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Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : jeu. 19 sept. 2013 13:14
par soliluce
jépadçon a écrit : Je pense que je n´ai commencé à faire des instruments utilisables par des musiciens de niveau correct (professionnels en orchestre à plein temps) que depuis une vingtaine d´années et par des solistes depuis seulement 8 ou 9 ans.
Est ce que tes méthodes de fabrication ont beaucoup changé entre ceux deux périodes ?
Tu utilises des méthodes plus "scientifiques" ?
Magnifique le violon de Helena Wood, ça calme

Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : jeu. 19 sept. 2013 16:20
par jépadçon
Ça calme? non, au contraire, ça surexcite!
Mes méthodes de fabrication, elles ont changé dans certains détails, oui, sur le fond, non. Je crois que plus que ma technique, ce sont mes oreilles qui ont fait des progrès.
Pas de méthodes plus scientifique même si j´ai été un pionnier de ce genre, trop de résultats d´analyses des différents modes semblent, pour le moment, difficile à exploiter pratiquement. Pas mal de luthiers utilisent ça pour en mettre plein la vue à leur clients, si un jour ça devient exploitable, je commencerai à utiliser cela. Très intéressant, pour moi, est le projet "Luthier Tools" de l´ITEM au Mans qui propose de centraliser les résultats de plusieurs luthiers, malheureusement, je ne fais pas partie de ce projet.
Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : jeu. 19 sept. 2013 19:20
par soliluce
A quels moments de l'étape de fabrication du violon "tes oreilles" interviennent ?
C'est dans les tap tones ... ?
Je ne suis pas luthier mais je trouve ça très intéressant
Merci
Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : jeu. 19 sept. 2013 19:28
par jépadçon
Oui mais surtout dans l´analyse du résultat, quand le violon est joué, ce que je dois corriger dans le prochain.
Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : jeu. 19 sept. 2013 21:29
par IFred
Je ne sais pas? Les luthiers exposant disent qu'il y a principalement des personnes curieuses, et très peu de personne déjà inscrite dans une démarche d'achat.
Est il plus facile d'essayer un grand nombre d'instrument ancien qu'un grand nombre d'instrument neuf ?
Même si la facilité parisienne est un petit cas particulier dans un monde bien plus vaste ou pour essayer des violons il faut bouger en train en avion.. Tu as raison il est peut être plus facile en temps et en argent d'essayer un grand nombre d'instruments anciens et cela explique peut être au moins partiellement pourquoi dans les musiciens que je côtoie et qui ont un ou des instruments neufs, aucun n a cherché à vraiment essayer plus d'une 20ene de violons neufs...
C'est soit une rencontre directe , ou indirecte avec le luthier ou un de ses violons, soit une short liste de 10 luthiers (et parfois même un ou deux) et une combinaison des deux cas aussi bien sur.
Si tes clients ont essayé tous les principaux violons sur le marché ancien et neuf et qu'au final ils te choisissent pour la fabrication du leur, ils ont effectivement fait un choix rationnel et qualitatif.
D'un autre coté les musiciens qui cherchent un instrument pendant des années et des années ne savent pas nécessairement toujours ce qu'ils recherchent.
Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : jeu. 19 sept. 2013 23:36
par jépadçon
D'un autre coté les musiciens qui cherchent un instrument pendant des années et des années ne savent pas nécessairement toujours ce qu'ils recherchent.

oui, ça doit être ça! Moi qui pensais que, à l'inverse, c'est parce qu'ils savaient exactement ce qu'ils cherchaient.
Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : ven. 20 sept. 2013 08:05
par Marc Genevrier
J'ai l'impression qu'on ne parle ici que d'une partie du marché seulement, disons les professionnels de très bon niveau. Un amateur ou une famille qui cherche un premier violon pour un enfant prometteur n'aura pas du tout la même démarche. Je ne pense pas que les nîmois susceptibles de venir me voir seraient prêts à prendre le TGV pour Paris ou l'avion pour Lisbonne pour essayer des violons. Ils vont au plus simple, apprécient la proximité, ils espèrent sans doute nouer une relation de confiance avec un artisan accessible localement. C'est le plus souvent la première fois qu'ils achètent un instrument, aussi, et ils sont plutôt remplis d'hésitation et d'incertitudes, à la fois quant à la façon dont ça se passe et quant aux critères de qualité à retenir.
Alors évidemment, beaucoup vont se tourner vers les anciens, mais certains peuvent aussi avoir envie de (se) faire plaisir et d'acheter un instrument "pour la vie". Bon, on sait que c'est une idée fragile, une promesse très difficile à tenir, mais ça rentre parfois en ligne de compte. D'autres suivent les conseils du professeur, ou cherchent à se rassurer en achetant un instrument un peu plus cher, mais fabriqué entièrement à la main chez quelqu'un qu'on a rencontré. En général, leur budget est bien plus modeste aussi. Du coup, il me semble que c'est une partie du marché qui est assez mal servie (en neuf) par beaucoup de luthiers, essentiellement pour des raisons de prix. Mettre 8000 euros dans un violon quand ce n'est pas (encore) son outil de travail, c'est difficilement concevable pour beaucoup de gens en province. Je me souviens d'un luthier de la Côte d'Azur (région réputée plutôt riche) qui me disait exactement ça, alors imaginez ailleurs.
Tout ça pour dire qu'il y a beaucoup de réalités différentes derrière le terme de luthier, et je peux tout à fait concevoir que certains choisissent de servir ce marché-là - ou s'y résignent par la force des choses - plutôt que celui des grands solistes. Dans tous les cas, la problématique est un peu différente pour l'acheteur comme pour le luthier, même si, au final, c'est une appréciation du rapport qualité/prix qui va sans doute emporter la décision d'achat - mais dans qualité entrent aussi des notions comme le SAV, la proximité, la confiance, etc., pas seulement la sonorité ou le confort de jeu.
Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : ven. 20 sept. 2013 10:20
par jépadçon
Marc Genevrier a écrit :J'ai l'impression qu'on ne parle ici que d'une partie du marché seulement, disons les professionnels de très bon niveau. Un amateur ou une famille qui cherche un premier violon pour un enfant prometteur n'aura pas du tout la même démarche. Je ne pense pas que les nîmois susceptibles de venir me voir seraient prêts à prendre le TGV pour Paris ou l'avion pour Lisbonne pour essayer des violons. Ils vont au plus simple, apprécient la proximité, ils espèrent sans doute nouer une relation de confiance avec un artisan accessible localement. C'est le plus souvent la première fois qu'ils achètent un instrument, aussi, et ils sont plutôt remplis d'hésitation et d'incertitudes, à la fois quant à la façon dont ça se passe et quant aux critères de qualité à retenir.
Tout à fait d´accord, mes premières années d´installation, en Bretagne, je vendais 100% des mes instruments neufs dans la région.
Tout ça pour dire qu'il y a beaucoup de réalités différentes derrière le terme de luthier, et je peux tout à fait concevoir que certains choisissent de servir ce marché-là - ou s'y résignent par la force des choses - plutôt que celui des grands solistes. Dans tous les cas, la problématique est un peu différente pour l'acheteur comme pour le luthier, même si, au final, c'est une appréciation du rapport qualité/prix qui va sans doute emporter la décision d'achat - mais dans qualité entrent aussi des notions comme le SAV, la proximité, la confiance, etc., pas seulement la sonorité ou le confort de jeu.
Ce que je voulais dire avec mes propos c´est qu´on ne décide pas pour quel type de musicien on veut travailler, on commence par ceux qui se trouvent à proximité, comme le dit Marc, ensuite, peu à peu, cette clientèle évolue naturellement en fonction du travail proposé. Je me souviens à mes débuts, je travaillais sur des violons 1/4 ou 1/2 sur lesquels je faisait des montages au meilleur niveau dont j´étais capable, sachant que de cette manière, je pourrai avoir le prof comme client si mon travail lui plaisait sur le violon d´un de ses élèves, et ainsi de suite.
Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : ven. 20 sept. 2013 10:44
par Marc Genevrier
jépadçon a écrit :Marc Genevrier a écrit :J'ai l'impression qu'on ne parle ici que d'une partie du marché seulement, disons les professionnels de très bon niveau. Un amateur ou une famille qui cherche un premier violon pour un enfant prometteur n'aura pas du tout la même démarche. Je ne pense pas que les nîmois susceptibles de venir me voir seraient prêts à prendre le TGV pour Paris ou l'avion pour Lisbonne pour essayer des violons. Ils vont au plus simple, apprécient la proximité, ils espèrent sans doute nouer une relation de confiance avec un artisan accessible localement. C'est le plus souvent la première fois qu'ils achètent un instrument, aussi, et ils sont plutôt remplis d'hésitation et d'incertitudes, à la fois quant à la façon dont ça se passe et quant aux critères de qualité à retenir.
Tout à fait d´accord, mes premières années d´installation, en Bretagne, je vendais 100% des mes instruments neufs dans la région.
Tout ça pour dire qu'il y a beaucoup de réalités différentes derrière le terme de luthier, et je peux tout à fait concevoir que certains choisissent de servir ce marché-là - ou s'y résignent par la force des choses - plutôt que celui des grands solistes. Dans tous les cas, la problématique est un peu différente pour l'acheteur comme pour le luthier, même si, au final, c'est une appréciation du rapport qualité/prix qui va sans doute emporter la décision d'achat - mais dans qualité entrent aussi des notions comme le SAV, la proximité, la confiance, etc., pas seulement la sonorité ou le confort de jeu.
Ce que je voulais dire avec mes propos c´est qu´on ne décide pas pour quel type de musicien on veut travailler, on commence par ceux qui se trouvent à proximité, comme le dit Marc, ensuite, peu à peu, cette clientèle évolue naturellement en fonction du travail proposé. Je me souviens à mes débuts, je travaillais sur des violons 1/4 ou 1/2 sur lesquels je faisait des montages au meilleur niveau dont j´étais capable, sachant que de cette manière, je pourrai avoir le prof comme client si mon travail lui plaisait sur le violon d´un de ses élèves, et ainsi de suite.
Exact, c'est ce que j'essaie de faire aussi aujourd'hui !

Bon, j'ai commencé tard, donc je ne sais pas si j'aurai le temps d'arriver bien haut...

Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : lun. 23 sept. 2013 08:17
par IFred
Lorsqu'un luthier va proposer ses instruments à un prof du CNSM ou du Royal Collège ou de l'école X ou qu'il va à la fin d'un concert se présenter et présenter ses instruments.
Il choisit le type de musicien avec lesquels il veut travailler.
Si les clients ne viennes pas te voire il faut aller les voire, d'autant plus que la clientèle locale à toujours ses limite : Ce que me disait un luthier de province (qui comme Jépadçon sort d'un d'un principaux atelier parisien) c'est que dès que les élèves atteignent un niveau "correcte" ils ne passent même plus le voir lors dans leur recherche d'instrument, ils sont dirigés vers la Région Parisienne. et l'on parle violon à 5000€ pas "Guadagnini"
être dans les premières personnes à qui une personne pense pour un instrument est primordiale, ensuite à toi de proposer un travail convainquant si tu veux vendre.. Mais il ne faut pas se faire d'illusion, ils y a beaucoup de personnes qui travaillent très bien et il y aura probablement toujours des personnes qui travailleront mieux que toi. Attendre sagement qu'une personne ai fait la Terre entière jusqu'au jour ou elle te rencontre et reconnaisse tes qualités ne me parait pas être de bon conseil.
Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : lun. 23 sept. 2013 11:23
par Marc Genevrier
Bien sûr IFred, on ne peut qu'être d'accord. Il faut se démener, ce n'est pas en restant chez soi à attendre que les choses peuvent avancer.
Après, peut-être qu'il y a aussi des stratégies et des opportunités un peu différentes selon où l'on en est de sa carrière. J'en suis au tout début, donc ce que je veux dire, c'est qu'il faut aussi être patient tout en essayant de mettre toutes les chances de son côté, tant au niveau qualité qu'au niveau commercial.
Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : lun. 23 sept. 2013 16:06
par Raphounet
Marc quand tu cherches Luthier sur Nîmes, sur pagesjaunes.fr, tu n'apparaît pas...c'est dommage parce que c'est généralement le premier endroit où les gens vont chercher. (ou alors ton atelier ne s'appelle pas Marc Genévrier).
Ensuite, faire un site Web serait une bonne idée pour la visibilité. Avec quelques notions d'HTML5/CSS3 + un modèle open source, ou bien avec un CMS, tu peux faire ça simplement.

Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : lun. 23 sept. 2013 18:21
par Marc Genevrier
Merci Raph', tout ça est en cours, tu penses bien. Je ne suis pas encore officiellement luthier, ça doit faire un an que je n'ai rien vendu - par contre pour prêter, je prête !
Je ne veux pas mettre la charrue avant les boeufs : niveau sonorité, c'est plutôt pas mal, mais j'ai encore des progrès à faire sur l'apparence, donc je ne me précipite pas.
(Précision : j'ai un autre métier qui me nourrit encore à peu près)
Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : mar. 24 sept. 2013 14:56
par buxus
jépadçon a écrit :
Pas de méthodes plus scientifique même si j´ai été un pionnier de ce genre, trop de résultats d´analyses des différents modes semblent, pour le moment, difficile à exploiter pratiquement. Pas mal de luthiers utilisent ça pour en mettre plein la vue à leur clients, si un jour ça devient exploitable, je commencerai à utiliser cela. Très intéressant, pour moi, est le projet "Luthier Tools" de l´ITEM au Mans qui propose de centraliser les résultats de plusieurs luthiers, malheureusement, je ne fais pas partie de ce projet.
Pour info, le projet Lutherie Tools est justement un outil d'analyse des modes de résonance propre, méthode encore largement dans sa préhistoire pour un usage facile et rentable du luthier.
J'ai pour ma part abandonné une participation de 3 ans au projet L.Tools, car jusqu'ici, cette "mutualisation de résultats de plusieurs luthiers" aurait nécessité les résultats de plusieurs ...(plus que deux !!...) luthiers.
A ce que je sache, malgré un
excellent effort pédagogique des organisateurs, le projet PAFI sert plus les intérets de scientifiques, comme vitrine des projets de l'acoustique musicale française, qu'à notre profession.
Pas de regrets à avoir donc, d'être extérieur au projet. Par contre, du côté anglophone, ça déménage fort, et vaut le coup de se tenir informé. (Oberlin, Bissinger, Stoppani).
Re: Comparaison de violons contemporains
Publié : mar. 24 sept. 2013 16:19
par jépadçon
buxus a écrit :
J'ai pour ma part abandonné une participation de 3 ans au projet L.Tools, car jusqu'ici, cette "mutualisation de résultats de plusieurs luthiers" aurait nécessité les résultats de plusieurs ...(plus que deux !!...) luthiers.
.
Je m´étais porté volontaire mais, à l´époque, on m´avais répondu que tous les outils de mesures étaient déjà confiés à des luthiers. Ma surprise avait été, quand on m´a cité leurs noms, de me rendre compte qu´il ne s´agissait ni de luthiers construisant de manière suivie, ni ayant accès à des instruments anciens de bon niveau, frustrant!