shokin a écrit :
Question : existe-t-il une différence plus ou moins objective qui fera qu'on ressente différemment un do-mi-sol, d'un ré-fa#-la ? ou tout n'est-il que relativité (simplement le fait d'avoir joué, au piano, do-mi-sol juste avant ré-fa#-la influence à lui tout seul notre ressenti du ré-fa#-la) ?
Si tu joues l'accord seul, il n'y a pas de différence, les relations entre les sons sont les mêmes dans un cas comme dans l'autre, si ce n'est n'est que ré-fa#-la est un peu plus haut, et donc un peu plus tendu.
Par contre, si tu joues les deux à la suite, tu perçois des relations supplémentaires. Après do-mi-sol, qui comporte une certaine stabilité, tu joues un accord qui s'oppose, qui contredit le premier. Cette contradiction ne vient pas du degré de stabilité de l'accord même (dans les deux cas, ce sont des accords parfaits majeurs), mais de la différence des fondamentales: Do, suivi de ré. Relation de type extravertie.
L'accord de ré est donc, à ce moment-là, créateur d'instabilité musicale, alors que, seul, il est stable.
shokin a écrit : On pourrait aussi dire qu'ils sont tous composés de quartes justes (point de vue mathématique). Et, du point de vue pratique/musical, est-ce que les quintes sont plus pratiques que les quartes ? (cela dépend évidemment de nos goûts)
La quinte est l'intervalle qui apparait en premier dans la série des harmonique, la quarte vient de la quinte et non le contraire (comme quinte octaviée, ou comme "reste" entre la 3ème et 4ème harmonique). L'unité de mesure, si l'on ose dire, est donc, plus naturellement, la quinte.
shokin a écrit :Petite question encore :
Un accord do-ré-sol, si l'on considère le découpage en tierce, doit-il être considéré comme un accord de 11ème ? car do-mi-sol-si-ré. [ça, c'est pour tester si j'ai compris ou non

]
Cela dépend du contexte. On peut être, par exemple, dans un contexte de sol majeur, ou "do" est une note étrangère à l'accord, et devra se résoudre sur "si".
On peut aussi être dans un style qui dépasse la classification des accords en "superposition de tierces".
Chez Hindemith, par exemple, on le trouve souvent, mais on ne peut pas vraiment parler d'accord de 11ème. C'est une quinte (do-sol) + une note qui enrichit l'accord, mais sans remettre en cause la stabilité du do. D'ailleurs, Hindemith, comme théoricien, à remis en cause ce système de "superposition de tierces".
Mais, comme pour l'exemple des accords de do majeur et ré majeur, ou beaucoup d'autres exemples, cela dépend du contexte.