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Ceci est un appel "à l'aide"

J'ai, depuis que je joue du violon, un problème au déchiffrage... au démarrage!
Je pense "piano", et je transcrit sur la touche du violon.
Logique me direz-vous... normal, j'ai des ancêtres Shadocks

Du coup, je suis particulièrement lente.

Jusqu'à présent, cela ne me posait pas trop de problème, car je déchiffrais dans mon coin, et dès que le morceau était "dans l'oreille", ma mémoire prenait le relais (car elle fonctionne très très bien, Elle! ).

Maintenant, je jongle entre la clef d'Ut 3, la clef de Fa et la chef de Sol (Violon + alto).
De plus, je joue dans un nouvel orchestre qui a un répertoire "conséquent", et dès que nous déchiffrons un nouveau morceau, je PANIQUE!!!
Je ne suis plus bonne à rien.

Tout ça pour dire:
Connaissez vous des techniques particulières (autres que le simple fait de déchiffrer, déchiffrer, déchiffrer...) qui permettent d'être plus à l'aise dans ce domaine?

Merci d'avance

Je reprends en grande partie des conseils que j’ai donnés sur un autre forum, pour un problème similaire.
La musique peut se lire comme un texte, sans instrument, comme on peut lire un texte non accompagné des images correspondantes.
Il est seulement question de temps, d’habitude…
Lors de la lecture d’un texte sans images, on se représente mentalement ce dont il est question (la grande majorité des gens en tout cas, et ce dès l’enfance)
Si le texte parle de situations connues (lieux, personnes…) il est normal de se les représenter mentalement (l’atmosphère du lieu, le visage des personnes, les voix…) simultanément à la lecture, on anticipe même un peu si la suite est prévisible ou probable…
Tu peux faire la même chose avec la musique écrite.
Reprends les exercices et les morceaux que tu as déjà travaillés. Pour chaque note représente-toi mentalement ce qu’il faut faire sur l’instrument : quel doigt sur quelle corde, l’archet est posé où, tiré ou poussé etc…comment est le son (hauteur, durée, volume…)
Fais tout ça calmement, reste sur chaque note le temps qu’il faut, la vitesse et la fluidité de lecture/représentation du vécu viendront progressivement.
Ensuite tu peux lire des partitions que tu ne connais pas encore, en appliquant la même méthode et en te basant sur tes expériences précédentes, avec et sans instrument.
Pour lire sans embrouilles en passant d’une clé à l’autre, il faut que l’œil/oreille/esprit se « cale » sur la bonne clé au début du morceau (ou du passage) et garde cette bonne référence sans avoir à décaler note par note (toujours très fatiguant et impossible à partir de tempos soutenus)
En fait on fait déjà cela en se « calant » sur la bonne tonalité, sans avoir à se dire à chaque mesure : « les fa et les sol sont dièses, les fa et les sol sont dièses…deddieu ! »
Une comparaison utile (pour ceux qui parlent plusieurs langues) est le bilinguisme, définitif ou temporaire (au cours d’un séjour assez long). A force de « baigner » dans la langue autre que maternelle on passe par les stades de traduction mentale décalée, puis de traduction simultanée, puis…plus de traduction ! On pense directement dans la langue dont il est question. Pour les clés, heureusement, c’est beaucoup plus facile et rapide !
En fait, il s’agit de bien caler la triade œil/oreille/cervelle.
Si ton hibernation est déjà finie, tu peux attaquer tout de suite

tu peux aussi faire à l'oreille...

tu entre ta partition dans un logiciel de compo midi (certains ont une reconnaissance d'écriture musicale, tu scanne la partoche et c'est bon^^) et l'ordi te jouera la partition que tu n'auras qu'à reproduire à l'oreille...

sinon pour la lecture tu peux t'entrainer en prenant n'importe quelle partition, te forcer à la jouer à l'envers (de la fin vers le début), ou une note sur deux etc... ça augmentera ta concentration sur la partition et les doigtés devront devenir un automatisme...

Briel a écrit :Reprends les exercices et les morceaux que tu as déjà travaillés. Pour chaque note représente-toi mentalement ce qu’il faut faire sur l’instrument : quel doigt sur quelle corde, l’archet est posé où, tiré ou poussé etc…comment est le son (hauteur, durée, volume…)
Fais tout ça calmement, reste sur chaque note le temps qu’il faut, la vitesse et la fluidité de lecture/représentation du vécu viendront progressivement.

Ton idée me plait vraiment
Jusqu'à présent, je me focalisais sur les notes (les rythmes ne me posent pas de problème).
Je travaille aussi avec des FlashCards que je me suis faites, avec une note sur la portée d'un côté, et le doigté derrière, et ce, dans toutes les positions, de 1 à 7, et dans les différentes clefs.
Je crois que ce nouvel exercice va m'aider.

Pour lire sans embrouilles en passant d’une clé à l’autre, il faut que l’œil/oreille/esprit se « cale » sur la bonne clé au début du morceau (ou du passage) et garde cette bonne référence sans avoir à décaler note par note (toujours très fatiguant et impossible à partir de tempos soutenus)
En fait on fait déjà cela en se « calant » sur la bonne tonalité, sans avoir à se dire à chaque mesure : « les fa et les sol sont dièses, les fa et les sol sont dièses…

Pour le changement de clef, je n'ai pas trop de problème, car le système des FlashCards m'a permis de me mettre "en configuration" clef d'Ut, de Sol, de Fa. Je ne fonctionne pas en décalé, d'une clef à l'autre.
Mon grand problème est la vitesse de lecture.
Sur des rythmes simples, ça va encore, mais quand on change d'armure de clef (4bémols, 2dièses, puis 3bémols ) , qu'on passe d'une mesure 3/4 à un 7/8 , là, je panique, et je n'ai plus le temps de tout voir... et je suis larguée

En fait, il s’agit de bien caler la triade œil/oreille/cervelle.
Si ton hibernation est déjà finie, tu peux attaquer tout de suite

Je te remercie pour tes explications.
Je vais les mettre en pratique tout de suite.
... il n'y a pas de temps à perdre
Je suis en pleine forme après avoir dormi tout l'hivers

Merci aussi Skysan
Je fonctionne déjà beaucoup à l'oreille. Parfois, pour me faire gagner du temps, mon prof (qui connaît très bien ma lenteur de déchiffrage) m'enregistre le morceau à travailler.
Mais ça ne m'aide pas quand je suis au milieu d'un troupeau de jeunes gens très doués, et très rapides, qui déchiffrent à la vitesse de la lumière

Bon, c'est bien de savoir déchiffrer, et les idées de Briel sont bonnes à prendre. Mais il ne faut pas oublier qu'on ne fait pas des concerts-déchiffrages, il y a une vie après le déchiffrage! Se rappeler du lièvre et de la tortue, ceux qui prennent le meilleur départ ne sont pas forcément meilleurs que les autres à l'arrivée!

Ne pas oublier aussi qu'il n'y a pas forcément une grande différence entre "je suis complètement largué(e)" et "ça se passe bien". Si tu as un temps de réaction un tout petit peu trop lent, tu peux te retrouver à la ramasse à chaque note et ne rien faire.

Enfin, il ne faut surtout pas se focaliser/complexer sur le déchiffrage, la lecture, la partition. La lecture n'est qu'une phase intermédiaire qui te permet d'arriver à l'étape où tu joueras d'oreille, voire par cœur, un morceau que tu ne connaissais pas au départ.

Merci beaucoup Renaud

Tu me rassures

C'est vrai qu'une fois le déchiffrage "dépassé", ça se passe plutôt bien...
Mais c'est vraiment un moment très difficile pour moi, car effectivement, je panique vite quand je ne suis pas assez rapide, et après... je suis larguée

J'ai aussi essayé la méthode de Skysan: lire la partition de la fin vers le début
J'ai du mal

Mais bon, je vais continuer mon chemin de tortue

Merci à tous