Pour ma part, les grimaces, j'ai arrêté !
Avant, j'en faisait surtout quand je me trompais, je haussais les épaules, de honte de m'être trompé. Je haussais les épaules surtout à la flûte... avec le violon c'est moins simple
Ensuite mon prof m'a dit : "on entend quand c'est faux, et c'est vilain pour les oreilles, inutiles d'en rajouter pour les yeux"
Alors du coup, je me suis entrainée à avoir une attitude neutre en toute circonstance, au pire, je suis concentrée et de loin, on pourrait penser que je "tire la gueule"
Maximus a écrit :l'excès inverse peut-il être un défaut ?
Je pense que l'excès d'émotion fait fuir le gens.
J'avais vu un reportage sur Lang Lang, ce fameux pianiste, il était super expressif sur scène, un jour un grand maître du violon l'a pris à part et lui a expliqué que c'était "pénible" pour les spectateurs de le voir se balancer ainsi sur sa chaise durant son récital, parce qu'au final, le visuel prend le dessus sur le morceau et en plus ça énerve les gens. Alors gêné, Lang Lang a admis qu'il devait faire des efforts pour intériorier sa joie de jouer. ça arrive même aux meilleures
Mais je reste convaincu que la "non émotion" entrave l'interprétation, si le musicien reste de glaçe devant sa partition, son jeu s'en resentira aussi, d'autant plus au violon, ça devient mécanique... Il faut savoir doser, tout est question d'équilibre
En fait, dans notre cerveau il y a ce qu'on appelle des neurones miroirs, en fait quand on voit quelqu'un faire quelque chose ou ressentir quelques choses, notre cerveau le perçoit et refait le geste ou ressent la même émotion, c'est la base de l'empathie.
Du coup, imaginez l'importance de l'émotion dans le jeu du musiciens, c'est aussi pour cette raison qu'on vit la musique avec lui, que ça nous prend aux tripes, parce que par mimétisme, on reproduira à l'intérieur de nous ce que nos yeux on vu....
au final c'est frutrant de penser que lorsqu'on voit un grand soliste jouer et qu'on admire son jeu, notre cerveau fait tout comme lui, il imite ses mouvements, sa virtuosité et que lorsqu'on prend notre violon... qu'on essaye (convaincu que cette théorie fonctionne) et on y arrive pas....
