
Après le quatuor qui donnera son premier concert à la collégiale d'Etampes le 16 septembre à 16 heures, j'ai eu envie de construire un violon seul, sans famille, destiné à vivre une vie en solitaire entre les mains d'un bon musicien. C'est une musicienne qui est venue le chercher hier. Il vivra désormais à Lille et j'espère qu'il donnera beaucoup de bonheur à sa propriétaire.
On pourrait se demander pourquoi toujours construire les mêmes instruments, ne pas tenter l'aventure avec la guitare, la bouzouki ou que sais-je encore. Mais le violon et ses frères quand ils vous tiennent, ils ne vous lâchent pas! C'est toujours avec le même enthousiasme que je me lance dans un nouvel instrument, tout simplement parce qu'il n'y en a pas deux les mêmes. Et c'est toujours la même angoisse curieuse quand une fois le travail terminé, l'archet se pose sur les cordes pour le premier cri. C'est l'instant de vérité, car un instrument est lui-même tout de suite. Le jouer peut l'améliorer un peu, mais il ne faut pas espérer qu'un instrument médiocre devienne bon avec le temps.