Bonjour-bonsoir-bontruc,
De mon point de vue c'est pas une mauvaise idée. Si j'avais eu un euro à chaque fois que j'ai fait "pas pour moi" devant une partition, ben je serai... euh.. mort de faim probablement, c'est pas tous les jours non plus. Le Mendelsohn rien qu'à le voir c'était "jamaisjamaisjamaisjamaisc'estimpossible" et à l'écouter c'était "physiquement, je veux dire d'un point de vue newtonnien, je ne peux pas dépasser la vitesse du son. C'est mort". Bon, ben 9 mois plus tard je le jouais au bac musique. 2 enseignements : impossible n'est pas français, et il ne faut jamais dire "jamais".
Le Bruch, pareil. La polonaise de concert de Wieniawski, c'était tellement WTF comme partition que c'était dans la case "abandon" pour moi. Je ne savais même pas lire la partition.
Et en fait non.
Il ne faut pas abandonner.
Ma règle, maintenant, c'est : "Tu veux tu peux". Peu importe la technique, y'aura toujours quelqu'un pour te donner les éléments de solfège qui te manquent pour une partition. Ta justesse, ma foi tu la corrigeras au fur et à mesure. De toute façon il faudra que tu la retravailles en permanence : il faut savoir jouer sur un violon faux. Un peu plus, un peu moins... Des défauts, y'en aura toujours. Ca se rattrape. Le cerveau est très très flexible. Si tu prends une mauvaise habitude, il ne faut pas tant d'efforts pour la corriger une fois qu'on te met le doigt dessus. Des profs j'en ai connu plusieurs, tous ont fait les yeux ronds en découvrant les méthodes de leurs prédécesseurs. Donc, tu changes de prof il te dira qu'il y a tout à reprendre. Tout reprendre pour tout reprendre, autant ne pas se limiter.
Moi je dirai "Vas-y". Tu aimes la tempête, joue la tempête. C'est moche, c'est trop lent, c'est pas juste, moi je m'en moque. Donne-moi le lien de ta vidéo, j'aurai plaisir à la regarder. J'ai infiniment plus d'émotion quand je vois quelqu'un galérer comme un ukrainien à Marioupol pour arriver à un truc que devant Mutter qui aligne les notes pour torcher les 4 saisons en 48 minutes parce qu'il s'agit pas de traîner, y'a Drucker sur la 1 avec Attali.
Donc, pour moi, en plus de mon programme "normal" (qui est déjà "de fou" pour moi) (et pour répondre à la question posée) :
- les quintes de Haydn, à jouer tout seul toutes les parties (mais pourquoi, pourquoi, pourquoi écrire en clef d'ut ?)
- tout le 2ème concerto de Wieniawski, pas que le 1er mouvement,
- se remettre en doigts le Mendelsohn, que je ne saurai jamais écrire correctement.
- la freakin' Chaconne de Jean-Séb Rû (oui, je traduis le nom, depuis le temps qu'on se connaît, lui et moi, enfin surtout moi, je peux bien le franciser un peu).
J'en ai pour un peu plus d'une vie.
Normal, quoi. Sans pression.
Allez, bon courage.

Jouer 95% des notes, c'est déjà faire moins d'erreurs que bien des mesures scientifiques. De toute façon, chacun son rythme, on se retrouve au point d'orgue...