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Je retravaille les sonates de Leclair que je trouve assez intéressantes à étudier ; les difficultés techniques vont croissant et sont assez variées. Parmi elles, il y a ces foutues lignes mélodiques en tierces délicatement saupoudrées d'ornements qu'il affectionne tout particulièrement. J'ai beau les travailler dans tous les sens, elles sont pour moi un véritable défi et une source sans fin de frustration ! J'ai beaucoup de difficulté à concilier justesse et musicalité, l'une se fait toujours au détriment de l'autre, et dans tous les cas, mon petit doigt souffre.

J'aurais aimé savoir si vous aviez des techniques pour travailler ces fameuses tierces, si vous connaissiez des études qui vous ont aidé, des exercices qui vous ont réellement permis de progresser. Je suis plus motivé que jamais à en découdre !

Ce sont les tierces ou bien leurs ornementations, qui te posent problème ?
Dans tous les cas, tu dois pouvoir t'entrainer en faisant le motif sur une gamme (celle de la tonalité de ton morceau), pour habituer tes doigts aux écarts.
Et sur les passages de la sonate concernés, répéter en boucle chaque enchaînement de deux tierces, pour là encore habituer tes doigts, pour rendre les changements plus fluides (donc plus musicaux... )

Disons qu'après un fastidieux travail sur les enchaînements de tierces, j'ai l'impression que "ça ne vient pas" ! Mes doigts doigts sont tout engourdis et je ne parviens pas à trouver les bonnes positions ni les gestes adéquats. Au bout d'une demie heure de travail, j'ai mal aux doigts et je suis toujours incapable d'enchaîner 3 démanchés.

Je voulais savoir si quelqu'un avait éprouvé ce genre de difficultés, si un travail acharné porterait ses fruits (ça tombe bien, je suis motivé !) ou si je m'y prenais tout simplement mal !

Et puis aussi pour partager des retours d'expérience "L'étude numéro douze de Tartempioni m'a complètement débloqué" ou "le largo du concerto Bidonsky m'a vraiment aidé à progresser". Peut être que je commence par des choses trop difficiles. Après tout Leclair était un virtuose reconnu à son époque, il se gênait pas pour mettre des tartines de pièges dans ses sonates !

Pour ma part, ça m'arrive très souvent...
Qu'un point technique dans un morceau que me donne ma prof soit tout simplement encore un peu trop difficile pour moi...
Mais dans ces cas là, je sais que le travail de fourmi sur ce genre de passage, même s'il ne me permet pas de réussir à le jouer correctement sur le moment n'est jamais perdu. En reprenant le morceau le lendemain, le mois suivant, deux ans après (rayer les mentions inutiles), je me rends compte que j'ai assimilé les choses et que ça va beaucoup mieux !

Bon, je suis peut-être un cas particulier aussi. J'ai souvent vraiment besoin de temps pour digérer certains trucs, au point que quand j'arrête de jouer un morceau pendant 1 semaine, à l'approche d'une audition, et que je le reprends pour la dernière ligne droite, je le joue mieux qu'avant ma semaine d'arrêt !

Niveau études, je peux te conseiller les Polo, y'en a quelques unes en tierces pas très dures qui dérouillent bien ^^ Essaie si ça peut t'aider...

Elle sont un peu faciles les Polo non ?
Change de morceau :p

Faciles mais efficaces et pas trop prise de tête. Déjà mieux que Sevcik

Les Polo, faciles ? Les premières, d'accord, mais je trouve que ça se complique vite... (Je n'ai sûrement pas votre niveau)
Par contre, elles sont jolies et bien écrites.

namaste113 a écrit :Les Polo, faciles ? Les premières, d'accord, mais je trouve que ça se complique vite... (Je n'ai sûrement pas votre niveau)
Par contre, elles sont jolies et bien écrites.

Je partage tout ça, la facilité des choses est toute relative , en ce qui ma concerne les Polo sont encore dans la case "assez difficiles" , j'espère les faire passer dans "facile" d'ici quelques mois voir années pour les dernières
Je suis dessus actuellement , au début (les 8 premières ) , j'avais commencé seule, maintenant j'ai une prof , une vraie , une que je vais essayer de garder , et je recommence avec ses conseils ...

ellis a écrit :Disons qu'après un fastidieux travail sur les enchaînements de tierces, j'ai l'impression que "ça ne vient pas" ! Mes doigts doigts sont tout engourdis et je ne parviens pas à trouver les bonnes positions ni les gestes adéquats. Au bout d'une demie heure de travail, j'ai mal aux doigts et je suis toujours incapable d'enchaîner 3 démanchés.

Je voulais savoir si quelqu'un avait éprouvé ce genre de difficultés, si un travail acharné porterait ses fruits (ça tombe bien, je suis motivé !) ou si je m'y prenais tout simplement mal !

Et puis aussi pour partager des retours d'expérience "L'étude numéro douze de Tartempioni m'a complètement débloqué" ou "le largo du concerto Bidonsky m'a vraiment aidé à progresser". Peut être que je commence par des choses trop difficiles. Après tout Leclair était un virtuose reconnu à son époque, il se gênait pas pour mettre des tartines de pièges dans ses sonates !

De mon point de vue, ce n'est jamais "telle étude" ou "tel exercice" qui fait progresser, mais la façon dont on le travaille.

Ce que tu décris me suggère que tu joues trop crispé. Le premier travail sera donc de jouer lentement en veillant à être le plus détendu, posé, possible. Cela t'obligera aussi être plus précis sur ta position, car une position imprécise peut amener à jouer en forçant. Ou jouer en forçant peut cacher certains défauts de position. Dans tous les cas, ça gêne les démanchés (forcément, si la main s'agrippe au violon alors qu'elle est sensée se déplacer...)

Au-delà de simplement jouer juste, chaque doigt doit être confortablement posé sur la corde, stable. Le 2 et le 4 ont plus de risque d'être en porte-à-faux.

Bien vu Renaud ! C'est vrai que j'ai tendance à me crisper (de manière générale) ce qui m'enferme dans un cercle vicieux : plus je me crispe, plus j'ai de difficultés à jouer les notes, et je me crispe d'avantage !

Je pense que, globalement dans mon travail, je vais devoir faire plus gaffe à être détendu, je pense comme tu le soulignes, ça m'aidera à corriger naturellement les défauts de position du corps. En réalité, depuis quelque temps, je fais ce travail sur la main droite et je trouve que j'y ai beaucoup gagné en qualité de son, en aisance et en souplesse de l'archet.

J'ai aussi changé ma manière de travailler, en me concentrant sur UN morceau en particulier, plutôt que de m'éparpiller dès que j'en ai marre pour éviter les difficultés.

Après, la sensation que j'ai c'est que je ne progresse pas sur certaines difficultés (en fait, peut-être que je progresse, mais je n'en ai pas la sensation). Comme si, à chaque fois, je repartais de zéro, il me faut quelques minutes pour réussir à les enchaîner à nouveau, comme si je n'arrivais pas à acquérir l'automatisme. Peut-être que c'est tout simplement lié à ce que tu disais : à être trop crispé, on adopte une mauvaise position qui rend impossible l'appropriation du geste...