Bamby a écrit :
1/ Chacun possède ses propres doigtés mais qu'est-ce qu'un bon doigté ? Ça doit dépendre d'un tas de choses : l'époque, l'intention musicale ... Comment savoir si on est dans le vrai ?
2/ Les coups d'archet : comment savoir quel coup d'archet plutôt qu'un autre ?
3/ Le vibrato, oui ou non ?
4/ A l'époque baroque, cordes avides ou quatrièmes doigts par exemple ... En simple, qd l'usage de la corde avide et quand celle du 4ème doigt ?
5/ Le phrasé et les nuances, comment choisir ?
... On pourrait continuer la liste ... Mais voilà, en gros, quand on décide d'aborder tout seul un nouveau morceau, comment rendre quelque-chose de construit et réfléchi et qui tienne la route ???

Avant de te demander si "tu es dans le vrai", commences par te demander "qu'est-ce que je préfère?". C'est d'abord ton oreille qui te guide.
Un bon doigté? C'est celui qui fait que c'est plus facile et que ça sonne mieux.
Côté main gauche: C'est celui qui fait que "ça tombe sous les doigts" (et c'est assez personnel, certains font les extensions plus facilement, d'autres les démanchés, etc...), rester sur la même corde favorise une certaine homogénéité de couleur, mais aussi un son plus tendu, plus l'on monte. Cela évite aussi des changement de cordes qui peuvent être un peu "gauche" pour l'archet. L'époque? Le fait qu'on démanchait moins à l'époque baroque ne veut pas dire forcément qu'il faille faire pareil maintenant. "L'intention musicale"? C'est plus l'archet que les doigtés.
Les coups d'archet? Vaste sujet. Cela dépend de la situation musicale et de ce que tu veux exprimer. A la base, il y a l'articulation naturelle de plus lourd à moins lourd en allant du talon à la pointe. Les points d'appuis se font plutôt en tirant et les résolutions en poussant, mais c'est à reconsidérer à chaque nouvelle situation. Mais c'est d'abord ton imagination musicale: Plus elle est précise, plus tu sais ce que tu veux obtenir, plus le coup d'archet adapté sera évident. Après, ça vient avec l'expérience.
Le vibrato est un moyen d'expression qui intensifie le passage ou la note. Cela dépend de la situation musicale et de ce que tu sens. Et l'époque ne dit pas tout: Leopold Mozart recommandait de n'utiliser le vibrato que pour quelques passages, Geminiani recommandait de l'utiliser chaque fois que c'est possible.
Le 4ème doigt? Ca dépend du passage et c'est tout! Les violonistes avaient 4 doigts à toutes les époques!!! Pour le reste, c'est le même problème que les doigtés en général (éviter un changement de corde, etc.)
Le phrasé, les nuances? Ce n'est pas quelque chose que tu ajoutes à la partition, de l'extérieur. Il faut intégrer une partition, entendre ce qu'il y a dedans. Le phrasé doit rendre la musique univoque, évidente. Dans beaucoup de situations les mauvais phrasés sont évidents à identifier. Dans d'autres, c'est plus fin à identifier. Si une partition t'est complètement étrangère, que tu ne comprends pas le langage musical, tu ne trouveras pas le phrasé. C'est en intégrant, comprenant comment une pièce fonctionne/est organisée (où sont les points d'appui, les articulations, la voix principale -pas toujours au violon!-) que tu sentiras comment répartir l'énergie. Il ne s'agit donc pas de "choisir" les nuances, elles s'imposent d'elles-mêmes.
Il n'y a pas d'autre recette que d'écouter. La vérité n'est pas extérieure à toi. Si c'est "mieux" de faire de telle ou telle façon, ça n'a de sens de le faire que si tu le sens réellement comme "mieux", si tu as vécu l'intérêt de faire d'une façon plutôt que d'une autre. Sinon c'est une abstraction et tu fais quelque chose simplement parce qu'on t'a dit de le faire, sans comprendre pourquoi et sans pouvoir t'impliquer réellement dans ton jeu, puisque ce ne serait plus le tien.