Si je peux me permettre je vais reprendre l’image du boulanger.
Je parle d’un boulanger qui fait du très bon pain, qu’il vend évidemment plus cher.
Mais ce boulanger « de qualité » ne fait plus son pain comme au XVIIIe s: la main oeuvre n’ a plus le même prix, la « peine « physique de l’artisan peut être allégée en utlisant des sources d’énergie courantes, la surveillance continuelle peut être allégée avec l’électronique/informatique.
Il a un pétrin électrique, programmable bien sûr. Il a un four électrique ou gaz ou bois programmable aussi (pour le bois aussi on sait automatiser…)
Il fait un pain d’aujourd’hui mais « à l’ancienne ». Sans se lever à 3h du matin pour faire chauffer le four … …
Par contre il garde toute son expertise de choix: des farines et leur mélanges de graines avec la finesse ou pas de la mouture, des levures ou levains, de tous les temps des différentes phases de repos ou levée, ou pré-cuisson ou cuisson etc ….
Avec ses pains « d’aujourd’hui » il a fallut qu’il investisse certes, mais il gagne correctement sa vie s’il est bien placé (en ville très souvent pour du pain assez haut de gamme …)
Ce n’est pas parce qu’il utilise certaines machines ou automates, qu’il n’aime plus son métier.
Fait-il un moins bon pain que son ancêtre du XVIIIe s., si bien sûr il veille à respecter les Règles de l’Art.
Est ce que ces Règles de l’Art imposent un travail purement manuel à l’ancienne, je n’en suis pas persuadé.
Est qu’une machine a UV est moins bien pour le vernis que le ciel de Crémone au XVIIIe ?

(mais probablement meilleur que le ciel pollué de Paris...)
Est qu’une machine bien réglée fait « souffrir le bois » ?
(on peu faire des passe de 1/100e de mm ou même moins …)
Certes une bonne machine moderne automatisée est très chère.
Un artisan seul ne peut pas se l’offrir. (par contre une manufacture roumaine le peut)
Les agriculteurs on eu le même pb il y a longtemps, il ont mis leur machine les plus couteuse en commun !
Travailler avec du matériel en commun n’impose pas du tout les mêmes réglages ou cadences.
(L’étape suivante est la coopérative, mais elle facultative …)
Est-ce applicable aux luthiers:
- non, pas en entier bien sûr
- peut être un peu en partie
J’ai quand même l’impression que les luthiers ont été formés et sont aussi, par nature, assez individualistes ….
NB: Si le boulanger semble trop basique, prendre un Chef cuisinier 3 étoiles, et faire la même analyse...
