Qu'écoutez Vous LàEn Ce Moment Précis!!!
- Anthurium
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La vie d'artiste, de Léo Ferré
Je t'ai rencontrée par hasard,
Ici, ailleurs ou autre part,
Il se peut que tu t'en souviennes.
Sans se connaître on s'est aimés,
Et même si ce n'est pas vrai,
Il faut croire à l'histoire ancienne.
Je t'ai donné ce que j'avais
De quoi chanter, de quoi rêver.
Et tu croyais en ma bohème,
Mais si tu pensais à vingt ans
Qu'on peut vivre de l'air du temps,
Ton point de vue n'est plus le même.
Cette fameuse fin du mois
Qui depuis qu'on est toi et moi,
Nous revient sept fois par semaine
Et nos soirées sans cinéma,
Et mon succès qui ne vient pas,
Et notre pitance incertaine.
Tu vois je n'ai rien oublié
Dans ce bilan triste à pleurer
Qui constate notre faillite.
" Il te reste encore de beaux jours
Profites-en mon pauvre amour,
Les belles années passent vite."
Et maintenant tu vas partir,
Tous les deux nous allons vieillir
Chacun pour soi, comme c'est triste.
Tu peux remporter le phono,
Moi je conserve le piano,
Je continue ma vie d'artiste.
Plus tard sans trop savoir pourquoi
Un étranger, un maladroit,
Lisant mon nom sur une affiche
Te parlera de mes succès,
Mais un peu triste toi qui sais
" Tu lui diras que je m'en fiche...
que je m'en fiche..."
...soirée mélancolie camarades!
(j'aime bien déterrer ce post de temps en temps)
Je t'ai rencontrée par hasard,
Ici, ailleurs ou autre part,
Il se peut que tu t'en souviennes.
Sans se connaître on s'est aimés,
Et même si ce n'est pas vrai,
Il faut croire à l'histoire ancienne.
Je t'ai donné ce que j'avais
De quoi chanter, de quoi rêver.
Et tu croyais en ma bohème,
Mais si tu pensais à vingt ans
Qu'on peut vivre de l'air du temps,
Ton point de vue n'est plus le même.
Cette fameuse fin du mois
Qui depuis qu'on est toi et moi,
Nous revient sept fois par semaine
Et nos soirées sans cinéma,
Et mon succès qui ne vient pas,
Et notre pitance incertaine.
Tu vois je n'ai rien oublié
Dans ce bilan triste à pleurer
Qui constate notre faillite.
" Il te reste encore de beaux jours
Profites-en mon pauvre amour,
Les belles années passent vite."
Et maintenant tu vas partir,
Tous les deux nous allons vieillir
Chacun pour soi, comme c'est triste.
Tu peux remporter le phono,
Moi je conserve le piano,
Je continue ma vie d'artiste.
Plus tard sans trop savoir pourquoi
Un étranger, un maladroit,
Lisant mon nom sur une affiche
Te parlera de mes succès,
Mais un peu triste toi qui sais
" Tu lui diras que je m'en fiche...
que je m'en fiche..."
...soirée mélancolie camarades!

(j'aime bien déterrer ce post de temps en temps)
Sage?Comme un orage!
Ελευθερία ή Θάνατος!
Ελευθερία ή Θάνατος!
- Aphy
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Korydwen et le rouge, comme d'hab, Tri Yan
Korydwen, Korydwen, pourquoi t'en être allée
au premier jour de mai de la quinzième année,
fillette païenne, couronnée d'épis de blé.
à la fraîche fontaine, dans le bois aux sorbiers ?
De s'en venir de Vannes trois hommes. trois cavaliers,
au Pardon de Sainte Anne s'en allant chevaucher,
de Sainte Anne près de Nantes, sur un rocher dressée.
Et Korydwen d'entendre les cloches sonner.
Le premier des cavaliers, de pierreries couronné.
cheval blanc comme est blanc le marbre de Carrarz en été.
- A Sainte Anne, belle païenne je t'y mènerai.
Venez venez en selle.
Mais il n'eut achevé que sa peau tombe en lanières sur son corps tout desséché,
qu'en chimère de pierre soudain se trouve changé,
et ses bras en poussière et en poudre ses deux pieds.
Et de ses cendres grises, la fontaine elle est brouillée.
Plongeant l'épée dans l'ève, la second des cavaliers
rendit claire la source et plus fraîche d'emblée.
D'une tortue la tête ornait son casque d'acier,
ses écailles recouvraient sa cuirasse cirée.
- Qui es-tu, dit Korydwen ?
- Bathalan le guerrier! Je suis le fils de Tonkad et de l'océan suis né.
- L'océan ne fait naître que sirène ou bien que sorcier. Au Pardon de Sainte Anne jamais ne te suivrai !
De la fraîche fontaine au troisième des cavaliers,
Korydwen en sa bouche de l'ève claire a versé :
- Tu es jeune et tes yeux sont de jade émaillés;
de quel pays viens-tu sur ta pourpre haquenée?
- D'où je viens sept moulins tournent dans les vents salés qui font ma barbe rose comme rose du rosier.
On m'appelle Le Rouge à Kenholl où je suis né.
A Sainte Anne, au Pardon, je m'en viens pour te mener.!
De bondir tous les deux dessus la pourpre haquenée.
Sonnaient sonnaient les cloches de vers Nantes au clocher.
De chevaucher trois jours et deux nuits sans s'arrêter,
sans boire et sans manger, de colline en vallées,
Mais Korydwen s'étonne à la troisième soirée .
- Je n'entends plus qu'à peine les cloches sonner.
- Ce n'est rien, dit Le Rouge, mais le vent a dû tourner. Viens. païenne, sur ma couche de paille de blé...
Ils repartent au matin dessus la folle haquenée.
Ils traversent des forêts de salicornes dressées,
plus vertes que sont les algues et que d'Irlande les prés,
sans boire et sans manger, trois jours deux nuits sans s'arrêter.
Korydwen s'étonne à la sixième soirée
- Je n'entends plus les cloches du Pardon sonner!
- Tu te trompes Korydwen, tu te trompes ma bien-aimée; c'est le vent qui est tombé. Il est tard, allons nous coucher
Quand Korydwen s'éveille à la septième rosée,
elle est seule sur la couche de paille de blé :
à la place du Rouge elle découvre à son côté
des serpents et un miroir brisé.
Et Korydwen d'y plonger son regard pour le croiser,
mais le visage qui lui fait face de la faire sursauter :
c'est celui d'une vieille femme d'au moins cent et sept années
dont des serpents dévorent les pauvres seins déchirés,
Et Korydwen de voir son maigre sang couler,
et la terre le boire et sa mort arriver.
Et de son ventre froid soudain s'envole un épervier
qui plonge dans la Loire, en saumon enchanté.

Korydwen, Korydwen, pourquoi t'en être allée
au premier jour de mai de la quinzième année,
fillette païenne, couronnée d'épis de blé.
à la fraîche fontaine, dans le bois aux sorbiers ?
De s'en venir de Vannes trois hommes. trois cavaliers,
au Pardon de Sainte Anne s'en allant chevaucher,
de Sainte Anne près de Nantes, sur un rocher dressée.
Et Korydwen d'entendre les cloches sonner.
Le premier des cavaliers, de pierreries couronné.
cheval blanc comme est blanc le marbre de Carrarz en été.
- A Sainte Anne, belle païenne je t'y mènerai.
Venez venez en selle.
Mais il n'eut achevé que sa peau tombe en lanières sur son corps tout desséché,
qu'en chimère de pierre soudain se trouve changé,
et ses bras en poussière et en poudre ses deux pieds.
Et de ses cendres grises, la fontaine elle est brouillée.
Plongeant l'épée dans l'ève, la second des cavaliers
rendit claire la source et plus fraîche d'emblée.
D'une tortue la tête ornait son casque d'acier,
ses écailles recouvraient sa cuirasse cirée.
- Qui es-tu, dit Korydwen ?
- Bathalan le guerrier! Je suis le fils de Tonkad et de l'océan suis né.
- L'océan ne fait naître que sirène ou bien que sorcier. Au Pardon de Sainte Anne jamais ne te suivrai !
De la fraîche fontaine au troisième des cavaliers,
Korydwen en sa bouche de l'ève claire a versé :
- Tu es jeune et tes yeux sont de jade émaillés;
de quel pays viens-tu sur ta pourpre haquenée?
- D'où je viens sept moulins tournent dans les vents salés qui font ma barbe rose comme rose du rosier.
On m'appelle Le Rouge à Kenholl où je suis né.
A Sainte Anne, au Pardon, je m'en viens pour te mener.!
De bondir tous les deux dessus la pourpre haquenée.
Sonnaient sonnaient les cloches de vers Nantes au clocher.
De chevaucher trois jours et deux nuits sans s'arrêter,
sans boire et sans manger, de colline en vallées,
Mais Korydwen s'étonne à la troisième soirée .
- Je n'entends plus qu'à peine les cloches sonner.
- Ce n'est rien, dit Le Rouge, mais le vent a dû tourner. Viens. païenne, sur ma couche de paille de blé...
Ils repartent au matin dessus la folle haquenée.
Ils traversent des forêts de salicornes dressées,
plus vertes que sont les algues et que d'Irlande les prés,
sans boire et sans manger, trois jours deux nuits sans s'arrêter.
Korydwen s'étonne à la sixième soirée
- Je n'entends plus les cloches du Pardon sonner!
- Tu te trompes Korydwen, tu te trompes ma bien-aimée; c'est le vent qui est tombé. Il est tard, allons nous coucher
Quand Korydwen s'éveille à la septième rosée,
elle est seule sur la couche de paille de blé :
à la place du Rouge elle découvre à son côté
des serpents et un miroir brisé.
Et Korydwen d'y plonger son regard pour le croiser,
mais le visage qui lui fait face de la faire sursauter :
c'est celui d'une vieille femme d'au moins cent et sept années
dont des serpents dévorent les pauvres seins déchirés,
Et Korydwen de voir son maigre sang couler,
et la terre le boire et sa mort arriver.
Et de son ventre froid soudain s'envole un épervier
qui plonge dans la Loire, en saumon enchanté.
- Natsaka
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- Inscription : mar. 16 mars 2004 10:44
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