Bon, je vais essayer de ne pas jeter d´huile sur le feu.
J´ai toujours vécu de mon travail, pas du commerce. Avant je vivais de la réparation et restauration, maintenant je vis de la fabrication. Les instruments anciens que j´ai vendu étaient toujours en dépôt, l´acheteur payait directement au vendeur et le vendeur me payait une commission de 10% ( les dernières années j´avais augmenté cette marge à 15% sur les instruments de moyenne gamme en restant à 10% sur les instruments de valeur)
Les seules chose que j´ai vendu, en quantités limitées, étaient les cordes et les étuis. Je prenais le prix HT et je multipliais par 2 pour avoir le prix de vente (dans lequel est inclue la TVA, 23% ici) donc cohérent avec les chiffres données par I-Fred
J´ai maintenant cessé de vendre autre chose que mes instruments neufs.
Pour les cordes, pendant toutes ces années, je suis sur d´avoir perdu plus d´argent que j´en ai gagné! entre les cordes que j´utilisais pour les faire essayer gratuitement à mes clients, celles qui passaient de mode et restaient dans les tiroirs, celles avec un défaut, les Mi avec un point de corrosion etc
je considérait cela comme un service censé fidéliser mes clients, au prix d´un stock énorme pour avoir toutes les marques, diamètres, tirants, plus le temps que je passais à les monter (y compris pour des musiciens professionnels, mais là c´est de ma faute, je les ai trop materné), graisser les chevilles.....
Quand les musiciens ont commencé à acheter leurs cordes sur le net, mes collègues étaient horrifiés, pas moi, bon débarras, moins dérangé au milieu d´une restauration pour vendre un mi à 3 euros!
Pour les étuis, perdre une heure de travail pour aider le client à choisir la couleur, je pense aussi que cela me faisais perdre des sous!

et en plus, je craquais quand ils me demandaient mon avis, autant je trouvais normal de le conseiller sur le poids ou la solidité, autant la couleur!
Pour les instruments neufs, je n´ai pas fait les comptes mais le prix des fournitures doit avoisiner les 20% du prix du violon, comment au passage comptabiliser les 30 ou 40 ans de séchage du bois, du chevalet.... Je pense vendre surtout mon travail, et ça ce sont mes clients qui en évaluent le prix (loi de l´offre et de la demande) pas un tarif horaire.
Pour résumer, après 35 ans de carrière avec pas mal de succès, j´ai un niveau de vie d´un tuttiste d´un orchestre de région, cela me convient car je l´ai choisi, à vous de juger si vous trouvez cela juste!