@Krystof
Ayant joué de la guitare Jazz pendant un temps, je vois bien ce que tu veux dire.
Oui les arpèges (sur 1octave, renversés) et les bouts de gammes (par forcément habituelles), sont très utiles en impro. Des briques pour construire.
Voici juste MA façon de voir pour cet usage (je ne suis pas prof de violon, ni de Jazz, c’est seulement une base de discussion, d’échange, de partage, hein !!

):
- se concentrer sur les arpèges dans 1 octave: ça donne des positions « élémentaires » sur 2 cordes seulement, transposables comme on veut (sur les 3 groupes de 2 cordes). La position est comprises entre d1 sur la corde grave et d4 sur la corde aigüe (d1=1er doigt)
- déduire des « positions d’arpège»=schémas, assez visuelles, faire des schémas dans Excel
- utiliser les positions « fermées » (pas ouvertes qui ont des cordes à vides)
- les arpèges en 1 octave s’enchaînent ensuite simplement si besoin
- pour acquérir ces positions, au début les jouer au plus bas de l’instrument (sans corde à vide), ex Arp Am en partant sur la corde de Sol
- au début jouer en ascendant, puis ascendant-descendant, puis descendant seulement (ce dernier est moins simple qu’il n’y paraît au début), puis briser tous ces arpèges
- chaque triade à 3 renversements donc 3 position élémentaires, une tétrade à 4 renversements donc 4 positions élémentaires
- toujours dan l’octave, on a donc
pour les triades, 3 positions: 1 3 5 1, 3 5 1 3, 5 1 3 5 (avec 1=8)
tétrades, 4 positions: 1 3 5 7 1, 3 5 7 1 3, 5 7 1 3 5, 7 1 3 5 7
Le tétrades donnent des arpèges « carrés »: 4 noires et on retombe sur l’octave de la 1e note en 1er temps de la mesure suivante. (ensuite en croches etc ..)
Ça c’était les positions « élémentaires » qui sont bien utiles en impro de type harmonique.
Toujours dans l’octave mais en jeu sur 3 cordes, on peut introduire ensuite des positions « étendues» :
- en « élémentaires » on faisait d1 à d4 sur 2 cordes
- en « étendues » on va commencer par un autre doigt et finir sur la 3e corde
on aura donc des positions étendues qui commencent par d2 ou d3 ou d4, et qui sont appliquées sur 2 types de groupe de 3 cordes.
je ne vais pas détailler, juste un exemple connu de position d3: l’arpège de C en commençant sur la corde de Sol… (qui est la même position que l’arpège de G sur la corde de Ré)
Pour « nom-repère » des positions on peut utiliser « jouer Am position de C » (un peu comme dans les années 50 avec les modes, mais c’est « confusant » !), je préfère me repérer au doigt de base (ex d3) au début, puis « à rien du tout » c’est à dire voir/sentir le manche plus globalement.
Ça fait un peu « théorique » expliqué comme ça, mais c’est plus simple qu’avec des mots.
L’avantage qu’on travaille progressivement, en partant des bases structurelles des accords.
Pour un « classique » qui n’improvise pas, ça peut paraître « bébête » et simplet. Mais en impro, il faut avoir certains réflexes « grammaticaux », on improvise comme quand on discute avec quelqu’un (on ne lit pas un texte). C’est de la « mini-compostion instantannée ».
Bien sûr il faut briser, changer l’ordre, rendre musical, éviter le côté « mécanique » les arpèges (c'est un danger réel). Enchaîner sur une grille de manière systématique pour explorer, mais ensuite surtout en se laissant guider par la musicalité, relier des arpèges par des bouts plus mélodiques...
S’inspirer de la guitare est intéressant, mais ne pas tomber dans le piège du jeu systématique en « position ». Il faut se forcer à démancher pour avoir un jeu plus fluide, mélodique …
et regarder Grappelli par exemple…
J’ai à peu près ces positions dans les doigts pour les tétrades courantes), mais je cherche à mieux les lier. Je travaille des schémas avec démanchés.
Il y a 2 extrêmes: le jeu en position (souvent appelé vertical) et le jeu sur une corde (tout en démanché, horizontal). Je pense qu’il faut enrichir son jeu de tous les intermédiaires.
Attention pour les positions, aux positions « intermédiaires » chromatiques (cf Lockwood ») par ex entre 2e et 3e position de main. Les positions habituelles au violon peuvent être appelées "positions diatoniques" dans ce contexte.
C’est un pb technique sur lequel je ne suis pas assez compétent, mais cette logique « guitare » amène à avoir plein de « demi-positions » (ex 2 1/2), qui peuvent dérouter les repères de la main (alors qu’en guitare on a des frettes pour recaler tout ça !!

), et dégrader l'assurance du jeu (7 positons diatoniques, mais 12 positions chromatiques... ça fait le double à maitriser pour le bras gauche... c'est risqué).
Apparement Lockwood jouait en positions chromatiques… mais bon, c’était Lockwood…
On remarque aussi que Grappelli restait avec la guitare de Django généralement dans des tonalités assez standards pour le violon… ça fait réfléchir …
Equilibrer totalement toutes les tonalités sur un instrument est probablement un leurre (chaque instrument à toujours des tonalités « favorites »…).
