le-violon.org

c'est que ce n'est pas si simple que cela
comment gérer "l'apprenant", la distance à respecter entre prof élève? La "vitesse", rythme des cours et leur contenu ? comment se placer vis à vis de cet élève..?
questions, questions..

Je ne sais pas si un an plus tard ma réponse te sera encore utile. Je précise tout de suite que je ne suis pas prof de violon mais j'enseigne en primaire (CM) et je suis élève en alto, ce qui me permet de voir les deux côtés.


A commencer par la distance élève-prof : comme souvent, la réponse sera "ça dépend" (je suis Normand ). Commence plutôt froid et distant puis relâche si l'élève se comporte correctement. Si l'élève commence à en profiter (style : je discute tout le temps les décisions, je pique une crise de nerf...), là, il est temps de sortir le . Au contraire s'il est très "à l'écoute" et respectueux, tu peux te permettre d'être plus amical.

La vitesse : ça dépend (je sais, je l'ai déjà faite)
-Trop vite, l'élève n'arrivera pas à faire ce que tu lui a demandé la semaine précédente, ça peut être rapidement démotivant pour lui et là on rentre dans un cercle vicieux : démotivé, pas bossé, pas réussir, démotivé...
-Trop lentement l'élève s'ennuie et... ce n'est pas mieux.
La solution : géométrie variable. Si tu travailles sur une méthode tu donnes un minimum "à travailler" et tu précises qu'en plus il pourrait tenter la suite. Au cours suivant, tu vois si c'est passé ou si ça coince. En cas de blocage il est préférable de contourner en changeant l'exercice ou en le simplifiant (pas trop, ça démoralise aussi de savoir qu'on arrive pas à faire quelque chose). Sans méthode, même chose mais à toi de proposer les documents pour le boulot, donc plus de travail pour toi.

Le placement : devant mais pas trop proche pour ne pas "imposer" ta présence tout en montrant que tu es à l'écoute. Rien de plus énervant que le prof qui va consulter ses SMS pendant que tu joues.

Un truc à éviter : l'écoute "négative". Tu donnes quelque chose de difficile et tu dis : "Allez-y, jouez, on va voir où ça ne va pas et corriger". En fait on repère l'échec, c'est super stressant pour l'élève qui comme tout humain préfère donner une image positive de lui-même. En plus le stress génère des erreurs supplémentaires et tu te retrouves à faire travailler des points qui sont acquis mais qui n'ont que besoin d'entraînement et de consolidation.
Je sais que beaucoup de prof utilise cette démarche, ben c'est pas bon. Mieux vaut privilégier une approche positive. "Dans ce que je vous ai donné à faire la semaine dernière, vous allez me jouer les passages (ou exercices) que vous avez réussi, pour vérification." Puis on demande ce qui a posé problème et on le décortique à la pince à épiler.

Pour le contenu, surtout si on débute, je conseillerai quand même l'utilisation d'une méthode. Faut traîner dans une librairie musicale une après-midi pour en comparer plusieurs et demander l'avis des autres prof ou chercher sur le forum.

La question est trop vaste !

Je pense que tu dois trouver ton style et te forger ta propre expérience. Essaie, et tu verras ce qui marche et ce qui ne marche pas. Le recettes qui marchent tout le temps, ça n'existe pas. Les "pros" de la pédagogie (tu sais, ceux qu'on ne voient jamais appliquer les méthodes qu'ils enseignent ) m'ont toujours fait rire (jaune, car ils sont dangereux. Les conseilleurs ne sont pas les payeurs... )

Prof, ça ne s'apprend pas dans les livres. Discute plutôt avec des collègues sur leur manière d'enseigner. Tu te planteras de temps en temps, mais c'est normal. C'est comme ça qu'on apprend.

Il faut aussi avoir une approche tres differente quand on s'adresse a des adultes, des ados, ou des gosses.

Et quand les adultes sont plus âgés que toi, c'est vraiment du sport...

J'ai 7 ans de plus que ma prof... La pauvre

j'aime bien ce que dis stef mouloun et sur un point précis, je reconnais ma prof actuelle que j'adooooooooooooooooore et qui me fait progresser de façon incroyable, notamment le : "est-ce qu'il y a quelque chose qui te problème". Quand je lui en parle et que je lui montre, elle scrute, elle observe et juste après, elle m'amène une solution, une piste de travail pour gommer le problème. Et ça marche ! je l'adoooooooooooooooore, je vais ériger un monument à sa gloire !
Il y a aussi un truc qu'elle fait de temps en temps et qui marche bien (en tout cas avec moi) : à un moment au milieu d'un passage, elle sent que je commence à douter, à perdre confiance et le jeu s'en fait ressentir un peu. Aussitôt, elle me lance un magnifique et très assuré : "c'est bien !", là instantanément je reprends confiance et tout repart bien droit....

Et moi aussi je crois bien que j'ai quelques années de plus qu'elle, mais je fais tellement jeune que je suis sûre qu'elle s'en n'est pas aperçue !

Sur une dizaine, j'ai eu un "prof" de guitare comme ça. Un truc qu'il n'évitait pas mais qu'il pratiquait systématiquement était "l'écoute négative". [Tu donnes quelque chose de difficile et tu dis : "Allez-y, jouez, on va voir où ça ne va pas et corriger". En fait on repère l'échec, c'est super stressant pour l'élève qui comme tout humain préfère donner une image positive de lui-même. En plus le stress génère des erreurs supplémentaires et tu te retrouves à faire travailler des points qui sont acquis mais qui n'ont pas besoin d'entraînement et de consolidation]. Il l'avait tellement fait que je l'avais surnommé "El Toro"... il n'empêche que, n'étant pas resté avec lui plus de deux cours, maintenant je les exploses carrément ces anciennes choses difficiles... Il y a quand même du bon avec le recul ; mais, comme tous mes autres profs, mieux vaut bien pondérer la pression que l'on met sur l'élève !
Ma technique est de pratiquer une dizaine de plans pour chaque technique, tapping, legato, fast picking, bend, slide... ce qui est bien entendu faisable avec le violon avec staccato, balzato, martelé... Il y aura toujours un domaine ou il sera à l'aise et quand il est vraiment trop tranquille dans un plan donné on change d'exercice du genre "on va s'attaquer à la bête noire" ça donne toujours quelques chose de convivial et qui nourrit la relation prof élève de façon exclusivement concentrée sur l'instrument. On pondère entre stress (car il en faut mais pas trop) je suis un râté jamais j'y arriverai haaaa c'est trop dur et sunset boulevard avec lunettes noires et sourire bright. Avec de l'expérience on sait quels exercices instrumentaux faire bosser, quand et avec qui.