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C'est une question qui me travaille souvent. Faut-il être conscient de ses limites et rester humble ? Faut-il risquer des choses difficiles quitte à ne pas bien les faire...

Quand je lis certains commentaires sur ce forum, comme quoi si ce n'est pas parfait, il vaudrait mieux ne pas jouer telle ou telle chose...

Je reste persuadée que pour progresser il faut aller au delà de son niveau. On ne le niera pas. Mais là où ça devient polémique, c'est quand il s'agit de jouer en public. Planter un truc dans sa chambre, ce n'est pas grave. Le rater lors d'une prestation publique, qu'en est-il ?

Je ne parle pas des pros, ni même des amateurs éclairés.
Je parle des élèves d'écoles de musique, qui ne savent même pas forcément définir leur niveau.

J'ai assisté hier soir à un concert un peu particulier ; un projet qui ne ramenait pas l'enthousiasme vers lui, à l'origine.
Je ne sais même pas quelle était l'idée de départ. Un orchestre à cordes professionnel. Pour accompagner des élèves de mon école de musique. A l'origine, je crois que c'était une audition où le chef d'orchestre choisissait les meilleurs. A final, les profs ont proposé l'expérience à certains de leurs élèves, et tous ceux qui ont accepté ont participé au concert...
Des élèves de 3ème cycle, mais pas seulement...
Vivaldi a été à l'honneur, avec un concerto pour violon, un autre pour deux violoncelles, un autre pour luth retranscrit pour harpe. Un concerto pour flûte traversière et flûte à bec de Telemann. Le concerto pour flûte et harpe de Mozart (le même que je joue avec mon orchestre amateur... d'ailleurs, c'étaient nos solistes qui jouaient). Un concerto de Chostakovitch pour piano.
La grande majorité des "solistes" jouaient pour la première fois sur scène.

Alors non, côté technique, ça n'a pas été parfait. Mais oui, je suis persuadée que pour tous, ça a été une expérience formidable, et pas seulement pour le vécu. Ils auront tous progressé énormément en jouant avec un orchestre professionnel.

Quand je lis certains commentaires sur ce forum, comme quoi si ce n'est pas parfait, il vaudrait mieux ne pas jouer telle ou telle chose...

Je reste persuadée que pour progresser il faut aller au delà de son niveau.

Faudrait-il comprendre qu'un des chemins qui mène au delà son niveau consiste à jouer des choses qui ne seront pas parfaitement joués?

Qui ne seront pas parfaitement jouées dans un premier temps, oui.
Pour progresser, il ne faut pas s'arrêter là, et continuer à les travailler pour les jouer de mieux en mieux.
Mais plus on progresse, plus le temps de travail est long pour passer certaines difficultés.
On peut jouer un morceau de façon approximative à un moment. Puis le reprendre quelques années plus tard pour le jouer correctement...
Mais le fait de l'avoir abordé la première fois a forcément aidé à progresser.

Si on n'aborde jamais des choses plus difficiles que ce que l'on sait faire, il n'y a aucun moyen de progresser...

(après, pour la motivation, c'est bien aussi de jouer des choses plus facile, que l'on maîtrise : parce qu'être toujours en difficulté, ce n'est pas agréable non plus...)

Et puis autre débat : qu'est-ce que cela veut dire, de jouer parfaitement... il y a toujours moyen d'améliorer une interprétation !

Et puis autre débat : qu'est-ce que cela veut dire, de jouer parfaitement... il y a toujours moyen d'améliorer une interprétation !

J'ai dis "parfaitement" mais il et vrai que c'est très relatif, mettons que c'était une façon de dire en vue de se faire comprendre, cette manière de dire m'apparait avoir été maladroite finalement.
Maintenant je ne crois pas qu'une interprétation puisse s'améliorer, sinon ça ne serait plus une interprétation, mais la résultante qualitative d'un exercice qu'on aurait rabâché (indirectement, mettre la charrue avant les boeux). Et même si je veux bien admettre qu'un morceau se travaille avant d'être "vécu", je ne crois pas non plus qu'on puisse se passer de certaines clefs pour ouvrir certaine porte (mode isotérique oblige), autrement dit se consacrer -avant interprétation- aux études consacrés à apprivoiser les difficultés rencontrées.
Maintenant je suis noobs, donc je n'ai rien de crédible. Mais j'avais envie de laisser parler mon bon sens en mode "lache-toi".

C'est toujours la même question, au fond: on n'avance vraiment en profondeur que par le plaisir et la passion, non par l'humiliation; il existe de nos jours un formatage terrible qui exige que tout soit parfait; et pourtant ce n'a pas toujours été le cas. J'ai entendu un 78 tours du fameux Marcel Moyse dans lequel il loupe un trait en beauté ! Cela n'a pas empêché le disque d'être pressé, vendu et acheté ! Pareil sur un enregistrement de Padarewski où il s'embrouille quelque peu... Alors ? Pourquoi subir cette dictature ? Au nom de quoi ? Celle-ci ne peut déboucher finalement sur l'inhibition, la stérilité et le dégoût alors que les expériences sont indispensables.

Maintenant, il est très possible de travailler pour soi ou avec quelques amis des morceaux exigeant un niveau supérieur à son niveau réel, qui feront progresser, et ne se produire que dans des morceaux plus faciles et bien assimilés.

y a un truc à voir avec l'humilité...

J'ai vu le plus grand guitariste du monde du genre jazz rater quelques plans sur scène, ça le faisait marrer. Et le truc qui passait après il était applaudi.
Après est-ce que faire crisser la corde sous son archet ne fait pas un peu plus mal aux oreilles qu'une note qui sonne mal à la guitare... Je sais pas.

Mon prof me nourrit de nouveaux morceaux plus ou moins compliqués à une cadence infernale. Son credo : multiplier les morceaux et les difficultés (raisonnables les difficultés, je n'ai qu'une année de pratiques !!!) afin que je les travaille en parallèle. Quitte à laisser de côté certains de ces morceaux au bout de trois semaines pour les reprendre plus tard.

C'est en multipliant les expériences qu'on progresse, dit-il. Je trouve que la méthode à du bon même si je souhaiterais pouvoir me concentrer plus longtemps sur certaines difficultés.

Je suis donc plutôt de ton avis Claire91 et cette expérience a du être particulièrement enrichissante pour les élèves.

Le meilleur moyen de "bloquer " quelqu'un c'est qu'il passe pour un con en public, il n'y a rien de plus pathétique que de voir un adulte jouer très mal de la musique en publique.
Si c'est un enfant sur scène on trouve cela mignon, mais c'est parce qu'on se projette en se disant : - il a le temps de progresser, en plus on sait qu'il n'est pas conscient de ce qu'il joue.

Mais pour un adulte , nous sommes beaucoup plus critique, car un adulte est conscient de se qu'il fait, il est conscient si ce qu'il fait est bien ou non. ( même si le stress peut en démonter plus d'un , moi le premier )

Le stress t'enlève 80 % de tes moyens . ( donné fourni par la nasa et le KGB )
C'est pour ça que tu dois connaître ton morceau à 200 %. C'est triste mais nous jugeons et nous sommes jugés au quotidien , dans la rue , au bureau , en voiture , sur ton physique , ta manière de parler , ta coiffure , tes fringues , ta manière de réagir face à une situation. Bref on le fait tous consciemment ou inconsciemment.

Du coup , c'est clair que pour une audition libre , il faut toujours jouer quelque chose de beaucoup plus facile que son niveau et savoir refuser quand un prof te pousse un peu pour jouer un truc plus dur.( en public )

à la maison tu peux déchiffrer ou t'entraîner à "jouer " un passage sur une pièce ou un concerto difficile, mais c'est de la folie que de vouloir se la jouer Grand Artiste alors que son niveau technique n'est pas terrible.

Il faut juste resté humble , car la musique c'est le partage d'émotions, je préfère quelqu'un qui jouer au clair de la lune très bien , qu'entendre une sonate de Mozart ou un autre truc massacré.

tout ceci évidemment est dit sans aucune agressivité et enrobé d'un bonbon au caramel salé.

Toujours vivant, le Yod ??

lol ! t'inquiète pas, je vous enterrerai tous ! avec une corona dans la main et un Double Corona dans la le bec !!

et le caramel salé alors, il est où?

yodeyma a écrit :Le meilleur moyen de "bloquer " quelqu'un c'est qu'il passe pour un con en public, il n'y a rien de plus pathétique que de voir un adulte jouer très mal de la musique en publique.

Enfin entre se ridiculiser en public et assurer une prestation brillante et parfaite, il y a quand même pas mal de latitude...
Et puis il faut à mon avis distinguer les auditions de conservatoire et les concerts plus officiels.

Dans tous les cas, je parlais davantage des erreurs de jeu qu'une personne n'ayant pas écouté le morceau en boucle n'entendra pas forcément, et non du musicien qui s'arrêtera en plein milieu de son morceau...

Bonjour, c'est marrant ce sujet, je suis actuellement entrain de me poser cette question...
Je suis à ma deuxième année de violon, et pour faire un bref parcours de ma courte expérience, voici un peu le cheminement:
concerto de rieding au bout de 6 mois
canon de pachelbel au bout d'un an
Vivaldi concerto en La mineur depuis 3 mois, (que je continu à travailler)
Démarrage du double de Bach avec mon prof depuis 3 semaines

Je suis loin d'être un virtuose, et j'ai des défauts (essentiellement défauts de rythme)
Cependant, je pense qu'une donnée que vous oubliez, c'est la vitesse.
Un morceau joué à un tempo plus lent peut être tout aussi sympa.
Mon prof me fait aller un peu trop vite à mon goût (en gros 2 mois-deux mois et demi par morceau) mais rien ne m'empêche de travailler les morceaux précédents en parallèle.
Au final, ma question est: Ou je vais, quels sont les "risques" de cet apprentissage?

J'ai eu ce genre de prof : 3 années de galère avec jamais rien de propre au bout.
Je viens de changer de prof : moins vite mais plus de qualité et je peux dire :

Question de goût.

merci ça donne vraiment envie de continuer....