le-violon.org

-paul- a écrit : Ce que je peux dire c'est que le but d'un pédagogue n'est pas d'accompagner au mieux pour l'apprentissage du violon, tout comme celui d'un boulanger n'est pas de faire du pain. Leur but est de gagner leur vie.

Merde alors, j'en apprends tous les jours.
Pour l'anecdote, en Suisse on a créé des fausses entreprises où on place les chômeurs pour les occuper et les "entraîner". Ils font tout comme dans la vraie vie professionnelle, mais ça ne sert à rien. Ils vont tous les jours au boulot comme tout le monde, ont des horaires, un chef, des subordonnés, passent des commandes, font des réunions, appellent des fournisseurs... mais tout est faux. Je trouve ça complètement surréaliste, je deviendrais folle de travailler "pour rien", de faire semblant en permanence de servir à quelque chose. Mais visiblement, à ce que je lis ici, certain serait comme un poisson dans l'eau dedans...

Ayako a écrit :http://www.youtube.com/watch?v=kiUxjp5J ... r_embedded
Que pensez vous du son ?

Personnellement, je ne le trouve pas bon. La personne qui en joue arrive tout juste à en tirer un son équivalent à celui qu'obtiendrait un débutant d'un violon correct.

Quand on commence enfant, ça a cet avantage qu'on est obligé de changer de violon au fur et à mesure qu'on grandit. Du coup, on monte en gamme progressivement, au fur et à mesure qu'on progresse.
On sait que le violon en taille 1/2 ne durera pas, ni le 3/4. On commence à se préoccuper d'un vrai achat quand on arrive à l'entier, mais on a déjà plusieurs années de violon dans les doigts, et on sait davantage ce que l'on veut.

Quand on débute à l'âge adulte, c'est plus compliqué. On n'aura pas l'excuse de la taille de l'instrument pour en changer. Et changer tous les 2 ans, c'est pas très rentable...

Un casserole complète n'aide pas le débutant. Et au niveau financier, ce n'est pas rentable, parce qu'une visite chez le luthier s'avère quasi toujours indispensable, et la facture est plus élevée que le prix du violon lui-même.

Un violon juste mauvais (comme celui dont tu as mis le lien) te permettra peut-être de trouver débuter, mais au bout d'un ou deux ans, il montrera ses limites. Il y a cependant un avantage à débuter sur ce genre d'instrument , c'est que tu apprendras ainsi à travailler la sonorité, chose que tu ferais sans doute moins sur un bon instrument.

Pour répondre à ta question de base, je n'aime pas le son de ce violon, mais je lui ferai sans doute un peu plus confiance au niveau de l'état général qu'un violon acheté sur ebay. Par contre, personnellement, je n'oserai jamais acheter un violon par correspondance. Quitte à acheter un instrument bas de gamme, je préfèrerais encore aller dans un supermarché de la musique, les magasins genre woodbrass, milonga et compagnie. Je serais en fait morte de trouille vis à vis de l'expédition.

Par contre, je voudrais te mettre en garde vis à vis d'un truc, si tu te procures un violon plusieurs mois avant de commencer à prendre des cours. Parce que c'est sûr que tu commenceras à grattouiller. Même que tu t'achèteras une méthode, et que tu commenceras tout seul... C'est naturel
Si tu fais ça, il faut que tu sois conscient que dès le premier cours, ton futur prof te dises d'oublier tout ce que tu auras cru apprendre tout seul.
Cela ne remet pas en cause ton apprentissage de cet instrument, mais il faut t'attendre à ce genre d'événement...

Si tu fais ça, il faut que tu sois conscient que dès le premier cours, ton futur prof te dises d'oublier tout ce que tu auras cru apprendre tout seul.

Et si je en attendant je prend des cours particulier ce sera pareille ?
Même si il me dit de tout oublier aurais je perdu mon temps ou est ce que cela m'aura aider ?

Ce que je peux dire c'est que le but d'un pédagogue n'est pas d'accompagner au mieux pour l'apprentissage du violon, tout comme celui d'un boulanger n'est pas de faire du pain. Leur but est de gagner leur vie.

Un peu réducteur, mais pas faux...

Personnellement, je ne le trouve pas bon. La personne qui en joue arrive tout juste à en tirer un son équivalent à celui qu'obtiendrait un débutant d'un violon correct.

Au Royaume des Aveugles, les Borgnes sont rois !

Ce que je peux dire c'est que le but d'un pédagogue n'est pas d'accompagner au mieux pour l'apprentissage du violon, tout comme celui d'un boulanger n'est pas de faire du pain. Leur but est de gagner leur vie.

Certains aiment tout de même leur métier, et le travail bien fait ! Qu'ils soient boulangers ou prof de violon...

Et si je en attendant je prend des cours particulier ce sera pareille ?
Même si il me dit de tout oublier aurais je perdu mon temps ou est ce que cela m'aura aider ?

Je pense que les cours particuliers peuvent en effet aider,même si par la suite un professeur de conservatoire ou d'école de musique n'utilisera pas forcément les mêmes méthodes,que le professeur de cours particuliers.Et du coup forcément faudra s'adapter à la technique du prof de conservatoire/école de musique qui ne sera pas exactement la même que le prof de cours particulier.
Si tu choisis cette option c'est simple,une fois que tu sera dans le conservatoire/l'école de musique,la 1ère fois tu expliques au prof que avant tu as pris des cours particuliers,en général il va te demander de jouer un morceau pour voir ce que tu as appris et il te dira ce que lui juge bon de garder et de modifier.

Ce que je peux dire c'est que le but d'un pédagogue n'est pas d'accompagner au mieux pour l'apprentissage du violon, tout comme celui d'un boulanger n'est pas de faire du pain. Leur but est de gagner leur vie.

Je suis céramiste de formation, mais pas de métier parce-que j'arrive pas à gagner ma vie avec ça, alors je me contente de quelques commandes isolées. Ca reste quand même une passion et j'aime le travail bien fait, mais j'ai bien compris que pour y gagner ma croûte il me faudrait m'industrialiser un peu plus...

Pour "l'anecdote", j'en ai une aussi : je suis justement allé voir mon boulanger pour lui proposer des fèves en céramique (de vrais fèves locales d'artisan faites main )pour la galette des rois. Il m'a expliqué qu'il s'était cordialement laissé prendre en otage par son minotier qui en échange d'un prix compétitif sur la farine lui imposait de lui acheter en plus et ses fèves chinoises et son enseigne en plastoc. Je lui expliquait en retour, qu'à vouloir vendre du chinois, demain ça serait un chinois qui vendrait le pain à sa place.

Bref, d'accord pour le travail bien fait, mais, bien qu'il le soit, le client ne s'en aperçoit pas forcément de même s'il ne l'est pas. Aussi je pense que l'essentiel soit qu'il en ait, dans tous les cas, au moins l'illusion. C'est le métier qui commande pas la passion, si on veut en vivre.

-paul- a écrit :le client ne s'en aperçoit pas forcément de même s'il ne l'est pas

Pour moi c'est voir les choses par le petit bout de la lorgnette car c'est simplement une question d'éducation du dit client : à force de lui filer de la m... la qualité mer...euse des produits devient sa norme. Et c'est ça qui est préjudiciable. Mais évidemment ça arrange bien les gros industriels !
Bref, désolé pour cette digression

une question d'éducation du dit client : à force de lui filer de la m... la qualité mer...euse des produits devient sa norme.

On le force pas non plus, en général le client y va par lui-même à babou. Tout comme on achète des violons par correspondance, rien n'y force (mode retour dans le sujet). Mais ils sont pas idiots non plus et il est quand même plus facile d'avoir du goût pour les belles choses quand on en a les moyens. Quand je dis le prix d'un de mes vases, on fait les gros yeux alors que je suis 10 fois moins cher que le professionnel d'à côté, mais 100 fois plus cher qu'à babou...

-paul- a écrit :

une question d'éducation du dit client : à force de lui filer de la m... la qualité mer...euse des produits devient sa norme.

On le force pas non plus, en général le client y va par lui-même à babou. Tout comme on achète des violons par correspondance, rien n'y force (mode retour dans le sujet). Mais ils sont pas idiots non plus et il est quand même plus facile d'avoir du goût pour les belles choses quand on en a les moyens. Quand je dis le prix d'un de mes vases, on fait les gros yeux alors que je suis 10 fois moins cher que le professionnel d'à côté, mais 100 fois plus cher qu'à babou...

Tu as raison en ce qui concerne l'aspect financier.
Plus généralement c'est l'éternel débat entre l'artisanat (qualité de fabrication, choix des matériaux, savoir faire, objet unique, ... mais prix élevé) et l'insdustrialisation (fabrication standardisée, objet en multiples exemplaires, matériaux moins chers, ... et le prix qui va avec).
Pour revenir au violon, je pense que dire à un débutant qu'il doit forcément acheter un violon à 1000€ chez un luthier, ça serait dire à quelqu'un qui découvre la peinture qu'il doit seulement acheter des oeuvres d'artistes connus et côtés, et du matériel de peinture de grande qualité, ça n'a pas de sens. Le chemin entre "les débuts" et "l'expertise" est long, l'instrument évolue avec lui.