Bonjour,
Un archet baroque, c’est un premier pas ; mais quel archet, avec quel violon et quelles cordes ? En effet, on doit considérer l’ensemble archet-cordes-violon, avec la spécificité des cordes en boyau.
Sont différents l’architecture, le poids, la longueur, le nombre de crins, l’équilibre, les proportions des trois zones. Aussi, la tension de l’archet, la colophane même. La prise d’archet, l’articulation des doigts, le positionnement du bras ; pour le violon, pas de mentonnière ni de barre ou coussin.
Pour ne pas venir grossir le flot des violonistes qui utilisent un archet baroque comme leur archet moderne, un conseil : s’inscrire à un cours de violon baroque dans un département de musique ancienne dynamique et intégrer un ensemble de musique ancienne.
Vous pourrez y étudier :
Le violon baroque, nous devrions dire les violons baroques et c’est encore plus vrai pour les archets, dont l’évolution au cours du temps est importante. La technique du violon baroque est assez différente de ce que l’on apprend en violon moderne. Les coups d’archet sont spécifiques. Les notes sont articulées, très peu de liaisons, les liaisons par deux par deux, les notes plus ou moins inégales, le poids du tiré…
L’ornementation, les diminutions, les cadences, l’improvisation, les différents diapasons, les tempéraments, l’énergie de modes.
La découverte du répertoire, dont la musique à cinq parties spécifiquement écrite pour l’orchestre à la françoise composé de dessus, haute-contre, taille, quinte et basse de violon.
Et pour ne rester qu’en France, la première génération de compositeurs ayant abordé le genre de la sonate comme Marc-Antoine Charpentier, François Couperin, Sébastien de Brossard, Elisabeth Jacquet de la Guerre, Jean-Féry Rebel, Jean-Baptiste Senaillé et Jean-Marie Leclair qui fixa l’art du violon classique sur des principes que nous observons toujours aujourd’hui.
L’étude des éditions d’origine, les gravures et fac simile versus les éditions modernes : un monde entre les éditions Ballard et les éditions Durand, par exemple !
Et bien d’autres sujets, encore.
La musique, à cette époque, a été composée pour les instruments de l’époque avec leurs spécificités ; et on mesure là l’incongruité de jouer un concerto de Wolfgang Amadeus Mozart, composé sur un piano forte d’Anton Walter, sur un Steinway. Ne l’oublions pas, c’est la lutherie qui fait la musique.
Et au-delà de la musique, la musique ancienne c’est une redécouverte de la littérature, du théâtre, de la prononciation, de la danse baroque, des costumes, de la peinture, des lieux historiques, etc.
Bienvenue dans l’immensité de l’univers de la musique ancienne !
La musique en partage
Jean-François Maillet
https://associationamati.fr/