Accompagner son enfant

[radadda]

bonjour

ma fille a commence le violon a 9 ans dans un petit conservatoire intercommunal, tout comme le fils de cox72, elle suit la methode Dehaske, avec des partitions du professeur en plus.
Il n'y a pas de musiciens dans notre famille, et de notre avis non eclaire nous avons trouve la methode tres bien pour commencer, car les exercices sont des minis morceaux, et cela lui a donne tres vite envie de les jouer, et je pense qu'a cet age la, c'est tout ce qui compte : leur donner envie...

Ceci dit 2 ans et demi plus tard, elle est quand meme obligee de passer par la repetition encore et encore...mais comme elle a deja bien accroche dans la premiere annee, elle le fait de bonne grace....maintenant. (niveau travail il y a eu des periodes compliquees, et il y en a encore de temps en temps, mais elle comprend mieux la finalite des exercices)

Je ne me souviens pas pour ma fille, mais avant son cours il y a une petite fille de 8 ans qui a debute en septembre cette annee, et elle a demarre la premiere position il y a 2 mois environ...
Le professeur est tres gentil mais il ne laisse rien passer quant aux positions des mains/doigts (archet et manche) et la sonorite.
C'est travail des cordes a vide devant le miroir mais il sait rend l'exercice tres sympa, car il accompagne avec son violon et l'enfant a l'impression de faire des merveilles

Il pioche aussi des exercices dans une methode polonaise qu'il trouve tres bien faite,et il est sceptique quant a l'utilisation des reperes mais pas radicalemenet oppose.

ma fille a integre l'orchestre en debut d'annee, elle adore.

Elle a commence le violon relativement tard par rapport aux autres eleves du conservatoire,
J'ai eu l'occasion de rencontrer d'autres parents aux auditions qui pensent aussi qu'a 9 ans l'apprentissage est plus rapide qu'a 6 MAIS maintenant a 11 ans et demi je vois venir l'adolescence a grands pas, j'espere que les 2 ans d'apprentissage auront eu suffisamment d'impact pour permettre au violon de passer le cap avec elle...

l'annee derniere nous avons failli l'inscrire dans une CHAM (merci a PhilippeB pour son temoignage), mais finalement nous avons renonce, la logistique etait vraiment trop compliquee et puis elle progresse toujours enormement avec son prof ( elle pourra toujours integrer une CHAM, si ca devenait une evidence, quand elle sera assez mature pour se gerer entierement seule).

Comme elle va plutot tres bien au violon, la charge de travail devient consequente, et comme elle n'est pas encore bien organisee dans la gestion du temps
Ca commence a etre un peu le bazar...

En suede j'ai cru comprendre que l'enfant est vraiment au coeur des preocupations du pays, qu'entendez vous par apprentissage moins serieux ? Ca ne serait pas plutot une autre facon d'enseigner, style montessori ?

[Theo]

En ce qui concerne l'éducation en général et le primaire/secondaire, les pays nordiques adoptent la doctrine de "l'enfant roi" où l'enfant doit être épanouie en toute circonstance y compris dans l'apprentissage. Alors on rend tout très ludique et on tourne à mon avis au tour du pot en mélangeant les matières et en contournant les difficultés récurrentes etc... Au final, on a eu un gros focus de cette révolution éducative par les médias mais apparemment maintenant que les enfants grandissent on peut enfin voir les vrais effets de cette nouvelle éducation de vie et d'apprentissage, et ça n'a pas l'air d'être super (mais bon je n'y suis jamais allé, alors difficile de cerner le vrai du faux sur internet).

J'imagine que si c'est pareil pour l'apprentissage du violon alors il n'y a pas beaucoup à espérer de ces méthodes.
À mon avis c'est l'inverse complet de chez nous qui avons une méthode très élitiste; eux cherchent à ce que tout le monde ait le même niveau pour que le brassage (culturel) se passe bien et éviter les ségrégations. Après c'est possible que la méthode que tu énonces puisse être - bien que venant de Suède - complètement à l'opposé de la doctrine adoptée.

Ta fille en est où avec la méthode "Je joue du Violon" ? Elle a fini les 3 volumes ? Si oui, il faut voir avec le prof qui a dû bien cerner ses préférences pour trouver des morceaux qui lui plaisent et la fassent progresser.

[PhilippeB]

Mon sentiment est que le plus difficile pour les parents qui ne font pas partie eux-mêmes du milieu violonistique c'est tout simplement de trouver LE bon prof! C'est-à-dire le prof qui va cumuler (au moins) ces 3 qualités :
1/ Etre un pédagogue compétent (et adapté au niveau de l'enfant)
2/ Avoir une bonne relation maître-élève avec l'enfant (en gros le mode de fonctionnement du prof, sa façon de communiquer, son attitude, etc. doivent convenir à l'élève... et vice versa)
3/ S'investir vraiment et sérieusement dans la progression de l'enfant comme le ferait un coach par exemple(implique présence, disponibilité, et aussi une sorte de dévouement,...)
Tout cela est difficile à trouver et aussi à évaluer... Même si l'enfant progresse, on est toujours tenté de se poser la question : pourrait-il progresser plus vite avec un autre prof?

[LionelB]

Totalement en phase avec ça mais j'attire l'attention sur un point : je suis passé d'abord par un conservatoire municipal puis un CRR. Le CRR était beaucoup plus exigeant sur le niveau de travail à fournir mais en contre parti les progrès étaient au rendez vous. Cela n'a pas été facile tout le temps, le niveau d'exigence imposait une certaine pression.

De la dizaine d'enfants que j'ai connu tous sauf 2 ont décrochés au collège. Moi j'ai quitté après le bac. L'autre c'était le fils du prof (déscolarisé pour suivre son père). Il est devenu violoniste puis très vite prof et après quelques années il s'est reconverti dans la gastronomie.

[PhilippeB]

C'est vrai que les profs de CRR sont a priori "meilleurs" que ceux de conservatoire municipaux (encore qu'aujourd'hui les profs de petits conservatoire ont - malheureusement serais-je tenté de dire - un excellent niveau!). Ce que je reprocherais à la prof de mon fils aujourd'hui, bien que ce soit un excellent professeur je pense, c'est qu'elle travaille vraiment en solo (elle ne m'a jamais dirigé pour mon fils vers une sorte d'assistant ou de répétiteur en qui elle aurait confiance ou a contrario vers un "maître" à rencontrer de temps en temps ou à l'occasion de stages) et que deuxièmement elle manque de disponibilité (par exemple pour compléter avec des cours particuliers quand il y a besoin).

Moi ça me surprend et ça m'ennuie un peu car je n'ai pas du tout été habitué à ça quand j'était gamin où je baignais dans un véritable écosystème de profs de piano! D'abord vers 5/6 ans j'ai commencé avec une prof particulière qui avait été la prof de ma mère... Puis quand je suis entré au conservatoire municipal à l'âge de 9 ans j'ai eu comme prof également une ancienne élève de cette prof particulière, que ma mère connaissait très bien puisqu'elles étaient de la même génération. Puis j'ai intégré le CRR dans la classe de la prof qui avait aussi enseigné à ma mère et que connaissait très bien ma prof particulière avec laquelle je continuais à travailler régulièrement en parallèle du conservatoire. Par la suite j'ai bossé avec la fille de ma prof particulière que je voyais régulièrement dans des stages, et qui était concertiste et prof au CRR de Boulogne Billancourt (aujourd'hui elle est prof à l'Ecole Normale). Grâce à elle je fus présenté à un prof du CNSM (Jacques Rouvier en l'occurrence) et j'ai commencé à le voir une fois par mois et à bosser aussi avec ses assistants. Bref si je compte le conservatoire, les leçons particulières et les stages, j'ai dû bosser avec une bonne dizaine de profs différents, tout ça sur une dizaine d'années, et tous ces profs se connaissaient entre eux et chose plus importante encore... se respectaient!

Aujourd'hui je n'ai pas encore trouvé ce genre "d'écosystème pédagogique" pour mon fils et ça me frustre un peu... Mais nous avons encore le temps!

[cécilius]

Effectivement, Jacques Rouvier est un excellent professeur qui aime enseigner. Pour compléter, ce qui est dit, je ferais remarquer que nous avons toujours eu une excellent école de piano qui a formé beaucoup de pianistes de renommée internationale, malgré la difficulté de se faire une place dans cette voie qui a toujours été plutôt bouchée. Je n'en dirais pas autant pour le violon, le nombre de violonistes français ayant réussi à l'international a été beaucoup plus limité. Même sans parler des solistes, combien ont intégrés des orchestres étrangers ? Alors que pour d'autres instruments, on en connaît. Pour l'avenir...???

[PhilippeB]

C'est vrai. Jacques Rouvier fut notamment le prof d'Hélène Grimaud que j'ai souvent croisée chez lui à l'époque... Souvenirs souvenirs!