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Parce que tout ne vaut pas un sujet dans "coups de blues" ou dans "coups de coeur", mais qu'on peut quand même avoir envie de raconter, j'ouvre ce sujet pour y mettre en vrac ces petites choses qui peuvent nous plomber ou nous ensoleiller le moral.

Je commence donc (oui, parce que bon, ouvrir ce sujet n'aurait pas trop eu de sens si je n'avais rien à y mettre...)

Contrariété de mon dernier cours, mardi soir : première répétition à trois d'un trio de Mel Bonis (flûte, violon, piano). Où l'on se rend compte que les petits défauts que l'on laisse passer quand on travaille seul ne pardonnent pas quand on essaie de mettre en place un truc à trois ! Où l'on se rend compte qu'avec un cours le mardi, les vacances de Pâques, le 1er et le 8 mai, les occasions de se voir avant la représentation prévue le 15 mai vont être rares ! Entre l'impression de faire globalement de la merde, la fatigue générale, la pression qui est montée et la sensation d'avoir déçu ma prof, j'en ai eu les larmes aux yeux à la sortie de mon cours ! Ca ne m'arrive pas souvent, mais c'est vraiment une sensation très désagréable.

Pour contrebalancer, petite satisfaction qui date de la répétition d'orchestre lundi matin. Le chef faisait travailler les violoncelles sur un passage de la pavane de Fauré. Le passage en question étant suivi d'un passage où les 1ers violons ont le thème dans l'aigu, je me suis amusée à le jouer, en douceur, à la suite des violoncelles. J'ai ressenti une certaine fierté quand j'ai entendu plusieurs "whaaa !" chuchotés de la part de membres de l'orchestre, et quand j'ai vu le chef se retourner vers moi (il faisait face aux violoncelles et me tournait donc le dos) avec un regard admiratif. C'est tout con, mais ça m'a fait plaisir

Fierté que l'on peut comprendre, bravo Claire!
Dans le même genre, à cause du lundi de paques, notre répèt avait sauté, on a donc décalé au mardi. les 3/4 étaient pas au courant, pendant 30 minutes, j'étais tout simplement violon solo lol... Notre chef venait de nous donner le 3ème acte et les ballets, hmm, dur dur le déchiffrage! J'ai pas aimé passer de mi majeur à mib majeur !

Claire91 a écrit :Contrariété de mon dernier cours, mardi soir : première répétition à trois d'un trio de Mel Bonis (flûte, violon, piano). Où l'on se rend compte que les petits défauts que l'on laisse passer quand on travaille seul ne pardonnent pas quand on essaie de mettre en place un truc à trois ! Où l'on se rend compte qu'avec un cours le mardi, les vacances de Pâques, le 1er et le 8 mai, les occasions de se voir avant la représentation prévue le 15 mai vont être rares ! Entre l'impression de faire globalement de la merde, la fatigue générale, la pression qui est montée et la sensation d'avoir déçu ma prof, j'en ai eu les larmes aux yeux à la sortie de mon cours ! Ca ne m'arrive pas souvent, mais c'est vraiment une sensation très désagréable.

Je compatis, Claire ... Je passe ma fin de cycle 3 dans une dizaine de jours, et après mon cours mercredi, grosse perte de confiance ... Malgré tous les encouragements de ma prof qui trouvait ça super, j'étais abattue ! Je crois que fatigue + tendinite + pression + semaine de bac blanc ne font pas bon ménage ! Du coup petite larme en sortant du cours, très vite consolée par les mots qu'elle a trouvé pour me rebooster, et puis la répétition d'orchestre avec les copines juste après ! C'est normal de perdre confiance parfois ...
Et puis comme tu l'as dit, des petits moments de grâce parfois, un instant où on se bien, où on a assuré son trait, on s'est fait féliciter par son prof, on a ému quelqu'un ou on s'est même ému soi-même ... C'est dans ces moments que je sens à quel point le violon compte pour moi

Et sinon, petite anecdote marrante qui date d'il y a deux jours : Je m'en vais prendre mon TER pour aller au conservatoire chargée de mon violon dans le dos, quand je croise un jeune homme du même âge que moi (fort agréable à regarder, avouons-le) qui portait lui aussi un violon sur l'épaule en plein milieu de la gare. Il me voit, il fait un grand sourire et s'exclame "OUAIS ! UNE VIOLONISTE ! Ah là là, faut que j'vous embrasse ! Vous permettez ? J'suis trop content !" Sur ce, le mec me fait la bise, un petit clin d'oeil et il s'en va prendre son TGV ... Il y a des moments où je comprends pas tout ce qui m'arrive, mais j'ai bien rigolé

Haha ! Marrant cette rencontre à la gare !
Ce genre de moment bizarre et magique à la fois, faut en profiter.

Sinon, j'ai fait une expérience très sympa, vendredi soir lors de notre dernier atelier latino.
Au niveau des effectifs, il manquait du monde ce qui fait que j'étais la seule violoniste.
Par contre, tous nos guitaristes étaient là (ce qui est plutôt rare... il en manque souvent) et côté charrango, on avait même du renfort : le fils de notre prof étant en vacances, il est venu jouer avec nous. Il y avait aussi trois flûtistes/sikuristes, une percu, et une fille au marimba.

Quand on a joué Paçoca, un morceau de notre répertoire que je connais particulièrement bien pour l'avoir joué en duo violon/guitare, les flûtistes se sont toutes mises au siku, ce qui fait que j'étais la seule à jouer la mélodie.
Du coup, j'ai vraiment eu l'impression de jouer en soliste accompagnée par un orchestre, même s'il s'agissait de cordes pincées. J'ai trouvé ça absolument génial, en fait ! C'est vraiment une sensation très agréable. J'aimerais bien avoir un niveau suffisant pour faire ça plus souvent...

HIhi la chance Claire! Moi j'ai eu l'occasion de jouer la méditation de thaïs en soliste accompagné par l'orchestre à Noël pour accompagner deux danseurs contemporains.. magique !

Rha... c'est fou comment une petite difficulté de plus peu avoir de grandes conséquences.
Je me suis mise en tête de jouer la romance de Dancla par coeur, devant un public.
C'est la première fois, depuis que je reprends des cours, que je décide d'apprendre un morceau par coeur.
Alors, autant chez moi, ça ne pose aucun soucis (ça fait déjà pas mal de temps que je le joue : je le savais par coeur avant même de vouloir le jouer sans partition).
Mais je l'ai joué pour la première fois devant ma prof ce matin, et ça a été terrible. J'avais des gouttes de sueur sur les tempes, j'ai cafouillé à des endroits où je ne pensais même pas possible d'avoir des problèmes...

Je me rends compte que le mental joue vraiment, et parfois plus que le travail purement technique, quand on veut arriver à faire les choses bien !

Pareil sur ma sarabande de Bach, franchement, je la maîtrisais bien: pendant l'audition, aucun stress. Et là, au moment de passer, là je me dis "Ah mais, après tous ces formidables musiciens, c'est à moi, tout seul et sans piano, de partager ce que j'aime?". Et là, panique à bord. J'ai foiré. Je voulais juste que ça se finisse. Cruel avec les 2 reprises de la sarabande.

Récemment, j'ai 'rendu service' : il s'agissait d'être une audience pour un pianiste qui faisait un récital le surlendemain.

En fait, oui, quand il est devant un vrai public, ça change la donne, il ne fait pas les mêmes erreurs. Alors c'est important de faire un filage en public avant le récital. Tu vois Claire, tu n'es pas seule.

On a un bon plan chez nous pour éviter ce genre de stress ... Le conservatoire organise régulièrement des petits concerts d'élèves dans une maison de retraite pas loin. Ma prof y envoie ses grands élèves qui ont quelque chose de prêt, ça nous permet de roder notre programme devant un public (moins de pression que devant un jury ou des proches). On voit ce qui a marché, ce qui reste à travailler ... et les pensionnaires sont ravis !

Ca c'est un plan, Kalyne ! et tout le monde y trouve son compte. A copier.

Petite satisfaction du moment : j'aime beaucoup fréquenter des musiciens plein d'enthousiasme.

A mon boulot, il y a une stagiaire, de qui j'apprends, au cours d'une conversation qu'elle pratique le violon depuis 11 ans, mais que depuis quelques mois, elle n'a plus trop l'occasion de jouer (me dit-elle avec un ton un peu attristé). Du coup je lui demande si ça ne la tenterait pas de jouer dans un orchestre amateur... son sourire jusqu'aux oreilles accompagnant l’acquiescement de la tête m'a fait chaud au coeur ! Elle vient avec nous dès la prochaine répétition !

Autre exemple : hier soir, je reçoit un texto de ma prof de violon, m'indiquant qu'elle propose qu'on répète des morceaux irlandais (que l'on doit jouer en prélude à une session prévue à la mjc de ma ville dans 3 semaines) pendant le cours d'une copine ce soir. Elle me demande aussi de transmettre le message à une autre copine, lycéenne qui passe la bac cette année, pour savoir si elle serait disponible, ma prof n'ayant pas le numéro de cette copine. Réponse sans appel : "ouiiii ! Je viendrai "

Satisfaction des vacances, et motivation pour bosser :
L'accompagnateur de mon conservatoire a accepté de venir jouer il y a 8 jours sur le piano d'une amie, et aussi d'accompagner les invités à ce "salon musical" qui souhaitaient jouer avec lui.
Mon chef d'orchestre, pianiste à ses heures, a accepté que j'aille jouer avec lui le week-end prochain.

C'est fou comme c'est tout de suite plus motivant de travailler ses partitions d'été dans ces conditions là

Autre exemple : hier soir, je reçoit un texto de ma prof de violon, m'indiquant qu'elle propose qu'on répète des morceaux irlandais (que l'on doit jouer en prélude à une session prévue à la mjc de ma ville dans 3 semaines) pendant le cours d'une copine ce soir. Elle me demande aussi de transmettre le message à une autre copine, lycéenne qui passe la bac cette année, pour savoir si elle serait disponible, ma prof n'ayant pas le numéro de cette copine. Réponse sans appel : "ouiiii ! Je viendrai "

Super copine ! Pareil, je l'ai invitée à mon concert, elle est venue !

Je fais remonter le sujet pour vous faire d'un petit moment de grâce que j'ai vécu cette semaine :
En vacances dans un petit hameau en plein milieu des alpes, j'ai eu l'occasion de prendre mon violon et de profiter une demi-heure de la toute petite église du village, déserte en milieu d'après-midi. J'ai donc travaillé ma chaconne de Bach toute seule en profitant de la méga acoustique ... Et juste avant la fin, je décide de la filer une fois, super concentrée. A la fin, je lève l'archet et je vois une petite mamie agenouillée devant son banc en train de prier. Elle se lève, s'incline devant moi la larme à l'oeil et s'en va sans un mot. Je sais que je n'ai pas super bien joué pourtant, mais j'ai été très émue ! J'avais un peu divorcé de mon violon depuis quelques semaines et je me suis rendue compte que j'avais parfois tendance à oublier que je joue avant tout pour le plaisir ...

J'ai d'ailleurs fait une super rencontre cette semaine là, une chouette violoncelliste avec qui ça a collé tout de suite et j'ai passé des moments assez magiques. Les vacances sont bonnes pour la musique, définitivement !

Oh ! J'imagine le moment magique que ça a du être ! Quelle chance !

Pour moi, petite contrariété, parce que je suis un pu bêtasse, quand je m'y mets.
Avant-hier, sur une place de Florence, je vois une fille jouer sur un violon électrique, de la pop, sur un accompagnement de mauvaise qualité sonore, mais là n'est pas la question. Son violon était un peu particulier : simplement une "barre" (dans le prolongement de la touche) venant reposer sur une épaulière, et pas de mentonnière. J'ai mis un moment à voir que partait de son violon une sorte de grand crochet, qui permettait de tenir l'instrument derrière la nuque, en complément de l'épaulière.
Ca n'avait pas l'air d'être terrible pour la tenue, et le temps où j'ai regardé, je n'ai pas vu la fille démancher. Mais j'avais hyper envie d'essayer la bête... et j'ai pas osé lui demander !
Bêtasse, je vous dis. Et frustrée sur le coup...