La quéna, bien sûr... Mais qui a besoin d'un quéniste, maintenant ?
Je vais cependant commencer le tournage de quéna en bois fin avril, si tout va bien. Tout est calé : le matos (tour, lunette de tournage, copieur, mandrin, gouge) et les matériaux (érable et merisier). Depuis le temps que j'y pense...
Réflexion d'un luthier en flûte...
Le pire, hélas, c’est que comme un être vivant, leur existence aura un terme. Un terme retardé par un entretien régulier, le sain exercice entre les mains de leur maître, un bon musicien, soigneux et consciencieux. Mais hélas, trop soumis à cette alternance de chaud et de froid, de sec et d’humide, leur corps mille fois stressé finira par se fatiguer et dépérir. Et elles disparaîtront après avoir, peu à peu, décliné comme des vieillards.
Elles ne seront jamais des Stradivarius, ces cousins de musique, Faust qui ont conclut un pacte avec le Diable pour donner le meilleur au gré du vieillissement du bois. Outils qui survivent à leur maître. Violons orgueilleux, si prisés, si adulés, si coûteux ! Bien facile de faire le coq lorsqu’on ne mouille pas sa chemise comme mes flûtes. Bien facile de se faire entendre avec un vaste corps. Bien facile de survivre en changeant si facilement ses cordes en boyaux.
Mais violons orgueilleux qui ne connaîtront jamais le doux baiser de leur maître, ni l'étreinte directe de ses doigts sur votre corps. Votre maître ne vous réchauffera jamais la tête dans le creux de sa main et vous ne vous endormirez jamais douillettement au fond de sa poche."
C'est bien dit, non ? Ma vielle quéna est en fin de course, hélas, et je n'ai jamais pu lui trouver une remplaçante.
Je devrais aussi normalement recevoir ma harpe bardique cette semaine...
Qu'elle est belle....
