler qu'il existe des "maisons" dirigées par des personnes qui n'ont pas de formation de luthier... et que ce ne sont pas les plus mauvaises: Morris and Smith (J & A Beare successeur) par exemple
Dans le genre, je me souviens du bruit qu´avait fait, à l`époque, l´installation de ton père dans la rue de Rome!
Je suppose que ceux établis voient toujours un peu d'un mauvais oeil un nouvel arrivant ( ce sera autant de part de marché en moins pour les voisins) ... et que si on peut tirer à boulets rouges, le premier prétexte sera bienvenu ...
Re: Statut juridique du luthier
Publié : mar. 7 févr. 2012 09:06
par Cantilène
[quote="luigi"]J'imagine le désarroi du client qui frappe à la 1ère porte....s'il ne vient pas sur
recommandation....autant de luthiers dans une même rue, la concurrence doit
être rude....
y-a-t-il des règles de fonctionnement entre vous, des accords...? ou des désacords
Pourquoi rester si nombreux dans la même rue ? le lieu géographique est-il
si stratégique que cela ? ( surtout si les locations sont chères)
Voilà les questions d'un provincial.....au sujet de la rue de Rome
Luigi[/quote]
Il semble prouvé par des études commerciales que le regrouppement de mêmes types d'enseignes amène plus de chaland que la somme des clients si chacun était éparpillé.
Le regroupement permet de céer un pôle attractif intéressant pour tous, vendeurs comme clients.
Maintenant c'est vrai qu'un facteur psychologique peut jouer ; si je change de luthier pour aller chez le voisin, oserais-je encore regarder dans la vitrine du précédent ... ne préférais-je pas quitter carrément la rue au profit d'un tiers luthier extérieur ? Il faudrait posr la question aux clients !
Re: Statut juridique du luthier
Publié : mar. 7 févr. 2012 10:00
par IFred
Je ne pense pas qu'il y ai besoin de recommandation particulière, Il y a en effet une concurrence, mais je ne suis pas certain qu'elle soit particulièrement plus exacerbée que celle qu'il peut y avoir entre des luthiers espacés de quelques kilomètres.
Cantilène te réponds vis à vis de l'aspect commercial
Par ailleurs ,je trouve cela plutôt sympathique que certaines rues aient conservé une forme d'unité de professions indépendantes, cela donne un coté unique aux villes, qui autrement se standardisent et deviennent progressivement des copier coller de format d'enseigne multi nationale.
Enfin pour les petites histoires tu vas être déçus
Je suis un peu autiste et ne m'intéresse pas trop à ce qui se passe à coté, ne fais pas partie des guildes de luthiers, ne fréquente que rarement mes collègues et exception faite de Sandrine Raffin je ne suis pas de leur génération. Aussi ne ne pense vraiment pas pas être bien placé pour te parler d'éventuelles règles de fonctionnement d'accord ou de désaccord. Les musiciens sont bien plus au fait que moi des amitiés ou inimitiés des uns et des autres ou des ragots.
Sérieusement je suis persuadé que Jépadçon ou Nicolo qui ne sont plus sur Paris depuis au moins 10 ou 15 ans connaissent plus d'anecdotes que moi !
Re: Statut juridique du luthier
Publié : mar. 7 févr. 2012 10:43
par jépadçon
IFred a écrit :
Sérieusement je suis persuadé que Jépadçon ou Nicolo qui ne sont plus sur Paris depuis au moins 10 ou 15 ans connaissent plus d'anecdotes que moi !

Re: Statut juridique du luthier
Publié : mar. 7 févr. 2012 10:48
par Nicolo
Ah, ça pour du croustillant... on peut en trouver ! Si j'ai le temps, à la retraite, j'écrirai un bouquin. Mais pour l'instant
Des accords / désaccords. Non. Les pros installés dans ce quartier sont intègres. Qu'on ne partage pas certains avis parfois, ça paraît normal. Il n'y a pas d'accords sur les tarifs. Juste une manière de travailler en bon entendement dans l'intérêt du musicien. <_<
Mais il faut retenir aussi qu'il y a une forme de concurrence, loyale, mais elle est présente. Donc chacun démontre au mieux sa spécificité.
Professer rue de Rome est dur. Il faut savoir qu'on y récolte tous les problèmes en provenance de la province. C'est le lieu où tout est censé se décider finalement. A tort. Les luthiers installés en dehors de Paris ont les mêmes compétences, on est en 2012... !
Je m'amuse d'observer : à Nîmes, les musiciens vont à Montpellier, à Montpellier, il vont à Lyon, à Lyon, ils vont à Paris, à Paris, ils vont à Londres ou New York. Et à New York ils trouvent de très bon luthiers à Vannes, Angers, Lisbonne, Lyon, Montpellier, Nîmes (liste non exhaustive bien sûr)... et Paris !
Pensez aussi qu'à Paris, il n'y a pas que la rue de Rome, loin de là, où il y a de bons luthiers.