le-violon.org

Plus j'avance (si j'avance ?), plus je me rends compte combien c'est difficile. Quand on a mis tout en place (justesse, rythme, mouvements d'archet), alors seulement tout commence ; recherche du son et interprétation. Je pense que pour bien jouer un morceau, il faut qu'il soit bien en dessous de son niveau ; sinon c'est bon techniquement, mais musicalement ça n'est pas ça .
Je ne sais pas comment c'est jugé dans les conservatoires : je suppose que l'interprétation n'est pas le coefficient le plus important dans la notation ?
Même les études peuvent être jouées techniquement de manière correcte, mais peuvent devenir un morceau musicalement intéressant.
Enfin, mon problème est que je me rends compte de tout ce qui ne va pas

"tout mis en place" c'est déjà pas mal!!!!
Le conservatoire n'est pas toujours la référence . J'ai des petites phrases dans la tête...
Pour bien jouer un morceau , il faut qu'il soit de son niveau . Mazas disait
"on ne joue réellement bien que ce qu'on joue avec facilité ". Y compris pour l'interprétation . Au conservatoire , il n'est pas demandé d'interprétation pour les jeunes élèves (problème de maturité ..)
Pour ce qui te concerne , je pense qu'il faut s'occuper de l'interprétation mais surtout des nuances dès le départ car c'est avant tout un problème technique qui doit se régler au montage du morceau et non à la fin car il faudrait revoir toute la répartition d'archet , ce qui me semble impossible .
Par contre l'interprétation au niveau de la vitesse , accelerando , ralentendo ou couleurs de notes vient après la mise en place technique .

Merci Krikalou, ça me conforte dans ce que je pensais. Mazas aussi ! Tu as bien souligné le problème pour les adultes par rapport aux jeunes élèves des conservatoires : on doit rajouter les problèmes d'interprétation Je cerne donc mieux le problème. Je vais tenir compte de tes conseils pour les nuances : ça me semble réalisable, quand à la suite ...

krikalou7 a écrit :Par contre l'interprétation au niveau de la vitesse , accelerando , ralentendo ou couleurs de notes vient après la mise en place technique

c'est pas gagné !

Aller chercher l'interprétation , c'est ce qui fait justement l'intérêt de la pratique du violon .
Je me souviens d'une période où je jouais beaucoup de Bach et surtout les sonates et partitas pour violon seul . J'avais décidé de pousser au plus loin l'interprétation de l'adagio de la 1ère sonate . J'ai fini par y passer les 3/4 d'une nuit à revoir le volume , les couleurs , ralenti ou accéléré etc ...et , malgré des heures d'enchaînement , ne jamais être satisfait complètement et pourtant être très heureux de cette expérience .
Je crois que , lorsqu'on a fait le maximum et bien il y a toujours une satisfaction légitime. Ca fait plus de 20 ans et pourtant je me souviens encore de cette nuit ..

krikalou7 a écrit :Pour ce qui te concerne , je pense qu'il faut s'occuper de l'interprétation mais surtout des nuances dès le départ car c'est avant tout un problème technique qui doit se régler au montage du morceau et non à la fin car il faudrait revoir toute la répartition d'archet , ce qui me semble impossible .

C'est marant ce que tu dis, ça me rappelle ce que m'a dit ma prof à l'un de mes cours. Il s'agissait pourtant d'une étude en doubles croches, en détaché, vers le milieu (donc moins de soucis de vitesse d'archet à régler.

Mais pourtant, ma prof a insisté pour que je mette en place les nuances dès le début : "si tu ne penses pas à les faire maintenant, alors que tu joues lentement, ce n'est pas quand tu joueras vite que tu y penseras"

krikalou7 a écrit :Je me souviens d'une période où je jouais beaucoup de Bach et surtout les sonates et partitas pour violon seul . J'avais décidé de pousser au plus loin l'interprétation de l'adagio de la 1ère sonate . J'ai fini par y passer les 3/4 d'une nuit à revoir le volume , les couleurs , ralenti ou accéléré etc ...et , malgré des heures d'enchaînement , ne jamais être satisfait complètement et pourtant être très heureux de cette expérience .

C'est justement dans Bach (je travaille le morceau que j'ai transcrit, pour que ça soit de mon niveau, et encore ... ? ) que je prends conscience de l'ampleur du problème. Je ne suis jamais satisfaite du son (je cherche... quand la justesse est au rendez-vous). Avec JS Bach, il se passe toujours quelque chose.

Il est possible de transformer un volume sonore après une mise en place technique mais il est très compliqué de changer un emplacement d'archet ou une longueur d'archet car il faut retravailler ces éléments et donc effacer les premiers .

Ma prof à moi , me fait faire ces exercices de nuance et d'interprétation sur les gammes , je peux ainsi me concentrer sur le côté droit . Le prof de ma prof disait :"un concerto ce n'est qu'une gamme dans le désordre " ;c'est infini ....comme l'apprentissage du violon (et autres instruments...) il y a toujours à améliorer quelque chose (donc toujours quelque chose qui cloche ,autre façon de voir ) , comme dans la vie ... C'est bien cela que je trouve intéressant dans ma pratique .Je fais , en moindre importance, avec Bach, sur des morceaux très simples ,et ça me plaît !

Ceci dit, Cecilius, oui, c'est difficile et parfois même décourageant ...mais tellement riche que j'y reviens toujours (jusqu'à maintenant ).
Ce que j'ai bien intégré c'est qu'il faut mettre en place les coups d'archet de suite , quand c'est trop pour faire gauche droite ensemble , je fais les gestes sur une corde à vide , ou mentalement , ou en l'air , mais j'essaie de sentir la dynamique qui va envoyer ce que je souhaite entendre...c'est comme une discipline sportive .
Enfin, j'aime ça !

Eh oui, on peut travailler toute une vie sur du Bach...
En ce qui me concerne, je déchiffre lentement mais toujours avec les nuances, il faut que même le son soit beau dès le départ, parce qu'avec la vitesse, ça sera plus difficile de tout rerégler.
Dans les conservatoires, avec les très jeunes enfants, on s'interesse a la justesse et au son mais dès la fin du 2eme cycle, on note également l'interpretation et ce jusqu'à la fin des études d'une manière de plus en plus conséquente... Une prof m'a dit une fois, avant mon examen : "joue avec le coeur, fais passer de l'émotion et tu charmeras ton public, il s'en fichera des quelques fausses notes qui passeront.". Et c'est ce qui s'est passé avec le jury !

j'ai eu une prof qui m'a dit le violon, c'est facile. Il faut juste tirer et pousser l'archet.
Elle m'avait dit ça quand que j'étais aller la voir pour lui jouer le si mineur de Saint-Saens (1er mouvement) et que bien sûr, ça ne coulait pas tout seul. Que ce n'était pas une pièce insurmontable même si c'était quand même plus difficile que le cygne...