le-violon.org

Que véhicule-t-il pour vous, pourquoi en faites-vous, que vous apporte-t-il, qu'y recherchez-vous? (toute autre question est la bienvenue )

Amis de la philosophie bonjour

Hmm... d'abord je parlerais de la musique en général avant de parler de l'instrument.
Pour moi, la musique a longtemps été avant tout un échappatoir... Une façon de me couper du monde et de ses problèmes pour me laisser totalement envahir par elle pendant quelques instants... Une fuite pour s'oublier en quelque sorte... La musique permet le voyage, de s'abandonner et d'atteindre les nuages jusqu'au moment où elle s'arrête et où la réalité reprend le dessus.
Ensuite, elle est devenue partage. J'ai compris qu'on pouvait échanger à partir d'elle, sur les émotions qui en ressortent par exemple... Ca vous est jamais arrivé de vous installer avec un(e) ami(e) (enfin une personne avec qui le courant passe hein! ), de lancer une musique, de fermer les yeux et de laisser opérer la magie? C'est génial de voir monter en l'autre les mêmes émotions qui nous assaillent et même des ressentis différents! On se dit "mais pourquoi ça lui fait cet effet-là? d'où ça sort? etc..." C'est là aussi que le partage se fait.

Cela, ça fait partie de l'écoute. Ensuite vient le moment où l'on passe à la pratique, et donc au violon.
En premier lieu pour moi, c'est la "jouissance" de pouvoir créer la musique! Par nos gestes, les sons se forment (plus ou moins bien, je vous l'accorde, mais bon...). Ce que ça m'apporte en dehors de cette satisfaction-là, c'est aussi le plaisir de travailler, décortiquer, comprendre une partition. Essayer de se mettre à la place du compositeur et de savoir ce qu'il a voulu dire par ces notes, pourquoi de cette façon-là, pour nous mener où etc... J'avoue que je ne m'y attarde pas à chaque fois, loin de là, mais j'essaie de plus en plus d'y faire attention en ce moment, c'est très riche d'apprentissages je trouve.
Et puis pourquoi le violon... à la différence du piano (je prends cet exemple parce que je le connais), le violon est en contact plus grand avec le corps. On le porte sur soi et on peut sentir la musique faire son chemin à travers nos os (depuis peu je sens les vibrations du violon dans mon corps, et je trouve ça incroyable! Ca apporte vraiment quelque chose je trouve!). Un peu comme si violon et corps ne faisaient qu'un...

Pour finir, à la question "pourquoi?", bah je répondrais "parce que"! La musique est une évidence pour moi, sans elle ce n'est pas possible.

Hmm... c'est pas facile à exprimer tout ça en fait... Et puis c'est source inépuisable de réflexions... Et puis il est tard... Mais aujourd'hui encore la musique m'a aidé donc je lui dois bien ça

J'ai commencé le violon essentiellement pour me détendre, lorsque je suis concentré sur la main gauche, droite la partition etc ..... , je ne pense pas à autre chose.

J'ai choisi le violon car on peut tout faire avec, notamment canarder.

Je viens aussi sur le forum pour me détendre, lire les bêtises mais aussi les sujets sérieux.

Amicalement gilles

Je serais assez d'accord avec Lou. La musique est un moyen de s'evader.
Certaines musiques nous ressemblent. J'ai un exemple qui a eu lieu y'a de cela 2-3 jours:
J'étais en train de regarder le film "the holiday" (film de gonzesse a l'eau de rose - je vous l'accorde - Mais film assez sympa a regarder quand meme). Et dans un passage du film, un des mecs compose une mélodie pour l'un de ses amis (qui a 80ans voir plus) et la il dit "ca, ca ressemble à Arthur!!!"
Ma soeur (qui à l'air de rien comprendre à la musique, mais qui comprend plutot les chiffres ...) me sort "la musique ne peut pas representer quelqu'un ... N'importe quoi! c'est juste des notes."

C'est ce qui me fascine! Pourquoi la musique touche certaines personnes et pour d'autres c'est juste des "airs de musique"?

L'ecoute de la musique est un moment magique. Et pour le violon, j'aime le challenge: ne jamais savoir comment l'instrument va sonner avant de le prendre, essayer de travailler pour que le morceau - une fois fini - "sonne" comme je peux l'entendre dans ma tete.

Alors pour moi, je dirais que la musique permet de s'échapper c'est clair. Mais faire de la musique, jouer d'un instrument c'est s'échapper tout seul et basculer dans un épanouissement personnel. Et ce que l'on joue bien ou non. (On peux jouer à plusieurs ok mais je connaît pas trop ça donc je m'abstient)

Après je dis ça parce que je n'ai pas une attente de ma musique qui est trop haute. Je me fixe pas de barre ou de challenge. Je commence et jamais je mattend à savoir jouer super bien dans tant d'année. J'ai fait la même chose quand j'ai commencé la trompette et maintenant je me faire super plaisir.

D plus, c'est la classe totale

Et étant encore au lycée ou beaucoup sont en recherche d'eux même je constate que c'est carrément une différence avec les autres. Il y a ceux qui jouent et ceux qui ne jouent pas.


'oilà.

[MOD Philosophie déprimée ON]

Nathan Hardenberg a écrit :Que véhicule-t-il pour vous ?

Des questions.

Nathan Hardenberg a écrit :pourquoi en faites-vous ?

Parce que je me pose des questions.

Nathan Hardenberg a écrit :que vous apporte-t-il ?

D'autres questions.

Nathan Hardenberg a écrit :qu'y recherchez-vous ?

Des réponses.

Nathan Hardenberg a écrit :(toute autre question est la bienvenue )

Qu'est-ce qui vous déprime dans cette activité ?

[MOD Philosophie déprimée OFF]

Le violon... Trop petit !
Les questions sont trop philosophiques pour moi... désolé !
Je peut juste dire que la musique peut à la fois tout représenter et ne signifier aucun sens... Maintenant philosophez sur cette phrase !

PS : Je ne suis pas déprimé.

pourquoi en faites-vous?

En toute sincérité, parce que le violon est un instrument (trop?) difficile, et que je dois être un peu maso sur les bords...

Le violon pour moi, c'est deux choses:

- un... heu.... "plaisir solitaire" (le premier qui fait la moindre remarque ...). Un façon de se recueillir en soi-même (ça marche particulièrement bien avec Bach chez moi), une vibration dans le corps et l'âme, une energie très forte... unificatrice, dans le sens où quand je joue, dans les moments fort, j'ai la sensation de n'être plus qu'une boule d'energie, que je fais partie intégrante du monde que je ne perçoit lui même plus que comme une boule d'energie... Je sais, ça a l'air vaseux...

- un immense plaisir collectif, un partage avec un public ou avec d'autres musiciens, et là encore j'ai la sensation d'une circulation d'energie, de Vie entre tous ces gens connectées les uns aux autres par la musique... A tel point qu'il m'est arrivé, en plein boeuf, d'avoir la nette sensation de "disparaitre", de n'être et de ne sentir plus que la musique.

Ce que je cherche avec le violon (plus généralement avec la musique), c'est ce quasi état de transe.

Bon, maintenant si vous doutez de ma santé mentale et que vous voulez me bannir du forum... je sais où est la sortie!

Comme Lou, je vais parler de la musique, mais aussi de mon cursus... tout est lié, et oui.

Voilà... au collège (avant l'uni), je n'étais pas intéressé par l'histoire (regrets !), je ne suivais pas trop les cours de musique, de solfège notamment (gros regrets !!!). J'avais fait latin et arts visuels avec option complémentaire économie et droit, ce qui m'a amené à avoir commencé des études en économie (le marketing et la gestion sont fort intéressants et pratiques !). Puis c'est de l'économie que ... les autres intérêts ont, directement ou indirectement suivi. L'économie m'a amené à m'intéresser à la politique. Parallèlement, mes parents écoutent beaucoup de musique classique, chantaient dans un choeur, répétaient les partitions à la maison. Je n'étais, à ce moment-là, pas encore vraiment intéressé par la musique dans son aspect technique (je n'en faisais qu'écouter).

Puis... m'intéressant à la politique, j'ai fait des recherches, entre autres sur internet. Sur internet, j'ai trouvé entre autres http://www.quebec-politique.com/index (notez bien que je donne exactement le même suivi d'explication quand on me demande comment je me suis intéressé au Québec). Au début, je ne comprenais pas trop la politique de là-bas. Je me retranchais sur les sections Société et Arts Culture et Médias. Dans cette dernière, une discussion était "Quelles sont vos dix tounes favorites ?". Beaucoup répondaient les Cowboys Fringants dans leur réponse, ce groupe dont je vous ai déjà parlé dans une autre discussion icitte. En gros, la cowgirl Marie-Annick Lépine est multi-instrumentiste, mais affectionne avant tout son violon ! C'était l'événement déclencheur chez moi.



Comme je me procure beaucoup de musique, j'en écoute beaucoup. Et j'ai aussi constaté que j'aime beaucoup entendre et écouter les instruments à cordes frottées !

Je me suis dit aussi que... comme j'aime bien découvrir du nouveau, pourquoi pas le violon !

Ainsi est partie mon intérêt (je ne puis pas encore parler de passion). La suite, vous connaissez (je m'étais présenté) : annonce d'une qui donne cours de violon... rencontre chez un luthier...



Je dois dire que le côté physique (ondes sonores) m'intéresse en général (mon côté scientifique).

Projet lointain : je suis un peu "engagé" (j'aime la musique engagée politiquement, notamment les Cowboys Fringants, Loco Locass, Ska-P, etc.). L'idée est de faire mes propres tounes pour faire passer mes propres messages.



Shokin

Lou a écrit :

Et puis pourquoi le violon... à la différence du piano (je prends cet exemple parce que je le connais), le violon est en contact plus grand avec le corps. On le porte sur soi et on peut sentir la musique faire son chemin à travers nos os

Je n'aurais pas dit mieux, pour avoir fait aussi du piano (contrainte et forcée) je n'y ais jamais prix le dixième du plaisir que m'a procuré le violon, au piano je me "voyais" jouer, je restais "extérieur", avec le violon on fait corps, intimement enlacés...

Avec le violon, on peut plus facilement marcher (comme avec l'accordéon et la guitare).

Avec le piano, on est tout de suite moins mobile. C'est louuuuuurd un piano, même sur des roulettes. XD

Shokin

bonne question
ne la pose surtout pas à mon compagnon...ils passent tous APRES mon violon. je ne peux pas imaginer ma vie sans mon violon, même si certaines journées passent trop vite et que je n'en joue pas, il est là avec moi...
parfois j'ai des pensées idiotes sans mon violon plus de vie possible!

je sais ps...
tout ce que je sais c'est que j'peux refaire ewan mc gregor dans moulin rouge:
le violon c'est l'oxygène! Le violon est enfant de bohème! All you need is violin!!!!
Même si j'comprends pas tout!!!

Personnelement, mes parents m'ont demandé quand j'ai eu 5 ans:

" tu veux faire du piano ou du violon? " ( papa est violoniste, maman pianiste). J'ai choisi le violon.

Pour moi c'était une obligation envers mon père, au début. Je devais travailler très dur, les cours avec papa étaient violents, d'ordinaires, et ca n'a pas été facile. Entre autre chose, il nous cassé quelques meubles en bois, des centaines de crayons, des partitions qu'il jetait a terre, mon chevalet, un de mes archet et... son pognet

Mais dès que je suis rentré sur scène, a 7 ans, j'ai compris: c'est ce que je veux faire toute ma vie.
J'adorais etre regardée... moi à qui tout le monde disait tout le temps que j'arriverai a rien, que je joue hyper mal... là au moins le public m'aimait bien...

Ensuite j'ai quité la maison a 12 ans, jsuis tombée sur probablement le meilleur prof de cette planète, chez qui j'ai habité 2 ans... et qui m'a fait comprendre beaucoup de choses. Jusqu'a cet age là, on ne m'avait fait jouer pratiquement que des choses techniques, des oeuvres plus dur les unes que les autres... je jouait tout et n'importe quoi, sans problème... mais mon professeur m'a fait comprendre pourquoi je faisait ce métier... pour l'amour de chaque note que l'on joue... mais aussi pour montrer qui l'on est au public... leurs montrer mes joies, mes peines, ma vie, la mettre, avec toute mon ame, dans tout ce que je joue... c'était une vraie thérapie pour moi...

je me rapelle, une fois, je jouait le concerto de beethov...j'avais 14 ans... et puis je suis arrivée en cours... et a une phrase, mon prof me demande " est-ce que c'est TOUT ce que tu as mis de toi, de ce que tu est, dans cette phrase? dans CHACUNE de ces notes? " et on a commencé a travailler...peut-etre 1h pour 2 lignes. Je me suis écroulée a terre en pleurant, c'était comme si il avait Tout sorti de moi...

J'étais très pudique de sentiment... et là je n'avais pas besoin de mots... il me fallait juste JOUER.

c'était un sentiment de liberté totale et de bonheur absolu. parce que je n'étais plus jugée sur mes capacités technique mais simplement en tant qu'artiste et musicienne...

Et puis après, avec l'écoute de certaines choses marquantes dans ma vie ( jaqueline du pré, rostropovich, mischa maisky, le quatuor borodin... ) la musique a été la seule chose qui a compté pour moi...

Tout pourait partir, mourir, se briser: mon violon il reste avec moi, et la musique aussi.
C'est tout ce que l'on a, je pense... on est toujours seuls dans des chambres d'hotel, taxis, avions et trains... si l'on ne se donne pas corps et âme dans chaque note que l'on joue... ca n'en vaux pas la peine...

** désolée pour ce roman **