Je reprends en grande partie des conseils que j’ai donnés sur un autre forum, pour un problème similaire.
La musique peut se lire comme un texte, sans instrument, comme on peut lire un texte non accompagné des images correspondantes.
Il est seulement question de temps, d’habitude…
Lors de la lecture d’un texte sans images, on se représente mentalement ce dont il est question (la grande majorité des gens en tout cas, et ce dès l’enfance)
Si le texte parle de situations connues (lieux, personnes…) il est normal de se les représenter mentalement (l’atmosphère du lieu, le visage des personnes, les voix…) simultanément à la lecture, on anticipe même un peu si la suite est prévisible ou probable…
Tu peux faire la même chose avec la musique écrite.
Reprends les exercices et les morceaux que tu as déjà travaillés. Pour chaque note représente-toi mentalement ce qu’il faut faire sur l’instrument : quel doigt sur quelle corde, l’archet est posé où, tiré ou poussé etc…comment est le son (hauteur, durée, volume…)
Fais tout ça calmement, reste sur chaque note le temps qu’il faut, la vitesse et la fluidité de lecture/représentation du vécu viendront progressivement.
Ensuite tu peux lire des partitions que tu ne connais pas encore, en appliquant la même méthode et en te basant sur tes expériences précédentes, avec et sans instrument.
Pour lire sans embrouilles en passant d’une clé à l’autre, il faut que l’œil/oreille/esprit se « cale » sur la bonne clé au début du morceau (ou du passage) et garde cette bonne référence sans avoir à décaler note par note (toujours très fatiguant et impossible à partir de tempos soutenus)
En fait on fait déjà cela en se « calant » sur la bonne tonalité, sans avoir à se dire à chaque mesure : « les fa et les sol sont dièses, les fa et les sol sont dièses…deddieu ! »
Une comparaison utile (pour ceux qui parlent plusieurs langues) est le bilinguisme, définitif ou temporaire (au cours d’un séjour assez long). A force de « baigner » dans la langue autre que maternelle on passe par les stades de traduction mentale décalée, puis de traduction simultanée, puis…plus de traduction ! On pense directement dans la langue dont il est question. Pour les clés, heureusement, c’est beaucoup plus facile et rapide !
En fait, il s’agit de bien caler la triade œil/oreille/cervelle.
Si ton hibernation est déjà finie, tu peux attaquer tout de suite
