Salut les amis,
Aujourd'hui je suis d'humeur à positiver et je remercie Pan, Théo et d'autres de nous laisser quand même penser qu'il est possible de faire carrière de violoniste aujourd'hui en France en 2016, même si ce n'est pas facile, bien entendu...
Je ne suis quand même pas d'accord avec cette vision extrémiste que Zaphod et Bemol semblent défendre et qui nous dit "hors du prodigisme point de salut". En gros ou tu es Heifetz ou ça va être la super galère toute ta vie pour boucler tes fins de mois...
OK ça ferait quand même pas beaucoup de violonistes au bout du compte non? Car moi des vrais prodiges, je vais vous dire, je n'en ai pas vu beaucoup! Je crois même que j'en ai jamais vu en vrai en fait! Des gosses doués et même très doués, oui j'en ai entendu, mais des prodiges qui vont signer chez Deutsche Grammophon à 17 ans, jamais... même si je sais bien que ça existe!
Moi ce que je constate objectivement, c'est qu'en gros dans un CRR tu trouves 4 pianistes pour 1 violoniste, que si tu additionnes tous les violonistes de 3ème et 4ème cycle dans un CRR à un instant t, ça fait quand même pas bezef, en tout cas moins que l'effectif de violon d'un orchestre symphonique standard...
Donc il devrait quand même y avoir quelques débouchés pro dans le violon non?
Après je suis d'accord que si tu cibles un poste de prof en CRD ou CRR, de titulaire dans un orchestre symphonique sérieux ou encore de chambriste professionnel, t'as intérêt à être quand même très très bon, et là je rejoins Zaphod, les choses vont se jouer quand même relativement tôt avec un niveau concours d'entrée en CNSM autour de 15 à 17 ans max je dirais...
Après ça sera forcément plus difficile de faire son trou comme on dit et je suis d'acoord que les postes de profs dans les petits conservatoires municipaux ou écoles de musique associatives, les leçons particulières pour boucler les fins de mois, les engagements par ci par là pour des cachetons de misère, c'est pas forcément le Pérou, on est d'accord... (même si c'est pas non plus la Bohème de Puccini

) Là à mon avis il faut vraiment avoir la foi et surtout un vrai esprit d'entrepreneur pour s'en sortir vraiment (savoir se vendre, monter des stages ou des événements, faire sa pub, s'associer avec d'autres, monter un business de concerts privés, jouer dans les mariages, diversifier son répertoire, faire de l'électro, etc.).
Quant à être soliste, à monter sur les planches, ce n'est pas qu'une question de niveau ou de précocité à mon avis. Il faut vraiment que ce soit une vocation. Une prof de CRR me disait récemment avec un peu d'emphase et des effets de manchettes : monter sur les planches c'est une grâce de Dieu! Celui qui est fait pour monter sur les planches (quelque soit son parcours, ses relations, son "plan com") montera sur les planches parce que c'est le seul endroit où il se sentira bien, où il se sentira lui-même...