jépadçon a écrit :réparer serait plutot recoller les morceaux, suite à`un accident par exemple. Et restaurer serait essayer de retrouver l´esprit d´un instrument, effacer les nombreuses réparations malheureuses. Une ´reparation peut-être plus poussée qu´une restau. ce n´est pas une question d´heures mais plutot de ligne conductrice, qu ´en pense tu?
je ne sais pas si la définition que tu donnes est la plus répandue dans nos ateliers, mais elle est certainement intéressante pour la réflexion à laquelle elle invite (la restauration comme manière d'organiser ou d'orienter un ensemble d'interventions dont d'éventuelles réparations)
... maintenant, pour ce qui est de définir ce mot seulement comme le fait de rechercher « l'esprit » dans lequel un instrument a été fait, ou notamment, comme la reprise des « mauvaises » réparations ça me semble un peu restrictif, mais je pense que tu disais cela par exemple... <_<
La différence de nos définitions illustre bien des sensibilités différentes: la mienne probablement plus cartésienne tandis que ton approche est conceptuelle. Mais je ne crois pas que cette différence là nous fasse nécessairement prendre des options différentes à l'établi.
isabelg a écrit :Est-ce que le son original de l'instrument (et là, excusez mon ignorance: peut-on le connaître?) entre plus en compte que les désirs du musicien
il n'existe pas vraiment d'opposition entre ce qu'un musicien peut demander à son instrument
(en s'adressant à l'interprète qui sait parler au violon: le luthier) et la sonorité naturelle que cet instrument lui renvoie, le problème ne se pose donc pas en ces termes.
La sonorité appartient au musicien, même si le violon en est l'instrument, nous n'avons donc jamais à lui imposer quoi que ce soit, sous prétexte que c'est le violon qui commande.
Pour ce qui est de la sonorité originale de la plupart des instruments anciens, on en est relativement éloigné aujourd'hui (de par leur modernisation par enture, renversement, rebarrage, cordes, etc.) même si l'on peut en avoir une idée à l'écoute de ceux qui ont fait une démarche spécifique dans ce sens (luthiers + musiciens ... baroques). Cet état de faits est justement dû à la prise en compte du desirata des musiciens. Pour autant il est très rare de rencontrer un violoniste qui veut un son de trompette, on n'a donc pas trop de mal à s'accorder en général
