Ce sont généralement des violons d'ateliers ou chacun accomplit une tâche (plus ou moins...) précise. Les uns s'occupent de creuser les tables, d'autres les fonds, un 3ème de la couronne d'éclisses dans un moule en-dehors..., un autre encore les manches et les têtes... Le tout concourt à faire dans l'économique... Cette économie allait même à préférer dans les ateliers allemands, afin de limiter les investissements en machines, à creuser les tables plutôt que la méthode mirecourtienne des presses à chaud. La production des ateliers français était beaucoup plus régulière, quoique plutôt médiocre en qualité vers les années 1920-30.
J'ai eu à restaurer nombre d'instruments de cette période (académies surtout) et remplacer des barres bien trop faibles pour le jeu moderne. Il me semble toujours plus délicat de contrôler les épaisseurs avec l'obstacle de la barre dans la masse. Par contre, rapporter la barre ultérieurement oblige à un travail d'ajustage parfois long... mais beaucoup plus efficace en rendu sonore puisque la barre rapportée va tendre la table et lui apporter du ressort.
Comme je ne suis qu'un obscur petit luthier amateur

, je fréquente plutôt ce genre d'instruments... qui représentent quand même 80% du patrimoine global... Je dédaigne les grands noms et les grandes étiquettes...

Faut bien en laisser aux autres, aux vrais luthiers...

Mais j'ai toujours un malin plaisir à faire sonner ces binious de fonds de grenier comme des "grands"...
Et parfois, de très belles surprises...
Actuellement en fin de restauration un authentique biniou américain qui servit sur les sternwheeler du Mississipi... Toute une époque...!