Bah je crois que personne n'a tord ou raison. J'ai l'impression que les musiciens ont toujours joué avec ce qu'ils avaient sous l'oreille autour d'eux à leur époque ; c'est pareil pour nous. On ne se retient pas d'entendre les choses autour de nous - et forcément elles nous influencent, consciemment ou pas -, choses qui viennent forcément de plus loin ou d'autres mondes musicaux, puisque forcément on se déplace plus vite et plus souvent qu'avant (sans même parler d'internet!). Avant on jouait avec les influences de proximités, aujourd'hui elles viennent d'autres pays.
A titre personnel, je préfères évidemment quand ça "garde de la racine" ; mais le reste ne me dérange pas non plus... J'aime toutes les démarches
par principe, même si des choses me déplaisent après, par goût, mais c'est une autre histoire.
Des tas de gens continuent à jouer "à l'ancienne"
(c'est une expression), et je trouve ça essentiel aussi... rien ne disparait j'ai l'impression (mais je peux me tromper)
Ce que je déplore le plus , en fait, c'est plutôt l'uniformisation des styles, que ce soit en trad ou en jazz - et aussi en classique d'ailleurs. ça doit venir du mode d'apprentissage où on regroupe tous les élèves dans un même lieu pour y travailler la même chose avec les mêmes profs, et surtout de la même manière, avec la même méthode... On est passé dans un système d'apprentissage sur le mode scolaire, et non plus par la transmission, comment dire... naturelle, orale en premier lieu, et non-formelle... On voit d'ailleurs la défiance que cela a installé par rapport au fait d'apprendre en autodidacte...
Malkichay a écrit :Les musiques populaires sont maintenant devenues affaires de professionnels de la musique.
Dans le temps, les violoneux jouaient probablement beaucoup plus "brut de décoffrage", plus "sale". Ils ne suivaient pas de stages, Masterclass, se formaient comme ils le pouvaient avec le crin-crineur du coin... et n'avaient pas internet

. Si, si, ça a existé !
On a tendance à l'oublier...

C'est vrai, mais je crois surtout que c'est une image que le mode (la mode) de diffusion renvoie... Je veux dire, maintenant, on diffuse le trad de manière "showbiz", mais au fond la musique elle même ne prend pas naissance avec les paillettes, les grandes scènes et les éclairage à outrance... Il y a toujours chez les musiciens - pro ou non - une passion et un attachement naturel à leurs racines, dans lesquelles ils baignent de toute façon -, qui fait que je crois franchement à l'entière sincérité de la très grande majorité d'entre eux...