En ce qui me concerne, si c'est un morceau qui est donné par ma prof, la question de savoir si c'est opportun de travailler cette pièce ne se pose pas comme à Cecilius.
Je commence à la déchiffrer directement avec l'instrument, à un tempo lent. Si ce travail est fait chez moi, je commence à chercher des doigtés, et je suis dans la majorité des cas les coups d'archets de la partition. J'en choisis moi même d'autres dans des cas rares (quand j'arrive à l'envers par rapport à ce que j'aurais attendu). Pour les coups d'archets, ma prof me donnera les siens au cours suivant, où alors ça m'arrive d'avoir pu les noter avant même de commencer à déchiffrer. Pour les doigtés, elle me laisse plus de liberté, parce qu'elle juge que dans beaucoup de cas, le choix est vraiment lié à la morphologie de chacun. Souvent, le doigté est évident et la question ne se pose pas, mais quand j'ai un choix qui n'est pas le sien, soit la différence n'a pas d'influence sur l'interprétation, et là, elle me propose le sien aussi et me laisse choisir, soit il a une influence (position plus élevée sur la corde d'en dessous qui ne donne pas la même sonorité ; démanché qui induit une glissage audible ou non...) et elle peu imposer davantage son choix.
Si rythmiquement j'ai une difficulté au cours du déchiffrage, je vais m'arrêter de jouer pour solfier le passage.
Après la première lecture avec l'instrument, je vais souvent chercher des versions enregistrées de l'oeuvre, pour avoir une idée du tempo final, du caractère que lui ont donné différents interprètes.
Si c'est une oeuvre et/ou un compositeur peu connu, je vais aussi chercher des infos sur le net à son sujet J'aime bien connaître des anecdotes sur ce que je joue.
Après, quand je commence à aller jouer le morceau avec notre pianiste accompagnateur, il arrive très souvent qu'on se penche sur l'analyse harmonique de l'oeuvre. Pas de l'oeuvre dans sa globalité, mais pour certains passages particulier, la façon dont l'accompagnement de piano est écrit va changer ma vision de l'interprétation que je dois en faire. Ou alors s'il y a un thème qui revient plusieurs fois, on se pose la question de voir dans quel contexte sa se passe (toujours la même tonalité ? Les différences de couleurs dans le phrasé ou dans l'accompagnement ? S'il revient après le même types de séquences ou non, etc). J'aime beaucoup cette partie là de l'analyse de l'oeuvre, parce que c'est assez nouveau pour moi, et aussi parce que c'est assez récent que je sois capable de changer mon jeu en conséquence.
Après, si c'est une oeuvre que je choisis moi même, il y a plusieurs cas.
Une fois par exemple, partant de la constatation que j'aimais vraiment bien Satie, j'ai recherché ce qu'il avait écrit dès l'origine pour violon. Je suis tombée sur une oeuvre qui s'appelle "Choses vues à droite et à gauche (sans lunettes)", dont j'ai cherché des interprétations sur youtube, puis voyant que ce n'était pas une oeuvre extrêmement virtuose, dont j'ai récupéré la partition.
Sinon, il m'arrive aussi de fouiner sur imslp ou dans les librairies musicales où je peux feuilleter des partitions. Je lis la partition dans ma tête (j'ai les doigts de la main gauche qui s'agitent dans le vide, dans ces cas là

), pour juger de l'intérêt musical et du niveau de difficulté.
Après, pour pour une oeuvre choisie par ce biais, le travail se fait de la même façon que décrit au dessus.