le-violon.org

Pas donnés les violons de Montpellier

http://thestrad.com/Article.asp?ArticleID=2170

Luigi

Chaudières est l'un des grands spécialistes de la copie dans le style ancien comme son élève Nicolas Gilles de Montpellier lui aussi.
Les concertistes apprécient ces copies (ce qui justifie le prix relativement élevé) car elles permettent de mettre leur vieux crémonais au repos..Le public ne voit pas la différence car le son est souvent au rendez-vous.

Et pourtant quiconque ayant été écouter de la musique en concert sait pertinemment qu'à moins d'être au premier rang dans une petite sale ou les musiciens sont à moins de 6 ou 7m il est impossible de distinguer autre chose que la couleur générale de l'instrument et encore.

On en revient toujours au même problème. Si les instruments devaient être choisis pas les auditeurs, les musiciens joueraient moins souvent des instruments anciens de grande valeur. Mais ce sont eux qui choisissent un instrument en fonction de leurs perceptions et de l'impact psychologique que l'origine de l'instrument a sur eux, ce dont ils ont absolument besoin pour leur confort de jeu et donc leur potentiel d'interprétation. Et contre ça, il n'y a aucune autre argumentation qui ne pré-vaille. Surtout sur le côté psychologique

Un bémol cependant sur la valeur des violons à Montpellier. Il n'y a que F. Chaudière qui vend(rait) ce prix-là. Et combien en a-t il vendu à ce prix ? Il s'agit d'une valeur de remplacement déclarée à l'assurance, on n'a pas vu le chèque d'achat. Dans un instrument vendu à ce prix, on doit aussi présumer que le luthier a des frais annexes tels que ses déplacements pour livrer l'instrument entre autre (et c'est rarement sur Montpellier, voire en France), car à ce prix, c'est un minimum.
On peut aussi imaginer qu'il en fait moins sur l'année, la capacité de production d'un luthier n'augmente pas avec l'âge. Et si il a envie, ce qui serait légitime, à une certaine période de sa vie de travailler avec moins d'acharnement, avec plus de soin, tout en gagnant un peu plus, on peut comprendre que ses prix augmentent, surtout s'il en a la demande.
Le prix est donc justifié.
Les autres luthiers de Montpellier, plus jeunes, moins demandés, vendent moins cher, à partir de 11 000 €.

J'aime bien ton point de vue, Nicolo, je crois que tu as tout dit.

Après, il y a des positions individuelles parfaitement défendables sur lesquelles on peut malgré tout s'interroger lorsqu'elles prennent presque une dimension collective. J'entends par là qu'à l'échelle de toute la profession, et quelles qu'en soient les raisons, je crois qu'on peut dire qu'on a quasiment renoncé aujourd'hui à fabriquer des violons neufs pour des musiciens amateurs, étudiants ou familles peu fortunés. Il y aura toujours quelques exceptions, mais même 6-7000 euros, pour donner juste un chiffre, ça effraie déjà beaucoup de gens de nos jours. Je trouve ça dommage, même si je comprends bien et j'accepte les raisons individuelles de chacun. Disons que je m'interroge seulement sur les conséquences. Et je reconnais qu'il faudrait s'interroger aussi sur les acheteurs, on nous a tellement donné à tous l'envie d'avoir plein de choses toujours moins cher...

Je n'ai aucune ancienneté dans le milieu, donc je ne sais pas ce qu'il en était il y a quelques décennies. Peut-être que ça a toujours plus ou moins été comme ça, je ne sais pas.

Après les " Tribulations d'un Stradivatrius en Amérique" de F. Chaudières...

les " Tribulations d'une copie de Stradivarius de F. Chaudières en Angleterre "

......sacré coup de pub.... Bon courage aux jeunes...

Luigi

Marc Genevrier a écrit :Je n'ai aucune ancienneté dans le milieu, donc je ne sais pas ce qu'il en était il y a quelques décennies. Peut-être que ça a toujours plus ou moins été comme ça, je ne sais pas.

J´ai l´impression, pour ma part que les musiciens acceptent plus de payer le prix qu´il faut pour un violon aujourd´hui qu´il y a 20 ou 30 ans, ayant moins de "blocages psychologiques" vis-à-vis du neuf (surtout pour le violon, les altiste et les violoncellistes s´y sont mis depuis plus longtemps par manque d´instruments anciens)

Ne serait-ce pas aussi parce que les prix des instruments anciens ont grimpé ?

Magic Super Star je comprends mieux le prix maintenant...

http://audeduval.wordpress.com/2011/03/ ... -lutherie/


Luigi

il convient de définir "ancien" pour 25 000 tu peux acheter beaucoup d'instruments "anciens"

Un Paul Bailly...par exemple..

Luigi

Je me demande quel est le profil d'un voleur de violon de ce prix.
A moins de hasard, ça n'a pas l'air d'être le voleur à la sauvette. Il faut vraiment qu'il soit bien renseigné sur le violon, qu'il connaisse les habitudes du propriétaire, ou qu'il ait anticipé son trajet entre deux concerts.
Vole t-il sur commande, ou pour sa collection personnelle? Parce que le recel d'un violon à partir d'un certain prix, ça ne doit pas être chose aisée.
On est proche du profil du voleur d’œuvres d'art là, il me semble.

Moi, je dirais ( si le fait est avéré )....voleur à la sauvette.....violon probablement

très difficile à revendre ..on devrait le retrouver facilement

Luigi

A moins que la personne le garde pour son usage personnel. Auquel cas, on le retrouveras que lorsqu'il ira chez le luthier, et encore avec le temps ... ?

cécilius a écrit :A moins que la personne le garde pour son usage personnel. Auquel cas, on le retrouveras que lorsqu'il ira chez le luthier, et encore avec le temps ... ?

Avec le temps , à part les crémonais bien connus ,les instruments volés peuvent réapparaître chez un luthier en toute (pseudo) légalité.
Exemple : le vieux luthier niçois Charles Bovis a été dévalisé deux ans avant son décès,dans son atelier.Il avait laissé entrer chez lui deux hommes en costume cravate qui,sous prétexte de mesurer ses armoires à violons,(?),ont profité de la faiblesse du vieillard pour lui dérober deux archets de Sartory,un violon fait par son père François Bovis,et surtout un alto petit format ,vernis rouge,signé et fait par le luthier gênois Eugenio Praga .
Or cet alto a été vu chez un luthier parisien qui a acheté cet alto au voleur en toute bonne foi car ce personnage lui aurait présenté une facture du luthier Bovis...
Ce qui est parfaitement impossible,je suis témoin de la détresse du vieux luthier commentant le vol de son alto. Le luthier acheteur a accepté la fausse facture sans savoir qu'elle n'était pas signée de la main de Bovis.

No comment...