le-violon.org

C'est une question récurrente sur le forum...Le métier fait rêver beaucoup de débutant mais le parcours en rebute plus d'un. Comment vivre de la musique sans passer par le Conservatoire, les concours, la sélection impitoyable... ?

En France, nous avons un système (intermittent) qui permet de vivre de la musique sans avoir fait des études poussées et avoir un niveau de malade. Pas en classique, bien sûr, car le système est trop verrouillé (à ma connaissance).

Je dis ça parce que j'ai croisé un ancien collègue de "manche" que je n'avais pas vu depuis très longtemps. Il m'a annoncé que dans un an, il sera à la retraite en tant que musicien intermittent. Il a toutes ses mensualités, pas de soucis. Comme moi, il est autodidacte et est loin d'avoir un gros niveau, mais il a un gros avantage : il a toujours voulu être musicien, et a réussi. Il ne s'est jamais posé la question "Est-ce que c'est possible ?". Il l'a fait, c'est tout !

A bon entendeur...

Le système des intermittents est tout le temps remis sur la sellette par les différents gouvernements. Pas sûr qu'il survive encore longtemps.
Après, il y a encore toute la filière éducation nationale qui permet de faire de la musique son gagne-pain.

Pas dans le classique, mais dans la pop, chanson, variété (et même trad revival)
beaucoup d’artistes vivent ou ont vécu intermittents… avec un niveau musical plutôt basique.

N’oublions pas les « thés dansants », bals musette, musique pour danses de salon…
c’est populaire, et ça peut faire vivre un musicien qui aime ça.

L’accompagnement de chanteurs, qui font des reprises, est un créneau aussi.

Animations musicales dans les maisons de quartier par ex, aussi

etc …

Comme dit Malki, il faut une petite dose « d’optimisme », « d’insouciance »
J’ai un neveu éloigné, de 21 ans très bon guitariste et chanteur, qui commence à tourner comme ça …

Bien sûr le danger est vers 40 ans de se sentir « trop en insécurité »,
ça ne correspond pas à tout le monde… mais qui ne tente rien n’a rien ….

L’évolution de société fait aussi que de plus en plus de gens ont au moins 2 carrières dans leur vie (avec une ré-orientation forte en charnière).


PS: moi aussi vers 20-25 ans j’ai hésité,… et j’ai préféré les longues études scientifiques …

Pour illustrer mon propos, je mets le site d'une collègue violoniste. Comme on peut le constater dans sa bio, elle n'est pas bardée de diplôme mais tout le monde s'en fout. Elle a largement fait ses preuves, a bouffé de la vache enragée (un peu...) et elle tourne, je peux vous le garantir.

http://www.ellabeccaria.com/

Personnellement, ça ne me fait pas envie de vivre comme ça. Je connais trop l'envers du décor...La vie de musicos ne me fait plus rêver depuis bien longtemps.

Perso, c'est le côté financier qui me fait peur. Je vis sans me priver et je ne suis pas sûr que quand tu dis "elle tourne bien", le niveau de vie suive.
Mais chacun sa façon de vivre. J'ai eu une copine qui cachetonnait énormément en orchestre, j'ai plein de copains de promo de lycée qui sont rentrés dans les orchestres, eux gagnent bien leur vie. Je me souviens du premier salaire d'un copain bassoniste qui m'a dit: " je sais pas ce que je vais faire avec tout ce fric".

Heureusement il faut de tout pour faire un monde !
Moi personnellement je pense que de devoir vivre de l'une de mes passions l'aurait transformé en contrainte, jusqu'à peut être en être dégoutée... Quand j'étais au début du lycée je voulais être cavalière pro, heureusement que je n'ai pas été vers cette voie !
Etre amateur me convient parfaitement ! Après heureusement que certains deviennent professionnels, ça permet de rêver le temps d'un concert ou d'un enregistrement.

C'est sûr, je n'ai jamais fait aussi peu de musique, que depuis que je suis prof de musique...
Par contre, je suis également dans le cheval, c'est une de mes nombreuses passions, j'ai des chevaux et je monte depuis que je suis jeune. Dans le cheval, il n'y a qu'un seul métier viable, c'est véto. Le reste, c'est un peu à oublier.

Baroqueux a écrit : ↑jeu. 20 déc. 2018 21:09 Dans le cheval, il n'y a qu'un seul métier viable, c'est véto.

Et dans la musique, vendeur d'instruments !

Ouais, ou luthier

Benh non, j'ai pas mis luthier volontairement ....
car certains avec la concurrence asiatique, ne gagnent pas plus qu'un intermittent, et sont obligés de se reconvertir ...

Les vendeurs (marchands) eux, font toujours une marge, même assez faible ...

Et les instruments ça fait toujours rêver, chers ou pas chers ...

Mais les vendeurs subissent directement la concurrence d'internet. Je crois qu'il y a plus de magasins de musique que de luthiers qui ferment. Je prends l'exemple de ma ville d'enfance. Quand j'étais gosse 3 magasins de musique, maintenant plus qu'un seul. Par contre, les luthiers aux alentours sont encore là.

En effet.
Alors disons les "gros vendeurs" ...

C'est sûr, je n'ai jamais fait aussi peu de musique, que depuis que je suis prof de musique...

Ca devrait être le cauchemar de tout musicien. Prof de musique ? Plutôt crever ! Je préfère faire quelque chose qui n'a rien à voir avec la musique pour préserver mon envie de faire de la musique.

J'ai remarqué que les métiers scientifiques étaient les meilleurs pour préserver cette envie. En étant prof de...je ne sais plus quoi , je crois que j'ai trouvé le meilleur compromis. Comme le niveau des élèves post bac est de plus en plus faible, la préparation des cours me prend de moins en moins de temps !

Bon, il ne faut pas exagérer non-plus, je fais des super projets avec les gamins et ça permet de vivre plutôt bien de sa passion.