le-violon.org

jépadçon a écrit :[quote="Je pense que le vernis de Frank Ravatin est plus beau que celui des Gagliano ou même de JB Guadagnini.

C'est subjectif...mais je suis d'accord il y a des luthiers qui approchent la perfection aujourd'hui,du côté de Montpellier avec Nicolas Gilles par ex.
Cependant comment retrouver la transparence miraculeuse et le chatoiement des couleurs qui caractérisent les traces de vernis original dont les Strad actuels sont plus ou moins couverts ?
Quant à Guadagnini,j'ai eu l'occasion de jouer celui que Mr Berta de Saluzzo avait prêté à Pierre Amoyal , qui devait finir sa tournée après que son Strad lui ait été volé,le vernis n'était pas aussi exceptionnel que celui de Strad mais il y avait quand même un air de famille !
J'avais oublié un aspect essentiel de la question: Tarisio et Vuillaume ont eu la chance de voir quelques instruments avec leur vernis presque intégral.C'est de plus en plus rare aujourd'hui.Milstein raconte dans ses mémoires que David Oistrakh au début de sa carrière internationale jouait un Strad qui ne possédait plus rien du vernis original.
De même,il y a dans la collection Gauthier de Nice (la seconde en importance après celle de La Villette) une pochette de Guarnerius qui ne contient que quelques traces du vernis d'origine.Ce qui rend plus difficile l'examen des vernis de l'époque !
Comme le dit Isaac Stern,les grands Strad finiront par mourir un jour !

Heureusement, nous avons encore pas mal d´instruments ayant beaucoup de vernis original, comme le Guarneri et le violoncelle de Strad en photos dans ce post ou le Lady Blunt, le Cristiani, le Alard, la très belle pochette de Del Gésù "Chardon" etc... Merci aux musées en aux musiciens qui ne transpirent pas!

Salut à tous

J'ai écrit un article sur mon blog au sujet de ces recherches récentes sur le vernis, mais aussi sur d'autres qui ont déjà été publiée ou vont bientôt l'être.

Merci de me donner votre avis!

Je vous mets le début de l'article pour vous mettre l'eau à la bouche

Le vernis de Stradivarius

Depuis vendredi tous les journaux en parlent : les résultats d’une étude de quatre ans sur le vernis de 5 instruments de Stradivarius viennent d’être publiés dans Angewandte chemie

Tout le monde en parle, je me dois donc d’en parler également, surtout, qu’avec une centaine de luthiers, nous avons eu les résultats en avant première au dernier congrès de l’aladfi (association des luthiers et archetiers pour le développement de la facture instrumentale). Nous étions d’ailleurs priés d’éteindre tout enregistreur .

La suite sur le blog

Oui,cela pose beaucoup de questions...
Dans toute recherche scientifique il y a un pourcentage d'erreurs et le fait que les chercheurs ne soient pas arrivés aux mêmes conclusions prouve que la "vérité" n'est pas pour demain.
Mais est-ce que "luthierduquatuor" ne pourrait pas nous donner en peu de mots une synthèse de ces colloques et son sentiment de luthier (ou de luthière) sur les dernières "découvertes" issues des derniers travaux ?
Autre question : à l'occasion de ces recherches, a-t-on comparé les composants des vernis de Nicolas Lupot et Jean-Baptiste Vuillaume à ceux des vernis crémonais de la grande époque ? Ces luthiers du XIX° français n'étaient-ils pas proches des maîtres italiens ?

Chanterelle a écrit : Mais est-ce que "luthierduquatuor" ne pourrait pas nous donner en peu de mots une synthèse de ces colloques et son sentiment de luthier (ou de luthière) sur les dernières "découvertes" issues des derniers travaux ?

C'est ce que j'ai eu l'impression de faire dans l'article. Bien sûr je ne peux pas faire une synthèse détaillée des colloques qui appartiennent à leurs auteurs et à l'association, mais en ce qui concerne l'application de ces résultats dans ma pratique de luthier, disons que j'attendrai peut-être que ce soit plus clair...

Chanterelle a écrit :Autre question : à l'occasion de ces recherches, a-t-on comparé les composants des vernis de Nicolas Lupot et Jean-Baptiste Vuillaume à ceux des vernis crémonais de la grande époque ? Ces luthiers du XIX° français n'étaient-ils pas proches des maîtres italiens ?

Pas à ma connaissance. Il y a d'autres recherches sur des vernis de la même époque dans d'autres villes d'Europe, mais du XIXème, je n'en ai pas entendu parler.

Merci pour ces réponses !

.

alex2612 a écrit :Il n'y a a mon avis aucun mystere sur les strad.

C'est le temps donc facon dont le bois a travailler le reponsable de sa sonorité actuelle.

Stradivarius lui meme serait surement horifie de voir a qu'elle resultat acoustique son instrument est arrivé.

Le vernis comme cela a été demontré a peu d'incidence sur la sonorité vous avez d'excellent luthiers capable de recopier a la perfection les instruments de l'age d'or du maitre.

sauf pour les vernis encore que.


ils sonneront exactement pareil qu'en 1700 si le bois a été bien choisi et monté facon baroque.
Ensuite jouez le pendant 150 ans et massacrez le comme cela été fait periode romantique.

allongement du manche renforcement eclises augmentation de la charge du chevalet remplacement de celui-ci etc...

ensuite jouez le encore 150 ans et vous obtiendrez probablement la sonorité si particuliere et apreciée de nos jours.


Je ne suis pas luthier bien que la facture instrumentale me passione
je suis concertiste

En Piano mais je suis aussi altiste

Et j'adore le Messie.

Je pense que mon article "briser le mythe de Strad" t'intéressera, si tu ne le connais pas encore : http://anaislutherie.wordpress.com/2009 ... -de-strad/

Ils en ont parlé ce soir au JT de TF1: voici le lien:

http://videos.tf1.fr/jt-20h/le-stradiva ... 94506.html

Je pense que l'explication la plus simple de la disparition des vernis crémonais est tout simplement l'apparition de techniques et de matériaux plus faciles à utiliser. Notre époque regorge de techniques disparues ou en voie de disparition. Rien que chez Weber Métaux, des marchandises normalement disponibles il y a 10 ans n'existent plus.

Le luthier Antoine Laulhère prétend avoir redécouvert ce secret de vernis, mais il semble que ses vernis aient du mal à sécher; Si cela avait été le cas des vernis anciens, cela aussi pourrait être une explication de la désaffection.

Frédéric Becker avait fait des essais avec une recette d'un américain qui soutenait quelque chose d'équivalent à la thèse de Laulhère, avec de la résine de pin. Ces vernis non plus ne séchaient pas, ou mal.

Il me semble que tant qu'un certain nombre de luthiers n'auront pas, indépendamment, fait des essais avec l'une de ces recettes, (car l'application entre toujours en ligne de compte: un vernis tel que fourni par les établissements spécialisés donne des résultats différents selon le luthier), nous ne pourrons pas décider quoi que ce soit.

[quote="nanabozho"]Le luthier Antoine Laulhère prétend avoir redécouvert ce secret de vernis,

Combien sont-ils à être persuadés d'avoir trouvé le bon vernis égalant celui de Strad ?
Il y a eu Luc Gallicane autrefois, et plus près de nous Sourène Arakélian "Mon vernis à base de myrrhe". Son ouvrage "Préceptes et notices d'un luthier" est assez intéressant.C'est édité chez "Das musikinstrument" Frakfurt am Main (1981).
L'iranien Sourène Arakélian( 1887-1979) est persuadé que le vernis de Crémone est venu du Moyen Orient pour aboutir en Italie...Il a examiné l'instrument arabe ancien "l'Aoudes" dont le vernis ressemble étrangement au vernis de Crémone.En 1944 il a passé quelque temps à Beyrouth,il gratta le vernis d'un houd et fut persuadé que la myrrhe était la base du vernis de Stradivarius.
Il a créé une école de lutherie à Téhéran et a passé 20 ans de sa vie à ses recherches sur la myrrhe dans le vernis...
Quelqu'un a-t-il vu l'un de ses violons ? (il en aurait fait assez peu !)

Chanterelle a écrit : Sourène Arakélian "Mon vernis à base de myrrhe". Son ouvrage "Préceptes et notices d'un luthier" est assez intéressant.C'est édité chez "Das musikinstrument" Frakfurt am Main (1981).
:

Èdité avant celà en 1952 par l´Imprimerie de l´Institut Franco-Iranien.

Chanterelle, sais-tu de quel écrit (ou témoignage relaté, ou...) est issue ta citation de Berlioz? ça m'intéresserait beaucoup d'en avoir l'origine

isabelg a écrit :Chanterelle, sais-tu de quel écrit (ou témoignage relaté, ou...) est issue ta citation de Berlioz? ça m'intéresserait beaucoup d'en avoir l'origine

Je pense que Berlioz a dû écrire cette phrase dans le "Journal des débats".
Berlioz (1803/1869) était le parfait contemporain d'Alexandre Dumas père (1802/1870) auquel on attribue cette phrase :
"Laissez-les me jeter la pierre.Les tas de pierre,c'est le commencement du piédestal."
Qui a plagié l'autre ?

[quote="Chanterelle
Combien sont-ils à être persuadés d'avoir trouvé le bon vernis égalant celui de Strad ?

J'ai bien connu un luthier , décédé vers 90 ans , qui , lui aussi , a passé sa vie à chercher le vernis idéal.
Il n'a fait que 25 violons dans sa longue carrière..Entre les réparations et ses recherches il ne lui restait que peu de temps pour la fabrication. Il me disait que le numéro 25,que je n'ai jamais vu, était enfin revêtu du vernis de Crémone ! Je connais son n° 24 ,qu'il avait fabriqué pour un soliste parisien. Il est recouvert d'un beau vernis rouge sur fond jaune, transparent et souple.Bientôt, les photos... :